luni, 8 martie 2010

Aline de Diéguez Chapitre XI : Il était une fois la mondialisation ... Vue d'ensemble sur la nouvelle religion planétaire

Les aventures mirobolantes de l'Empereur Picrochole II
au Pays des Mille et une Nuits
par Aline de Diéguez

Chapitre XI : Il était une fois la mondialisation ...

Vue d'ensemble sur la nouvelle religion planétaire



" Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l'entité adéquate pour le faire. "
David Rockefeller , 1999

"Les quelques banques qui, grâce au processus de concentration, restent à la tête de toute l'économie capitaliste, ont naturellement une tendance de plus en plus marquée à des accords de monopole, à un trust de banques. En Amérique, ce ne sont plus neuf, mais deux très grandes banques, celles des milliardaires Rockefeller et Morgan, qui règnent sur un capital de 11 milliards de marks. "
(Lénine , L'Impérialisme, stade suprême du capitalisme, 1916)



- Il l'avait rêvée ….

L'apôtre Luc raconte qu'après un jeûne de quarante jours dans un désert , Jésus, victime d'hallucinations, voit un " Démon " surgir devant lui et lui faire trois propositions, appelées " tentations ".

Après quarante jours, la faim tenaille les entrailles du jeûneur. La première tentation du " Démon " s'adresse donc à son estomac : il lui propose de jouir du pouvoir de transformer les pierres qui l'environnent en pains . Cette proposition n'avait pas de quoi séduire particulièrement le prophète puisque les Ecritures rapportent que, sans l'aide de quelque " démon " que ce soit, Jésus a été capable de transformer de l'eau en vin à Cana et de multiplier pains et poissons afin de rassasier une foule immense . Des paniers de croûtons non consommés avaient même été récoltés.

Le second fantasme du prophète est celui de se métamorphoser en une sorte de superman volant : il rêve de se jeter dans le vide et de voir les anges protéger sa chute en jouant le rôle de parachutes amortisseurs. Icare en avait rêvé lui aussi, mais il avait oublié la corde de rappel qui lui aurait évité de s'écraser au sol . Là encore, les évangélistes rapportent que le prophète a été capable de marcher sur les eaux sans couler, alors voler , est-ce un exploit tellement supérieur ?

Dans la troisième " tentation " décrite par l'évangéliste, le " Démon " transporte le prophète au sommet d'une montagne si haute que de son sommet ils jouissent tous deux d'une vue d'ensemble sur " tous les royaumes du monde " . " Je te donnerai , à toi, tout ce pouvoir , et la gloire de ces royaumes .(…) Toi donc, si tu te prosternes devant moi, elle [la gloire] sera à toi. " (Luc, 4,1-13)

Cette fois, le récit devient politiquement plus intéressant : le fantasme de devenir le maître tout-puissant du monde a été métaphorisé par l'évangéliste sous la forme d'un " Démon " qui promet au jeûneur le pouvoir politique et l'ivresse d'une domination mondiale, sans oublier de lui faire miroiter la tentation de l'opulence et de la renommée liées à l'exercice de la puissance.

C'est donc à partir d'une vision d'alpiniste cosmique que s'est exprimé le premier rêve de mondialisation du pouvoir politique.

Duccio di Buoninsegna. Maestà. Tentation du Christ sur la montagne. c. 1308-1311. Frick Collection, New York, USA.

- Ils l'ont réalisé…

Mais les ruses du Démon sont infinies et les méandres de son action mystérieux. Deux mille ans plus tard, c'est au sommet d'une tout autre montagne que le Démon aurait transporté le prophète , la montagne de papier monnaie édifiée depuis près d'un siècle par les vrais dirigeants du Picrocholand mondial dont la lourde poigne s'appelle très benoîtement mondialisation .

Il faut savoir que les dirigeants réels de l'empire mondialisé avancent en tapinois . Ils fuient la lumière, n'occupent ni le devant de la scène politique ni les lucarnes de la télévision et n'apparaissent que rarement dans la presse écrite. Tapis dans l'ombre des temples de la finance , ils tissent - une maille à l'envers, une maille à l'endroit - la toile d'araignée de leur pouvoir et de leur emprise sur le monde. Ces fils invisibles aux yeux du profane ligotent aussi sûrement et fermement les hommes politiques que les mille cordelettes par lesquelles les Lilliputiens de Swift immobilisèrent le géant Gulliver.

Du haut de la montagne de la finance internationale, le prophète verrait lanébuleuse financière, politique, et militaire étendre ses ramifications au-delà des frontières de l'empire picrocholien. Telle une gigantesque mygale, elle sécrète des interconnections serrées qui toutes convergent vers la pyramide tronquée du Roi-dollar. C'est au sommet de cette pyramide-là que le démon transporterait aujourd'hui le prophète afin qu'il jouisse du somptueux spectacle formé par le réseau des organes et des rouages multiformes du nouveau pouvoir mondialisé.



(Ce croquis a été créé par l'excellent site http://www.syti.net/Organisations.html )

En contemplant la toile d'araignée , ô combien éclairante et terrifiante à la fois, tissée au fil des ans autour du globe, on mesure à quel point une phrase d'un ancien prix Nobel de la paix (1931) et ancien doyen de l'Université Columbia - Nicholas Murray Butler - éclaire avec lucidité la situation politique mondiale actuelle.

" Le monde se divise en trois catégories de gens:
- un très petit nombre qui fait se produire les événements,
- un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s'accomplir
- et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s'est produit en réalité."

En effet, c'est au sein des fameuses " citernes pensantes " , les inénarrables et innombrables " think tanks " chargés d'analyser la géopolitique et l'économie mondiale dans le sens des intérêts de l'empire picrocholien US (Carnegie Endowment for International Peace, Council on Foreign Relations, Pilgrim Society ) , que Nicolas Murray Butler avait pu observer la sédimentation et l'emprise sur le monde des institutions qui gravitent sur la seconde orbite et qui jouent le rôle de courroie de transmission entre les décideurs, ceux qui " font se produire les événements " et la masse ignorante qui les subit sans en comprendre ni le pourquoi, ni le comment .

Le premier cercle et la masse des fidèles

Et voilà comment débarquent dans la géopolitique les cercles de la Divine comédie de Dante . Ces cercles avaient inspiré Alexandre Soljenitsyne. Son ouvrage Le premier cercle, décrit la situation des damnés de l'empire soviétique, celui des prisons spéciales où le régime enfermait les prisonniers politiques, c'est-à-dire les éléments déviants par rapport à la ligne officielle du parti. Les " asociaux " que le pouvoir s'employait à rééduquer en attendrissant les chairs dans les goulags infernaux de Sibérie figuraient, dans la théorie soviétique , l'équivalent des masses qui, dans les sociétés capitalistes - ou libérales, si on préfère un mot plus présentable - subissent un sort qu'elles ne maîtrisent pas parce qu'elles ne comprennent pas " ce qui s'est produit en réalité " .

Ainsi se trouve révélé que le premier cercle de l'enfer de la mondialisation aseptisée est celui de l'ignorance et de l'impuissance.

Et c'est ainsi également que l'on glisse de la métaphore de la divine comédie à la dure réalité de la comédie humaine.

Le deuxième cercle et le haut clergé de la mondialisation

Dans le planétarium des institutions qui gravitent sur la deuxième orbite de la nébuleuse politico-économique patiemment édifiée afin de bétonner les dogmes de la nouvelle religion appelée mondialisation , nous trouvons toutes les institutions officielles financières et économiques ainsi que des groupes d'influence plus ou moins occultes - les trop fameux "think tanks" évoqués plus haut. Elles ont en commun qu'on y voit siéger les mêmes personnes interchangeables dans leurs organigrammes .

L'OTAN et les grandes institutions financières

Sur cette orbite girent, entre autres, l'OMC (Organisation mondiale du commerce) , le FMI (Fonds monétaire international) - dont les exploits en Argentine ont conduit 50% des Argentins à la soupe populaire et que plusieurs pays d'Amérique latine viennent de décider de boycotter afin d'échapper au même sort - la Banque mondiale , l'OMS, l'OTAN et les 737 garnisons américaines qui saupoudrent la planète tout entière . Leur existence et leur subsistance sont la conséquence directe de l'escroquerie d'une devise de réserve mondiale non gagée .

Afin d'échapper à l'emprise du FMI et de la Banque mondiale, le Venezuela conduit par son énergique président, Hugo Chavez , ainsi que cinq autres pays de l'Amérique latine (Équateur, Bolivie, Argentine, Brésil, Paraguay) essaient en ce moment de mettre sur pied le grand projet de la Banque du Sud. C'est une des raisons qui expliquent pourquoi le gouvernement légitime du Venezuela a été la victime de deux tentatives de golpe - ou coups d'Etat - fomentés par la CIA et soutenus par les grandes entreprises espagnoles largement implantées dans le pays, ainsi que par le premier ministre de l'époque, José Maria Aznar, complice dévoué de Washington.

Reporters sans frontière

Et voilà pourquoi votre fille n'est pas muette et que les médias US ainsi que les principaux organes de presse européens conduits par l'organisation " Reporters sans frontière " fondée en 1985 par son secrétaire général actuel, le Français Robert Ménard et dont le financement assuré par de puissants groupes financiers américains (voir note) , influe évidemment sur ses prises de position . Ils fustigent sans retenue et avec une constance égale à leur silence sur les centres de torture américains, un Président qualifié de " populiste " . N' a-t-il pas eu l'audace insigne de nationaliser les richesses en hydrocarbures de son pays , de sevrer la gloutonnerie des compagnies pétrolières , d'affecter les bénéfices de l'exploitation de ses richesses naturelles au développement de son pays , de sortir du FMI et de la Banque monde et même de racheter une partie de la dette extérieure de l'Argentine afin d'aider ce pays à ne pas sombrer dans la banqueroute? Ce sont là des péchés impardonnables aux yeux des tenants du catéchisme de la mondialisation libérale et de ses porte-parole. Haro sur Chavez.

Note - Des associations de journalistes " critiquent le financement de RSF par certains fonds américains, des groupes de presse, l'Open Society Institute de Georges Soros ou encore le Center for Free Cuba, dont le directeur Franck Calzon fut le premier président de la Fondation National Cubano-Américaine (FNCA), et l'un des dirigeants dans les années 70 du groupe Abdala, lié au Front de Libération Nationale de Cuba, responsable d'attentats terroristes dans plusieurs pays, dont la France, le Portugal et le Canada. Cependant, les États-Unis reculent dans le classement annuel. Aussi, RSF reçoit-il des subventions des marchands d'armes Dassault et Lagardère (indirectement par les organes de presse qu'ils contrôlent). Et des révélations récentes (mai 2005) ont montré que RSF était aussi financé par le Département d'État des États-Unis par l'entremise du National Endowment for Democracy, association qui finance quasi totalement le Center for Free Cuba. " (source, Wikipedia)

La CIA

Dans ce deuxième cercle du haut clergé de la mondialisation, des institutions propres à l'empire picrocholien - la CIA ou le FBI - occupent une place de choix. Leur omniprésence, notamment en Europe, leur permet d'imposer sans contre partie une domination secrète sur de très nombreux Etats . C'est ainsi, qu'elles se permettent, en toute impunité, de créer des prisons secrètes dans des Etats-vassaux ou dirigés par des gouvernements vénaux, faciles à corrompre : au Maghreb , au Moyen Orient ou dans les nouvelles Républiques ex-soviétiques d' Asie centrale . Bien qu'ils le nient, il est avéré que deux Etats européens - la Pologne et la Roumanie - ont passé sans transition de l'état de satellite de Moscou à celui de satellite de Washington. Il semble cependant que la Pologne soit en train de se ressaisir quelque peu. Il est prouvé que ces deux pays ont hébergé durant un certain temps des centres de tortures secrets de la CIA.

Il est également abondamment prouvé que les agents secrets de la CIA se donnent le droit d'interpeller clandestinement des suspects sur la planète entière, sans le moindre mandat légal et de les transporter secrètement dans leurs prisons cachées afin de les soumettre à la torture . Des avions de la CIA ont effectué, entre le 11 septembre 2001 et le début de 2006 plus de mille vols secrets avec escales dans des aéroports de quatorze Etats européens, et pas des plus politiquement insignifiants, puisqu'il s'agit notamment de l'Allemagne, de l'Angleterre, de l'Espagne, de l'Italie, de la Suède, de la Belgique et naturellement de la Pologne et de la Roumanie. Ces vols au-dessus des territoires de ces Etats ont été effectués à l'insu non seulement des citoyens, mais très souvent à l'insu des gouvernements de ces Etats, tous placés sous la férule de l'OTAN. Cette situation rappelle la fameuse " souveraineté limitée " des " pays frères " des républiques socialistes au temps de l'Union soviétique triomphante.

Le système d'espionnage Echelon

La mondialisation, c'est aussi un système de télésurveillance planétaire qui a pour nom de code : Echelon. Il regroupe, en principe, cinq pays: les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, avec des relais dans des pays-amis - le Japon et l'Allemagne. Placé sous le contrôle de la NASA , grâce à sa principale station de réception située Menwith Hill, en Angleterre, il capte, les faisceaux des satellites-espions Intelsat pendant que des sous-marins espions interceptent les messages qui transitent sur des câbles . Rien n'échappe à ses grandes oreilles : téléphone, fax et courrier électronique dans le monde entier peuvent être interceptés et communiqués au gouvernement américain.

Mais le mieux est parfois l'ennemi du bien. Ainsi, après avoir transité dans les tuyaux de l'usine à gaz du système Echelon, les conclusions des merveilles de la technologie de l'espionnage universel ont permis , en juin 2002, à Donald Rumsfeld , alors Secrétaire d'Etat chargé de la Défense dans le premier gouvernement de G. W. Bush , de prononcer ces paroles ailées : " Ce que je peux vous dire, c'est que rien n'est connu. Il y a des choses qui sont connues comme étant connues. Et il y a celles qui sont connues comme étant inconnues. C'est-à-dire qu'elles sont, à l'heure actuelle, connues comme n'étant pas connues. Mais il y a aussi tout l'inconnu inconnu. Ce sont les choses dont il n'est pas connu qu'elles sont inconnues. Donc, nous faisons de notre mieux pour rassembler toutes ces informations et nous disons ensuite : bon voilà, en principe, c'est ainsi que nous voyons la situation... "

Quid du chemin qui permettrait de passer de l'inconnu inconnu au connu inconnu, puis au connu connu ? Le moins qu'on puisse dire, c'est que le "rassemblement" des "informations" a laissé à désirer en Irak ...





L'ONU

Je n'oublie pas le lieu le plus sensible, le sanctuaire décisif qui " veille à l'exécution " des projets des maîtres du monde - j'ai nommé l'ONU. " Le machin qu'on appelle l'ONU et qui ne sert qu'à la politique US " disait le Général de Gaulle à Nantes, le 10 septembre 1960 dans un discours à propos du Congo Léopoldville . L'empire étant le principal payeur du "machin" , en vertu de l'adage qui dit que " celui qui paye, commande ", il a largement profité de cette enceinte pour imposer durant un demi siècle des décisions conformes à ses seuls intérêts . Pour cela, il a usé de tous les moyens de pressions imaginables sur les nombreux micro-Etats directement financés par le budget de Washington ou sur ses vassaux directs et indirects afin de faire voter les résolutions qui lui convenaient et de bloquer celles qui lui déplaisaient.

Voir Ils ont crucifié Marianne en Palestine et les 39 résolutions de l'ONU qui stigmatisent des comportements violents, illégaux et même sauvages, des violations patentes du droit et des conventions internationales par l'Etat d'Israël, mais qui furent bloquées par un veto des USA et de quelques acolytes .

Les semaines qui précédèrent le déclenchement de la guerre d'Irak offrirent quelques séances mémorables dans cette illustre enceinte.

Souvenons-nous de ce 4 février 2003 où son Secrétaire d'Etat de l'époque, Colin Powell, le geste lent et la mine componctieuse du détenteur d'un lourd secret, avait sorti de la poche de son veston une petite fiole qu'il brandissait d'un geste auguste à la tribune du Conseil de Sécurité au grand complet .

Il disait qu'il avait la preuve qu'un ennemi moustachu et féroce avait stocké de pleins tonneaux du poison mortel dont il avait apporté un échantillon et qu'il présentait bien haut afin que le monde entier fût convaincu du danger imminent qui menaçait la planète. " Pourvu qu'elle soit bien bouchée " a dû en penser plus d'un qui s'est peut-être imaginé que la fiole et son étiquette vénéneuse avec sa tête de mort, contenait vraiment le poison dont il prononçait le nom avec des trémolos dans la voix.

Deux ans plus tard le même homme , couvert de honte et bourrelé de remords a piteusement reconnu que son exposé devant le Conseil de sécurité n'avait d'autre but que de crédibiliser les accusations que l'administration de son pays savait mensongères, mais qu'elle s'acharnait à marteler , afin de justifier sa décision d'envahir et de piller les ressources en hydrocarbures de la Mésopotamie. " Un mensonge répété dix fois reste un mensonge; répété dix mille fois il devient une vérité " disait déjà Adolf Hitler dans Mein Kampf.

Un des acolytes et principal allié de G.W. Bush-Picrochole, un dénommé Anthony Blair, ancien Premier Ministre du Royaume d'Angleterre, avait ajouté une louche de mensonges destinés à terroriser sa propre population réticente à lui emboîter le pas dans son messianisme guerrier. Il n'avait pas hésité à affirmer que l'horloge de la survie de l'humanité marquait minuit - 45 minutes avant sa destruction. Comme disait Joseph Goebbels, ministre de la propagande du Chancelier d'Allemagne cité plus haut et qui en connaissait un rayon en matière de propagande, " plus le mensonge est gros, mieux il passe " .

Mais les scenarii les mieux préparés ont parfois des ratés. L'intervention du Ministre des Affaires étrangères d'une France qui, à cette heure cruciale, sauva l'honneur des démocraties - Dominique de Villepin - préserva l'ONU du déshonneur de voter une résolution autorisant l'invasion d'un pays qui ne menaçait en rien la sécurité internationale. Les armées de Picrochole et de ses clients durent encourir la honte de piétiner la légalité internationale pour se mettre en branle en direction des plaines situées entre le Tigre et l'Euphrate qu'elles ravagent depuis cinq ans.

C'est au moyen de ce genre de mises en scène que les serviteurs des maîtres de la mondialisation " font se produire les événements " .

D'ailleurs, les serviteurs de l'empire sont parfaitement lucides et ont cyniquement théorisé leur duplicité . Un des porte-parole de notre Picrochole- Bush- junior a ironisé sur le peuple naïf - celui du troisième cercle évoqué ci-dessus - qui croit que les solutions émergent d'une " étude pertinente de la réalité perceptible ". " Nous sommes maintenant un empire, a-t-il ajouté , et quand nous agissons, nous créons notre propre réalité ". Pendant que le monde étudie "la réalité que nous créons, nous agirons encore, ajoute-t-il, créant d'autres nouvelles réalités . " (Karen Hughes, ancien directeur de la communication de G.W.Bush).

Les institutions européennes

Pour compléter l'énumération des grandes organisations qui girent sur l'orbite des exécutants de la mondialisation, il est légitime d'ajouter les institutions européennes à la liste des fervents soutiens de la religion mondialiste et de l'empire financier international . Leur zèle et leur ardeur de néophyte multiplient lois et règlements afin de soumettre au marché mondial et aux entreprises multinationales de plus en plus de secteurs de l'activité humaine. Tous les domaines sont visés : de la banque et de l'industrie à l'agriculture et aux services, en passant par la culture, l'audiovisuel, l'enseignement et la recherche . Ces derniers secteurs résistent encore quelque peu - mais pour combien de temps ?

Un exemple récent vient encore de mettre en lumière la vassalité de la Commission et du Parlement à l'égard des maîtres du monde. Les institutions européennes représentent près de 550 millions de citoyens et pourtant, dans un bel élan de soumission et de démission , leurs dirigeants ont signé le 3 août 2007 un " accord " léonin dit "de transfert des données personnelles des passagers aériens avec les USA ". Peut-on appeler " accord " un document qui donne sans contrepartie tous les droits à la partie américaine d'appliquer leur législation intérieure aux voyageurs européens, d'en modifier unilatéralement les clauses, d'établir des fichiers sans en avertir les victimes, ni même les instances européennes , d'en décider la durée de conservation et les conditions d'utilisation ?

Faut-il s'étonner que les peuples , peut-être un peu moins stupides et apathiques que ne le croient , ou ne l'espèrent, leurs dirigeants, soient dégoûtés de tant de lâcheté et se détournent de cette Europe-là?

Le troisième cercle : le saint du saint (petit préambule)

Au sommet de la montagne brille le joyau de la couronne - le dollar et la puissance financière mondiale qu'il a permis de créer . Ses concepteurs et ses servants représentent une toute petite poignée d'individus dont le pouvoir n'a d'égale que leur discrétion. " Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l'entité adéquate pour le faire " a révélé un des grands pontifes de la nouvelle religion, David Rockefeller ( Newsweek International du 1er février 1999.)

A suivre: Le saint des saints : pape et cardinaux de la mondialisation

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