duminică, 30 iunie 2013

Une caste vue par E. Beau de Loménie. Dinastiile burgheze vechi și noi.Complicitățile politico-economice

Metoda îmbogățirii peste noapte este aceeași de secole. Nu munca ci învârtelile politice și cîrdășiile între cleptocrați. Autorul prezentat mai jos într-un articol din cotidinaul Le Monde este un deschizătoro de drumuri pe acest tren al istoriei sociale și economice a capitalismului postbelic occidental. Dan Culcer

Les Dynasties bourgeoises. Une caste vue par E. Beau de Loménie (Le Monde, 10 ianuarie 1978)

L’actuel vocabulaire politique charge les « monopoles » des insondables nuisances attribuées aux « deux cents familles » sous le Front populaire. Multiformes, envahissants, ceux-ci incarnent comme celle-là des forces mystérieuses, invisibles mais insaisissables. Entre les deux groupes, l’éternelle bourgeoisie quotidiennement vilipendée depuis cent trente ans par Marx et ses successeurs assure, dans l’esprit public, une liaison à la fois clandestine et permanente. Mais si retorse qu’elle soit, une classe sociale défend-elle ses intérêts avec la précision, l’opiniâtreté qu’un individu, un parti, mettent au soutien des leurs ? La dispersion, les inévitables conflits individuels, n’entravent-ils pas, nécessairement, les réflexes collectifs ?
À ces questions élémentaires, l’œuvre massive commencée par Emmanuel Beau de Loménie en 1943, conclue trente et un ans plus tard, peu avant son décès, répond par cinq volumes sans doute inégaux, souvent perspicaces, remarquablement bien documentés.
Ce travail colossal, par son étendue, ses richesses, expose minutieusement par quels procédés très simples une caste étroite s’empara de l’État en 1789, et ne l’a plus lâché depuis lors. Cette opération lestement conduite ne réclama jamais des effectifs considérables. Comme les Montmorency, les Luynes, les Rohan, les La Rochefoucauld entourèrent le trône sous l’Ancien Régime, sans mêler les hobereaux besogneux aux intrigues ni aux profits de la Cour pendant plusieurs siècles. Les notables roturiers promus par la Révolution de 1789 s’approprièrent pareillement les bénéfices du pouvoir, sans rien en partager avec les classes moyennes qu’ils représentaient. Quelques hommes entreprenants, placés aux bons endroits, de pères en fils, assurèrent le succès de l’opération.
Par un tour de passe-passe dont l’ampleur montre très tôt l’insatiable voracité des nouvelles forces montantes, la figuration du peuple incomba, dans l’ensemble, à des propriétaires très différents de lui, dès l’ouverture des états généraux. Au cours des semaines précédentes, tous les Français avaient cependant voté dans leurs ordres, sans distinction de rang ni de fortune. Mais l’éducation commune donna aux avocats, aux commerçants, les moyens d’accaparer presque tous les mandats. Parmi eux, un certain Claude Périer, fabricant de toile à Grenoble, ouvrit son château de Vizille aux premières manifestations contre la couronne.
Maîtres de la Constituante, ses amis imposèrent bientôt un ingénieux système de suffrage restreint, dont le fonctionnement réduisait en pratique la capacité électorale aux seuls propriétaires. Dans la logique de ce chois, la vente des domaines ecclésiastiques, décrétés biens nationaux, amorça un immense transfert de richesses leur avantage. Deux ans plus tard, les survivants de la Terreur se retrouvèrent comme par miracle à la tête de vastes patrimoines dans un pays ruiné. Beau de Loménie situe à cette époque la formation du phénomène proprement dynastique. Jacobins enrichis, survivants de 1789 devenus prospères, trafiquants engraissés par des spéculations douteuses sur les fournitures de guerre, commencent à s’unir aux banquiers d’origine suisse ou protestante, les Delessert, les Perrégaux, les Mallet, par des liens d’intérêt puis de famille.
Sans convictions doctrinales, totalement cynique, ce personnel disparate redoute à la fois l’extrémisme communisant d’un Babeuf et une éventuelle restauration monarchique. Par-delà leurs oppositions, l’un et l’autre menacent également les privilèges accumulés par la rapine. Incertains, corrompu par leurs combinaisons immorales, le Directoire les inquiète par sa faiblesse. À travers le coup du 18 Brumaire, préparé, financé par leurs soins, ils soutiennent en Bonaparte le sauveur capable de mieux les défendre. Le Consulat et l’Empire auréoleront la France d’une gloire immortelle. Mais, sous la splendeur militaire, ils affermissent aussi d’inavouables fortunes.
En 1807, l’établissement d’une nouvelle noblesse les dote de revenus somptueux pris sur les indemnités de guerre. Pourvus de titres, de terres, ils s’approprient discrètement la possession des mines, monopole d’État sous la royauté. La chute de Napoléon ne décourage pas leurs appétits. Rendus incapables de croire en une seule valeur étrangère à l’argent par vingt-cinq ans de palinodies fructueuses, ils se rallient aux Bourbons en échange du maintien de leurs avantages. La défaite leur offre d’ailleurs une nouvelle occasion d’en élargir les contours. Les frais d’évacuation redevables aux vainqueurs exigent des capitaux considérables. Successeur de Perrégaux, Laffitte en négocie l’emprunt aux conditions les plus avantageuses pour les gros souscripteurs. À commencer par celle des Rothschild, des puissances fastueuses naissent à cette occasion. Elles lancent les premières compagnies d’assurances dont quelques-unes existent encore de nous jours.
Sous tous les régimes
Comme le souligne l’auteur au long de son travail avec une inlassable pertinence, cet enrichissement rapide ne dut rien « à l’épargne ni au risque industriel librement couru », mais « à la politique, à l’influence acquise… sur le plan gouvernemental ».
Nullement « producteurs de richesses », les parvenus s’appliquèrent de génération en génération à investir, à envahir l’État, directement ou par des hommes de paille, à orienter ses choix dans le sens de leurs calculs, quoi qu’il en coûtât en misère au peuple, en instabilité aux institutions. Claude Périer ne se glisse pas seulement à la direction de la Banque de France dans les fourgons du 18 Brumaire. Son fils Casimir devient président du conseil des ministres de Louis-Philippe, en 1831, et réprime sauvagement la révolte des canuts à Lyon à Lyon ; son petit-fils s’élève à la présidence de la IIIe République… Dès 1832, les Périers achètent les mines d’Anzin, dans le Nord, Les Schneider, eux, s’installent au Creusot.
Sous la monarchie de Juillet, l’invention du chemin de fer offre aux grandes familles bourgeoises un butin exceptionnel. Leurs mandataires à la Chambre en attribuent l’exploitation à quelques compagnies privées, dans Lamartine recommandait en vain de la confier à l’État. Les vainqueurs obtiennent, bien entendu, des subventions gouvernementales à l’appui de leurs propres investissements ! Avec d’immenses travaux d’urbanisme, un vif essor industriel, le Second Empire ouvre aux spéculateurs les horizons sans fin de l’économie moderne. Par une étrange bénédiction, la défaite comme la prospérité nationales accroissent successivement leurs ressources. En 1871, les 5 milliards de francs versés aux Prussiens se négocient encore aux meilleures conditions pour les banques.
Le réaménagement des concessions ferroviaires en 1883, le Panama, l’emprunt russe, rendent tour à tour le pactole inépuisable.
Certaines familles s’éteignent, changent de nom en cours de route par de fructueux mariages dans l’ancienne noblesse. Leurs membres n’en dominent pas moins les conseils d’administration, avec une continuité ahurissante. En 1914, l’Union sacrée n’adoucit pas leur comportement. Tandis qu’un peuple héroïque part, la fleur au fusil, arracher l’Alsace-Lorraine au Kaiser, d’alertes capitaines liés à la grande industrie remplissent comme par hasard les bureaux d’approvisionnement où se négocient de confortables commandes militaires.
Gilbert Comte.
* Les Responsabilités des dynasties bourgeoises, 5 volumes.

Prix de chaque volume 23 euros; les 5 volumes 115 euros.

Le plan de Staline pour conquérir l'Europe

Vara asta a fost comemorarea lui 22 iunie 1941. Merită să mai recitim cîteva ceva, ca să nu rămânem cu imaginile false — combinație între reziduurile istoriografiei rolleriste, ale celei național-comuniste din perioada Ceușescu și a zvonisticii sau dezinformării bursierilor organizației de reconquista globalizant-capitalistă sorosiste.

Citez un text interesant care rezumă tezele lui V. Suvorov despre războiul pe care îl pregătea Stalin și l-ar fi început el, dacă Hitler nu ataca în forță.
Cred, în acest context, că atacarea Finlandei și a României în 1940 au fost exerciții sovietice în mărime naturală pentru războiul lui Stalin. Eliminarea generalilor bolșevici produși de războiul civil nu a fost, tot după Suvorov, o greșeală și o tactică stalinistă pentru a lăsa loc noilor generații de militari bine pregătiți să facă față excelenților ofițeri superiori ai Wermachtului, formați în tradiția prusacă.

Cartea lui Valeriu Florin  Dobrinescu, Basarabia în anii celui de al doilea război mondial (Institutul european, Iași,1995) conține elemente solide în favoarea acestei ipoteze. Fiindcă în ciuda Pactului Stalin-Hitler relațiile nu erau cordiale ci ca între fiare, cu mârâituri. Molotov cerea la Berlin, în toamna lui 1940, Ucraina subcarpatică, controlul Gurilor Dunării și Constanța. La pagina 197, Dobrinescu, se citează sursele de arhiva MAPN, fond 5418, 1940., fila 55

Le plan de Staline pour conquérir l'Europe
Comment l'Union Soviétique «perdit» la 2ème Guerre Mondiale 
Poslednyaya Respublika («La dernière république»), par Viktor Suvorov (Vladimir Rezun). Moscou : TKO ACT, 1996. 470 pages. Couverture cartonnée. Photographies. 

Un commentaire de Daniel W. Michaels. 
Il y a maintenant plusieurs années de cela, un ancien officier du renseignement militaire soviétique nommé Vladimir Rezun provoqua de vives discussions en Russie à cause de son affirmation sensationnelle, selon laquelle Hitler a attaqué la Russie soviétique en juin 1941, au moment exact où Staline se préparait à submerger l'Allemagne et l'Europe de l'Ouest, en prélude à une opération bien préparée, visant à «libérer» toute l'Europe en la mettant sous domination communiste. 
Ecrivant sous le nom de plume de Viktor Suvorov, Rezun a développé cette thèse dans trois livres. Le Brise-glace (qui a été traduit en anglais et en français [1989] ) et Dni M («M-Day») ont été présentés dans leJournal of Historical Review, nov-déc. 1997. Le troisième livre, présenté ici, est un ouvrage de 470 pages, «La dernière république : pourquoi l'Union Soviétique perdit la Seconde Guerre Mondiale», publié à Moscou en 1996. 
Suvorov présente une abondance de preuves, montrant que quand Hitler déclencha son «Opération Barbarossa» contre la Russie Soviétique le 22 juin 1941, les forces allemandes purent infliger d'énormes pertes aux Soviétiques précisément parce que les troupes russes étaient très bien préparées pour la guerre -- mais pour une guerre d'agression qui fut programmée pour le début de juillet -- et pas pour la guerre défensive qui leur fut imposée par l'attaque préventive de Hitler. 

Dans le Brise-glace, Suvorov détaille le déploiement des forces soviétiques en juin 1941, décrivant exactement de quelle manière Staline amassa de vastes quantités de troupes et de stocks d'armements le long de la frontière européenne, pas pour défendre la patrie soviétique, mais en préparation d'une attaque vers l'ouest et de batailles décisives en territoire ennemi. 
Ainsi, quand les forces allemandes frappèrent, le gros des forces russes, terrestres et aériennes, étaient concentrées le long des frontières ouest de l'URSS, en face des pays européens contigus, particulièrement le Reich allemand et la Roumanie, prêtes pour l'assaut final contre l'Europe. 
Dans son second livre sur les origines de la guerre,M-Day («Jour de mobilisation»), Suvorov décrit comment, entre la fin de 1939 et l'été de 1941, Staline construisit méthodiquement et systématiquement la force militaire la mieux armée, la plus puissante dans le monde -- véritablement la première superpuissance du monde -- pour sa future conquête de l'Europe. Suvorov explique comment la conversion drastique de l'économie du pays pour la guerre, voulue par Staline, rendait la guerre réellement inévitable. [Image: Dès la mi-juin 1941, d'énormes forces de l'Armée Rouge étaient concentrées sur la frontière ouest de l'URSS, prêtes pour une attaque dévastatrice contre l'Europe. Ce diagramme parut dans l'édition en langue anglaise du magazine allemand Signal.]
Une Union Soviétique Mondiale 
Dans La dernière république, Suvorov ajoute d'autres preuves à celles présentées dans ses deux livres précédents, pour appuyer son affirmation selon laquelle Staline se préparait à une guerre d'agression, en soulignant les motivations idéologiques des actions du dirigeant soviétique. Le titre fait allusion au malheureux pays qui devait être incorporé en tant que «République finale» dans «l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques» mondiale, complétant ainsi le révolution prolétarienne mondiale. 
Comme l'explique Suvorov, ce plan était entièrement en accord avec la doctrine marxiste-léniniste, ainsi qu'avec la politique de Lénine dans les premières années du régime soviétique. L'historien russe argue de manière convaincante que ce ne fut pas Léon Trotsky (Bronstein), mais plutôt Staline, son moins flamboyant rival, qui fut réellement le fidèle disciple de Lénine pour la poursuite de la Révolution Communiste Mondiale. Trotsky insistait sur la doctrine de la «révolution permanente», par laquelle le jeune Etat soviétique aiderait à fomenter des soulèvements et des révolutions ouvrières à l'intérieur des pays capitalistes. 
A la place de cela, Staline voulait que le régime soviétique tire avantage «d'armistices» occasionnels dans la lutte mondiale pour consolider la force militaire soviétique, afin qu'au bon moment des forces soviétiques plus importantes et mieux armées puissent frapper en Europe du Centre et de l'Ouest, ajoutant de nouvelles républiques soviétiques quand cette force écrasante se mettrait en marche à travers le continent. Après la consolidation réussie et la soviétisation de toute l'Europe, l'URSS renforcée serait prête à imposer le pouvoir soviétique à tout le globe. 
Comme le montre Suvorov, Staline comprit très bien que s'ils avaient le choix, les peuples des pays avancés de l'Occident ne choisiraient jamais volontairement le communisme. Il serait donc nécessaire de l'imposer par la force. Staline décida alors que son plan audacieux ne pouvait être réalisé que par une guerre mondiale. 
Une preuve d'importance décisive à cet égard est le discours de Staline du 19 août 1939, récemment retrouvé dans les archives soviétiques (cité en partie dans Journal of Historical Review de nov-déc. 1997, p. 32-33). Dans ce discours, l'héritier de Lénine déclare: 
L'expérience des vingt dernières années a montré qu'en temps de paix le mouvement communiste n'est jamais suffisamment fort pour prendre le pouvoir. La dictature d'un tel parti deviendra possible seulement en résultat d'une guerre majeure 
Plus tard, tous les pays qui avaient accepté la protection de l'Allemagne renaissante deviendront aussi nos alliés. Nous aurons un large champ d'action pour développer la révolution mondiale.
De plus, et comme les théoriciens soviétiques l'ont toujours affirmé, le communisme ne pourrait jamais coexister pacifiquement sur le long terme avec d'autres systèmes socio-politiques. En conséquence, la domination communiste devrait inévitablement être imposée au monde. Ce but de «révolution mondiale» était tellement consubstantiel à la nature et au développement du «premier Etat des travailleurs» qu'il fut un trait cardinal du programme soviétique, même avant que Hitler et son mouvement national-socialiste arrive au pouvoir en Allemagne en 1933. 
Staline voulait frapper au moment et à l'endroit de son choix. A cette fin, le développement soviétique des systèmes d'armes offensives les plus avancées, principalement les blindés, les avions, et les forces aéroportées, avait déjà commencé au début des années 30. Pour assurer le succès de son audacieuse entreprise, Staline ordonna à la fin de 1939 de construire une puissante machine de guerre qui serait supérieure en quantité et en qualité à toutes les forces d'opposition possibles. Son premier ordre secret pour la mobilisation militaro-industrielle totale du pays fut émis en août 1939. Un second ordre de mobilisation totale, cette fois-ci pour la mobilisation militaire, devait être émis le jour où la guerre commencerait. 

Déception
L'attaque allemande «Barbarossa» anéantit le plan bien établi de Staline pour «libérer» toute l'Europe. Dans ce sens, affirme Suvorov, Staline «perdit» la 2ème Guerre Mondiale. Le dirigeant soviétique ne pouvait considérer que comme une déception d'avoir «seulement» vaincu l'Allemagne et conquis l'Europe de l'Est et du Centre.  
 
14 jours qui sauvèrent l'Occident 
«Nombre d'indices tendent à prouver que la date fixée par Staline pour l'opération «Orage» était le 6 juillet 1941.»  (Viktor Suvorov, Le Brise-glace)
«Le commandement fasciste allemand réussit, deux semaines avant la guerre, à devancer nos troupes.»  (Général S.P. Ivanov) 
«Hitler ne savait pas tout, mais il en savait assez: s'il n'attaquait pas, l'autre attaquerait. (...) Hitler reniflait ce danger. (...) C'était une question de vie ou de mort.» (Léon Degrelle, Persiste et signe) 
«Ma conviction profonde est que si le Führer ne nous avait pas donné l'ordre d'attaquer à ce moment-là, les Etats européens et la plupart des sociétés humaines seraient à présent bolchevisés.» (Otto Skorzeny, La guerre inconnue) 
«... la puissance russe menaçante, ayant ses têtes de pont préparées sur la Baltique et sur la mer Noire, n'attendait qu'une occasion, c'est-à-dire le moment où l'armée allemande serait suffisament occupée par les puissances occidentales, pour que le front oriental soit ouvert à une attaque massive à laquelle l'Allemagne ne serait pas en mesure de résister.» (Sven Hedin,L'Amérique dans la lutte des continents) 
«Staline préparait la guerre dans tous les domaines, en partant de délais qu'il avait fixé lui-même. Hitler déjoua ses calculs.» (Amiral N.G. Kouznetsov) 
Selon Suvorov, Staline trahit sa déception de plusieurs manières après la fin de la guerre. D'abord, il laissa le maréchal Joukov conduire le défilé de la victoire en 1945, au lieu de le faire lui-même -- lui, le Commandant suprême. Deuxièmement, aucun défilé officiel de la victoire du 9 mai ne fut même autorisé jusqu'à la mort de Staline en 1953. Troisièmement, Staline ne porta jamais aucune des médailles qu'il avait obtenues après la fin de la 2ème Guerre Mondiale. Quatrièmement, un jour, dans un moment de dépression, il exprima aux membres de son entourage proche son désir de se retirer [du pouvoir] maintenant que la guerre était finie. Cinquièmement, et c'est peut-être le plus révélateur, Staline abandonna le projet, prévu de longue date, du Palais des Soviets. 
Un monument inachevé
L'énorme Palais des Soviets, approuvé par le gouvernement soviétique au début des années 30, devait faire 418 mètres de haut, surmonté par une statue de Lénine de 100 mètres de hauteur -- plus haut que l'Empire State Building de New York. Il devait être construit sur le site de l'ancienne Cathédrale du Christ Sauveur. Sur l'ordre de Staline, ce magnifique symbole de la vieille Russie fut rasé en 1931 -- un acte par lequel les dirigeants communistes voulaient effacer symboliquement l'âme de la vieille Russie pour faire place au monument central de l'URSS mondiale. 
Toutes les «républiques socialistes» du monde, y compris la «dernière république», devaient être représentées dans le Palais. Le hall principal de ce sanctuaire séculier devait être décoré avec le texte du serment que Staline avait fait en termes quasi-religieux lors des funérailles de Lénine. Il comportait ces paroles : «Lorsqu'il nous quitta, le Camarade Lénine nous légua la responsabilité de renforcer et de développer l'Union des Républiques Socialistes. Nous te jurons, Camarade Lénine, que nous nous acquitterons honorablement de tes commandements sacrés.» 
Cependant, seules les premières fondations de ce grandiose monument furent achevées, et pendant les années 90, après l'effondrement de l'URSS, la Cathédrale du Christ Sauveur fut soigneusement reconstruite sur le site.

La version officielle 
Pendant des décennies, la version officielle du conflit germano-soviétique de 1941-45, soutenue par les historiens de l'establishment, à la fois en Russie et en Occident, fut à peu près cela: 
Hitler déclencha une attaque «éclair» par surprise contre l'Union Soviétique tristement mal-préparée, ridiculisant son chef, le naïf et confiant Staline. Le Führer allemand fut conduit vers l'Orient primitif par la convoitise pour «l'espace vital» et les ressources naturelles, et par sa détermination longuement remâchée de détruire le «communisme juif» une fois pour toutes. Dans son attaque traîtresse, qui était une étape importante de la folle campagne de Hitler pour la «conquête du monde», les agresseurs «nazis» ou «fascistes» submergèrent d'abord toute résistance grâce à leur prépondérance en chars et en avions modernes.
Cette vison des choses, qui fut affirmée par les juges Alliés au Tribunal de Nuremberg après la guerre, est encore largement acceptée, à la fois en Russie et aux Etats-Unis. En Russie aujourd'hui, la plus grande partie du public (et pas seulement ceux qui sont nostalgiques de l'ancien régime soviétique) accepte cette version «politiquement correcte». En effet, elle «explique» les énormes pertes de l'Union Soviétique en hommes et en matériel pendant la 2ème Guerre Mondiale. 
Condamné depuis le début
Contrairement à la version officielle selon laquelle l'Union Soviétique n'était pas préparée pour la guerre en juin 1941, en réalité, souligne Suvorov, c'était les Allemands qui n'étaient pas vraiment préparés. Le plan allemand «Barbarossa», hâtivement mis au point, qui visait à une victoire éclair en cinq ou six mois avec des forces numériquement inférieures, avançant en trois larges poussées, était condamné depuis le début. 
De plus, note Suvorov, l'Allemagne manquait des matières premières (incluant le pétrole) essentielles pour soutenir une guerre prolongée d'une telle dimension. 
Une autre raison du manque de préparation de l'Allemagne, affirme Suvorov, était que ses chefs militaires avaient sérieusement sous-estimé la performance des forces soviétiques pendant la «Guerre d'Hiver» contre la Finlande en 1939-40. Elles combattirent, il faut le souligner, dans des conditions extrêmement sévères d'hiver -- températures de -40 et des épaisseurs de neige de plus d'un mètre -- contre les fortifications et les installations enterrées, bien conçues et renforcées de la «Ligne Mannerheim» de la Finlande. En dépit de cela, on l'oublie souvent, l'Armée Rouge contraignit finalement les Finlandais à un humiliant armistice. 
C'est toujours une erreur, souligne Suvorov, de sous-estimer son ennemi. Mais Hitler fit cette faute de calcul décisive. En 1943, après que le cours de la guerre ait tourné contre l'Allemagne, il reconnut son jugement erroné des forces soviétiques, deux années plus tôt. 
Disparité des chars
Pour prouver que c'était Staline, et pas Hitler, qui était réellement préparé pour la guerre, Suvorov compare l'armement allemand et soviétique au milieu de 1941, avec une attention particulière pour les systèmes d'armes offensifs, d'importance décisive: les chars et les forces aéroportées. C'est un axiome généralement accepté en science militaire, que les forces attaquantes doivent avoir une supériorité numérique de trois contre un. Cependant, comme l'explique Suvorov, quand les Allemands frappèrent au matin du 22 juin 1941, ils attaquèrent avec un total de 3 350 chars, alors que les défenseurs soviétiques avaient un total de 24 000 chars -- ce qui veut dire que Staline avait sept fois plus de chars que Hitler, ou vingt et une fois plus de chars que ce qui aurait été considéré comme suffisant pour une défense adéquate. De plus, souligne Suvorov, les chars soviétiques étaient supérieurs dans tous les aspects techniques, incluant la puissance de feu, l'autonomie et le blindage.
Tel qu'il était, le développement soviétique de la production de chars lourds avait déjà commencé au début des années 30. Par exemple, dès 1933 les Soviétiques étaient déjà passés à la production en série, et livraient à leurs forces le modèle T-35, un char lourd de 45 tonnes avec 3 canons, 6 mitrailleuses, et 30mm de blindage. Par contre, les Allemands commencèrent le développement et la production d'un char de 45 tonnes comparable [ce furent le «Tiger» et le «Panther», NDT] seulement après que la guerre ait commencé à la mi-1941. 
En 1939 les Soviétiques avaient déjà ajouté trois modèles de chars lourds à leur arsenal. De plus, les Soviétiques concevaient leurs chars avec de plus larges chenilles, et les équipaient avec des moteurs Diesel (qui étaient moins inflammables que ceux utilisant des carburateurs conventionnels). En outre, les chars soviétiques étaient construits avec le moteur et la direction à l'arrière, améliorant ainsi l'efficacité générale et la vision de l'équipage. Les chars allemands avaient une conception moins efficace, avec le moteur à l'arrière et la direction dans la partie avant. 
Quand le conflit commença en juin 1941, montre Suvorov, l'Allemagne n'avait pas du tout de chars lourds, seulement 309 chars moyens, et juste 2 668 chars légers, inférieurs. Pour leur part, les Soviétiques au début de la guerre avaient à leur disposition des chars qui n'étaient pas seulement plus lourds mais de meilleure qualité. 
A ce sujet, Suvorov cite les souvenirs du général allemand des blindés Heinz Guderian, qui écrivit dans ses mémoires Chef de Panzers(1952/1996, p. 143) : 
Au printemps de 1941, Hitler avait spécialement ordonné qu'une commission militaire russe puisse visiter nos usines et nos écoles de blindés; dans cet ordre il avait insisté pour que rien ne leur soit caché. Les officiers russes en question refusèrent toujours de croire que le Panzer IV était en fait notre char le plus lourd. Ils dirent toujours que nous devions leur cacher nos nouveaux modèles, et se plaignirent en disant que nous n'appliquions pas l'ordre d'Hitler de tout leur montrer. La commission militaire insista tellement sur ce point que finalement nos responsables des services concernés conclurent: «Il semble que les Russes possèdent déjà des chars meilleurs et plus lourds que les nôtres». Ce fut à la fin de juillet 1941 que le T-34 apparut sur le front et l'énigme du nouveau modèle de char russe fut résolue.
Suvorov cite un autre fait révélateur extrait de l'Almanach de la 2ème Guerre Mondiale de Robert Goralski (1982, p. 164). Le 24 juin 1941, juste deux jours après le début de la guerre germano-soviétique: 
Les Russes mirent en action leurs chars géants Klim Vorochilov près de Raseiniai [Lithanie]. Des modèles pesant 43 et 52 tonnes surprirent les Allemands, qui trouvèrent les KV presque inarrêtables. L'un de ces chars russes reçut 70 coups directs, mais aucun ne perça son blindage.
Bref, l'Allemagne attaqua le colosse soviétique avec des chars qui étaient trop légers, trop peu nombreux, et inférieurs en performances et en puissance de feu. Et cette disparité perdura pendant toute la guerre. Pendant le seule année 1942, les usines soviétiques produisirent 2 553 chars lourds, pendant que les Allemands en produisaient juste 89. Même à la fin de la guerre, le meilleur char au combat était le modèle soviétique IS («Iosif Staline»). 
Suvorov encourage sarcastiquement les historiens militaires de l'establishment à étudier un livre sur les chars soviétiques, par Igor P. Schmelev, publié en 1993 par la «Hobby Book Publishing Company» à Moscou. Le travail d'un honnête analyste militaire amateur tel que Schmelev, qui est sincèrement intéressé et qui aime son travail et la vérité, dit Suvorov, est souvent supérieur à celui d'un employé payé par le gouvernement. 
Disparité des Forces Aériennes
La supériorité soviétique en forces aéroportées était encore plus disproportionnée. Avant la guerre, les bombardiers soviétiques DB-3f et SB ainsi que les TB-1 et TB-3 (dont Staline possédait environ un millier) avaient été modifiés pour transporter aussi bien des parachutistes que des bombes. Vers la mi-1941, les Soviétiques avaient entraîné des centaines de milliers de parachutistes (Suvorov dit presque un million) en vue de l'attaque planifiée contre l'Allemagne et l'Occident. Ces troupes aéroportées devaient être déployées et lâchées derrière les lignes ennemies en plusieurs vagues, chaque vague étant formée de cinq corps d'armée aéroportés (VDKs), chaque corps comptant 10 419 hommes incluant un état-major et des services, une division d'artillerie, et un bataillon de chars autonome (50 chars). Suvorov donne la liste des commandants et des bases des deux premières vagues, ou dix corps. Les secondes et troisièmes vagues comportaient des troupes parlant français et espagnol. 
Comme l'attaque allemande empêcha ces troupes hautement entraînées d'être utilisées comme prévu, Staline les convertit en «Divisions de la Garde», qu'il utilisa comme des réserves et des «pompiers» pour les situations d'urgence, tout comme Hitler utilisa souvent les unités de Waffen SS. 
Cartes et manuels
Pour appuyer sa thèse principale, Suvorov cite des données supplémentaires qui n'étaient pas mentionnées dans ses deux premiers ouvrages sur ce sujet. Premièrement, à la veille du début de la guerre de 1941, les forces soviétiques avaient reçu des cartes topographiques seulement pour les zones de la frontière et pour l'Europe; elles ne reçurent pas de cartes du territoire ou des villes soviétiques, parce que la guerre ne devait pas être menée sur le territoire national. Le Chef du Service Topographique militaire de l'époque, et donc responsable de la distribution des cartes militaires, le major-général Kudryatsev, ne fut pas sanctionné ni même limogé pour avoir manqué à fournir des cartes du territoire national, mais continua à mener une longue et brillante carrière militaire. De même, le Chef d'Etat-major, le général Joukov, ne fut jamais tenu pour responsable de la débâcle des premiers mois de la guerre. Aucun des principaux commandants militaires ne pouvait être tenu pour responsable, souligne Suvorov, parce qu'ils avaient tous suivi à la lettre les ordres de Staline. 
Deuxièmement, au début de juin 1941, les forces soviétiques reçurent des milliers d'exemplaires d'un manuel russo-allemand, avec des sections consacrées à des opérations militaires offensives, telles que s'emparer de gares de chemin de fer, orienter des parachutistes, et ainsi de suite, et des expressions [en langues étrangères] utiles comme «arrêtez de transmettre ou je tire». Ce manuel fut imprimé en grand nombre par les imprimeries militaires de Léningrad et de Moscou. Cependant, ils n'atteignirent jamais les troupes sur les lignes de front, et on dit qu'elles furent détruites pendant la phase du début de la guerre. 

L'aide des Etats-Unis «neutres»
Comme le note Suvorov, les Etats-Unis avaient fourni du matériel militaire depuis les années 30. Il cite l'étude de A.C. Sutton, National Suicide (Arlington House, 1973), qui relate qu'en 1938 le président Roosevelt conclut un accord secret avec l'URSS pour échanger des informations militaires. Pour le public américain, cependant, Roosevelt annonça la mise en place d'un «embargo moral» contre la Russie soviétique. 
Pendant les mois précédent l'entrée en guerre formelle de l'Amérique dans la guerre (décembre 1941), les navires de guerre des Etats-Unis, officiellement neutres, étaient déjà en guerre dans l'Atlantique contre les forces navales allemandes (Voir La Flotte de Mr Roosevelt: la guerre privée de la Flotte US de l'Atlantique, 1939-42 par Patrick Abbazia [Annapolis: Naval Institute Press, 1975] ). Et deux jours après le déclenchement de «Barbarossa», Roosevelt annonça une aide des Etats-Unis à la Russie Soviétique dans sa guerre de survie contre l'Axe. Ainsi, au début de l'opération «Barbarossa», Hitler écrivit une lettre à Mussolini: «En ce moment cela ne fait aucune différence si l'Amérique entre officiellement en guerre ou pas, elle soutient déjà nos ennemis à fond, avec des livraisons massives de matériel de guerre.» 
De même, W. Churchill faisait tout ce qui était en son pouvoir pendant les mois précédent juin 1941 -- alors que les forces britanniques subissaient défaite sur défaite -- pour faire entrer à la fois les Etats-Unis et l'URSS dans la guerre du côté britannique. En vérité, la coalition anti-Hitler des «Trois Grands» (Staline, Roosevelt, Churchill) était effectivement en place avant que l'Allemagne attaque la Russie, et fut une raison majeure pour que Hitler se sentit obligé de frapper la Russie soviétique, et de déclarer la guerre aux Etats-Unis cinq mois plus tard. (Voir le discours d'Hitler du 11 décembre 1941, publié dans le Journal of Historical Review, hiver 1988-89, p. 394-396, 402-412) 
Les raisons de l'appui de F. Roosevelt à Staline sont difficiles à établir. Le président Roosevelt lui-même expliqua un jour à William Bullitt, son premier ambassadeur en Russie soviétique: «Je pense que si je lui donne [à Staline] tout ce que je peux, et que je ne demande rien en retour, noblesse oblige, il ne tentera pas d'annexer quoi que ce soit, et travaillera avec moi pour un monde de paix et de démocratie.» (Cité dans Robert Nisbet, Roosevelt et Staline: l'idylle manquée, 1989, p. 6). Peut-être l'explication la plus exacte (et la plus gentille) de l'attitude de Roosevelt est-elle une ignorance profonde, une auto-intoxication ou de la naïveté. Selon l'opinion digne de considération de George Kennan, historien et ancien diplomate américain de haut rang, en politique étrangère Roosevelt était «un homme superficiel, ignorant, dilettante, avec un horizon intellectuel sévèrement limité.» 
Un pari désespéré
Suvorov admet être fasciné par Staline, l'appelant «un animal, un monstre sauvage et sanglant, mais un génie de tous les temps et de tous les peuples». Il dirigea la plus grande puissance militaire de la 2ème Guerre Mondiale, la force qui, plus que toute autre, vainquit l'Allemagne. En particulier, dans les années finales du conflit, il domina l'alliance militaire des Alliés. Il dut considérer Roosevelt et Churchill avec mépris, comme des «idiots utiles». 
Au début de 1941, chacun admettait que comme l'Allemagne était déjà engagée contre la Grande-Bretagne en Afrique du Nord, en Méditerranée, et dans l'Atlantique, Hitler ne pourrait jamais se permettre l'ouverture d'un second front à l'Est (se rappelant la désastreuse expérience de la 1ère Guerre Mondiale, il avait mis en garde dans Mein Kampf contre le danger mortel d'une guerre sur deux fronts). C'est précisément parce qu'il était sûr que Staline pensait que Hitler n'ouvrirait pas un second front, soutient Suvorov, que le dirigeant allemand se sentit libre de déclencher «Barbarossa». Cette attaque, insiste Suvorov, fut un pari énorme et désespéré. Mais menacé par des forces soviétiques supérieures, prêtes à submerger l'Allemagne et l'Europe, Hitler n'avait guère d'autre choix que de déclencher cette attaque préventive. [Toutes proportions gardées, on peut faire une intéressante comparaison avec l'attaque israélienne de la Guerre des Six Jours en 1967. Dans ce dernier cas, le caractère préventif de l'attaque est admis sans difficulté par les historiens «officiels», alors que dans le cas de «Barbarossa», il est «politiquement incorrect» de le reconnaître, malgré l'évidence de l'immense menace soviétique,imminente ou pas, NDT.]  
 

Mais c'était trop peu, trop tard. En dépit de l'avantage de frapper le premier, ce furent les Soviétiques qui finalement l'emportèrent. Au printemps de 1945, les troupes de l'Armée Rouge réussirent à hisser le drapeau rouge sur le bâtiment du Reichstag à Berlin. C'est seulement grâce aux sacrifices des forces allemandes et des forces de l'Axe que les troupes soviétiques ne parvinrent pas à hisser le drapeau rouge sur Paris, Amsterdam, Copenhague, Rome, Stockholm, et peut-être, Londres. 
Le débat devient plus âpre
En dépit de la résistance des historiens de «l'establishment» (qui en Russie sont souvent d'anciens communistes), l'appui à la thèse de «l'attaque préventive» de Suvorov est allé croissant, à la fois en Russie et en Europe de l'Ouest. Parmi ceux qui sympathisent avec les vues de Suvorov figurent de jeunes historiens russes comme Yuri L. Dyakov, Tatiana S. Bushuyeva, et I. Pavlova (voir le JHR, nov-déc. 1997, p. 32-34). 
Concernant l'histoire du 20ème siècle, les historiens américains ont généralement l'esprit plus fermé que leurs collègues d'Europe et de Russie. Mais même aux Etats-Unis, il y a eu quelques voix pour appuyer la thèse de la «guerre préventive» -- ce qui est du plus haut intérêt, sachant que les livres de Suvorov sur la 2ème Guerre Mondiale, à l'exception du «Brise-glace», n'ont pas été traduits en anglais (l'une de ces voix est celle de l'historien Russell Stolfi, professeur d'Histoire Européenne Moderne à la Naval Postgraduate School à Monterey, Californie. Voir le compte-rendu de son livre Hitler's Panzer East dans le JHR de nov-déc. 1995). 
Toutes les réactions au travail de Suvorov n'ont pas été positives, cependant. Il a aussi provoqué des critiques et des répétitions des thèses officielles vieilles de plusieurs décennies. Parmi les nouveaux défenseurs les plus représentatifs de la ligne «orthodoxe», figurent les historiens Gabriel Gorodetsky de l'Université de Tel-Aviv, et John Ericson de l'Université d'Edinburgh. 
Rejetant tous les arguments qui pourraient justifier l'attaque allemande, Gorodetsky en particulier critique et ridiculise les travaux de Suvorov, spécialement dans un livre proprement intitulé «Le Mythe du Brise-glace». En fait, Gorodetsky (et Ericson) attribue les pertes soviétiques à la supposée impréparation de l'Armée Rouge pour la guerre. «Il est absurde», écrit Gorodetsky, «de prétendre que Staline aurait jamais conçu l'idée d'attaquer l'Allemagne, comme quelques historiens allemands aiment aujourd'hui à le suggérer, pour pouvoir au moyen d'une attaque-surprise, désorganiser l'attaque préventive planifiée par l'Allemagne.» 
Il n'est pas surprenant que Gorodetsky ait reçu l'éloge des autorités du Kremlin et des chefs militaires russes. De même, «l'establishment» allemand soutient l'historien israélien. Aux frais des contribuables allemands, Gorodetsky a travaillé et enseigné au Service de Recherche d'Histoire Militaire (MGFA) allemand, semi-officiel, qui a publié en avril 1991 le livre de Gorodetsky, Zwei Wege nach Moskau (Deux chemins pour Moscou). 
Dans la «Dernière République», Suvorov répond à Gorodetsky et aux autres critiques de ses deux premiers livres sur l'histoire de la 2ème Guerre Mondiale. Il est particulièrement cinglant dans ses critiques du travail de Gorodetsky, spécialement le «Mythe du Brise-glace». 
Quelques critiques
Suvorov écrit de manière caustique, sarcastique, et avec une grande acidité. Mais s'il a raison sur le fond, comme le pense l'auteur de cet article, il a -- et nous aussi -- parfaitement le droit d'être acerbe, ayant été trompé et désinformé pendant des décennies.
Bien que Suvorov mérite notre gratitude pour son importante dissection d'une légende historique, son travail n'est pas sans défauts. D'une part, son éloge des réalisations du complexe militaro-industriel soviétique, et de la qualité des armements et de l'équipement militaire soviétique est exagéré, voire dithyrambique. Il omet de signaler l'origine occidentale d'une grande partie de l'armement et du matériel soviétique. Les ingénieurs soviétiques ont eu un talent particulier pour modifier avec succès, simplifier, et souvent améliorer les modèles et les conceptions occidentaux. Par exemple, le robuste moteur Diesel utilisé par les chars soviétiques était basé sur un moteur d'avion allemand de BMW. 
Une critique qui ne peut pas décemment être faite à Suvorov serait son manque de patriotisme. Se rappelant que les premières victimes du communisme furent les Russes, il fait à juste titre une nette distinction entre le peuple russe et le régime communiste qui le dominait. Il n'écrit pas seulement avec la compétence d'un historien capable, mais en mémoire des millions de Russes dont les vies furent gaspillées pour les plans malsains de «révolution mondiale» de Lénine et de Staline. 

Journal of Historical Review, 17/4 (Juillet-Août 1998), 30-37. Daniel W. Michaels est diplômé de l'Université de Columbia (Phi Beta Kappa, 1954), étudiant dans le cadre du programme Fulbright en Allemagne (1957), et récemment retraité du Ministère américain de la Défense après 40 ans de service. 

 

L'avénementdu cinquième état - Julius-EVOLA.com


 L’avènement du "cinquième état" ?
 L’historiographie est l’un des domaines où les éléments de Droite sont désavantagés par rapport à la Gauche marxiste et communiste. Avec le matérialisme histographique ou dialectique, le marxisme fournit une vision globale de l’histoire qui ne se réduit pas à considérer des éléments particuliers, les guerres, les mouvements ethniques, les conflits nationaux, mais qui essaie de découvrir un mouvement d’ensemble fondamental par rapport auquel tout cela est secondaire, en distinguant, dans ce mouvement, des phases précises. Parce qu’elle est fondée sur la matérialité, la simple économie, les formes simplement sociales et productives et les classes en tant que classes uniquement économiques (car, comme on le sait, tout le reste ne serait que "superstructure"), cette conception est fausse et grotesque. Pourtant, on ne peut pas lui dénier le mérite d’avoir essayé de déterminer un sens universel de l’histoire qui puisse par ailleurs servir de fondement à toute une idéologie et à tout un activisme de gauche. 
 La Droite, en revanche, s’en est trop souvent tenue à une vision épisodique de l’histoire, qui n’est fréquemment qu’une "histoire nationale" ou une division temporelle schématique en plusieurs époques, en dehors de certaines interprétations spéculatives inopérantes et plus ou moins arbitraires comme celles de la philosophie hégélienne et néo-hégélienne. Il existe pourtant un modèle que la Droite pourrait opposer à celui du marxisme, qui possède même un caractère d’évidence et d’exhaustivité tout différent. En dehors des anticipations partielles qu’on peut retrouver G.B.Vico et aussi chez O.Spengler, il a été tracé par certains écrivains traditionnels contemporains, qui l’ont exprimé presque dans les mêmes termes, indépendamment les uns des autres, comme s’ils avaient saisi des significations qui "sont dans l’air". 
 Sous un certain rapport, cette conception concorde avec la conception marxiste en ce qui concerne le mouvement historique d’ensemble ; mais, tandis que le marxisme donne à ce mouvement le sens d’une évolution, d’un progrès, dont la conclusion serait l’avènement d’une société et d’une civilisation communiste sur terre, l’autre conception lui donne le sens d’une involution croissante, dont il considère la dernière phase, glorifiée par le marxisme, comme un effondrement final. 
 On considère que cette involution comporte quatre phases principales, et le mouvement peut être défini comme celui de la "régression des castes". Le point de repère est la structure hiérarchique plus ou moins commune aux plus grandes sociétés traditionnelles dominées par les représentants d’une autorité spirituelle ou sacrée, suivis par une aristocratie guerrière, une bourgeoisie possédante et, enfin, la classe laborieuse ou servile. En Inde, la répartition en castes (il faudrait sans doute mieux dire : en "classes fonctionnelles", étant donné que le terme de "caste" évoque quelque chose de rigide et de stéréotypé) était la reproduction classique de cette articulation hiérarchique, que, par ailleurs, nous retrouvons aussi en Occident : outre le modèle de l’Etat tracé par Platon ( qui reflétait partiellement des constitutions qui existaient effectivement), on peut mentionner le Moyen Âge lui même, qui était articulé en quatre Ordres : clergé, noblesse féodale, bourgeoisie et artisanat. 
 Il est important de noter qu’il ne s’agissait pas d’une superposition de classes économiques, mais bien d’une articulation qualitative définie par des vocations différentes, des fonctions différentes, des intérêts différents, des modes de vie différents, auxquels pouvaient même correspondre un droit différent, une éthique différente, et, dans certains cas (hors d’Europe), des cultes différents, tout cela dans un ensemble ordonné complémentaire et harmonieux, car l’idéal était que chacun exerçât une fonction correspondant à sa nature. 
 Or, le spectacle que nous offre le développement de l’histoire est celui d’une régression du type de société et des intérêts prédominants de l’un à l’autre des plans qui définissaient ces classes fonctionnelles. En effet, pour l’Occident, l’époque des sociétés dominées par les représentants d’une autorité spirituelle (l’expression de "théocratie" est toutefois assez vide et stéréotypée) remonte presque à la préhistoire et au mythe, les derniers prolongements de ces sociétés sont les "monarchies de droit divin". On descend donc d’un niveau et on arrive à une société dominées par l’aristocratie guerrière, dont les idéaux sont désormais l’honneur, la fidélité, l’éthique virile, plutôt qu’une sacralisation générale de l’existence (comme au premier stade). C’est le cycle des grandes dynasties européennes. Nouvelle descente : avec les révolutions, principalement avec la révolution française, avec la première ère industrielle et le capitalisme, on assiste à l’avènement du tiers Etat en tant que ploutocratie ; il n’y a plus de rois de l’esprit ou du sang, mais des rois du charbon, de l’acier, de la finance. Avec la troisième Internationale, le marxisme et le communisme, on descend au dernier degré de l’ancienne hiérarchie traditionnelle, c’est le début de l’avènement du "quatrième état" comme classe laborieuse et demos collectivisé, avènement préparé par la démocratie et par les diverses tendances "sociales". 
 Corrélativement, l’idéal est désormais celui de la dernière caste, le travail. C’est le quatrième Etat qui lutte actuellement pour la domination du monde et revendique l’avenir devant ce qui reste de l’hégémonie (stigmatisée comme "impérialisme") du "tiers Etat", représentant de la société "bourgeoise", capitaliste et ploutocratique. 
 C’est ainsi que se présente, du point de vue d’une historiographie de Droite, le "sens", c’est-à-dire la direction de marche, de l’histoire, au-delà des contingences. C’est une régression qui, à l’évidence, ne concerne pas seulement les articulations sociales, mais qui s’accompagne du passage d’une vision du monde et de la vie à un autre. Il s’agit d’un effondrement. Le sommet s’abaisse, la base s’élargit, jusqu’au nivellement et à la domination du collectif, sous des formes organisées et totalitaires (comme dans les Etats marxistes), mais aussi sous des formes spontanées en marge de la technocratie. 
 Maintenant, il serait à se demander si le mouvement s’arrête au quatrième Etat, s’il n’existerait pas des signes de l’émergence d’un "cinquième Etat". Un tel "Etat" n’a pas son pendant dans la hiérarchie traditionnelle ; il ne peut être rapporté qu’à une sorte de sous-sol, aux éléments informes, déchaînés, et, en quelque sorte, infra-humains, qui étaient endigués dans les ordres traditionnels, dans lesquels ils subsistaient à l’état latent. Mais, quand les digues sont rompues, ce substrat peut émerger dangereusement à la limite des formes régressives de la dernière phase, la quatrième. Die herraufkunft des fünften Standes (l’avènement du cinquième Etat), c’est précisément le titre d’un livre qu’avait publié H.Berl, dans l’entre-deux-guerres. Bien qu’il soit écrit avec exaltation (l’auteur était dans un sanatorium et se dit "attaqué par la fièvre" à chaque page), il ne manque pas d’idées attestant une sorte de clairvoyance hallucinée. Depuis lors, les symptômes sur lesquels Berl avait attiré l’attention, symptômes sporadiques du début de l’émergence d’un "Cinquième Etat" par les fissures du "système" existant ( il songeait au gangstérisme américain et particulièrement à certains aspects "démoniques" du bolchevisme), se sont multipliés, et c’est pourquoi sa thèse pourrait même fournir un fil conducteur pour interpréter divers phénomènes qui vont se généralisant. 
 Sous ce rapport, il ne faut pas se référer au monde des nations déjà marxisées, où les contrôles totalitaires préviennent dans une large mesure des explosions de ce genre. L’exception pourrait éventuellement être la Chine des gardes rouges maoïstes, où l’on voudrait perpétuer ce climat des phases frénétiques de toute révolution dans lequel il y a effectivement un affleurement en quelque sorte "démonique" des forces inférieures (J. De Maistre a écrit des pages classiques là-dessus). Il faudrait plutôt se référence à ces pays occidentaux où les contrôles se sont relâchés, le principe d’autorité est nié et, parallèlement, le phénomène de la délinquance et de la violence prend des dimensions préoccupantes. De plus, il faut envisager les aspects importants des "contestations" qui se développent insidieusement, quand elles ont le caractère d’un déchaînement anarchique et d’une furie destructrice. 
 En effet, nous considérons que ceux qui cherchent des alibis aux aspects prédominants de ce qu’on appelle la "contestations globale" se méprennent, car ce qui est essentiel, ce n’est pas de dire "non" à tel ou tel des aspects de la société moderne (plus ou moins celle du "tiers Etat", par exemple, comme "société de consommation"), mais de savoir au nom de quoi on dit "non" et on se révolte. Qu’une grande partie de ce mouvement contestataire soit instrumentalisée par la subversion marxiste, c’est là ce qui est évident ; plus ou moins directement, ce sont les vieux thèmes de la politique sociale anticapitaliste marxiste qui servent d’éventuelle justification. Quant au type de l’"anarchiste de Droite", c’est-à-dire celui qui dit "non" à la "société technocratique de consommation", au "système" et à tout le reste, au nom de la conception hiérarchique, articulée et qualitative de la société dont nous avons parlé plus haut, en la reformulant d’une manière adéquate, il n’existe presque pas. Il s’agit beaucoup plus souvent, au contraire, de manifestations d’un anarchisme sans bannière, chaotique, sauvage, pour lequel tout le reste n’est qu’un prétexte. Dans ce cas, on pourrait parler d’un réveil et d’une émergence du sous-sol informe, rebelle, destructif, encore plus inférieur que le "quatrième Etat" : ce qui favorise cette émergence, c’est le fait qu’un cycle se clôt conformément au "sens de l’histoire" (le vrai), et que la vie a perdu toute véritable signification. 
 Si sommaires qu’ils soient, ces points de repère peuvent peut-être offrir un intérêt pour celui qui veut étudier sans peur dans le beau monde où nous vivons.

Julius EVOLA


 article paru à l’origine dans le magazine "Il Borghese" daté du 24 juillet 1969, tiré du recueil "Phénoménologie de la subversion" aux éditions de "L’Homme Libre".

Daniel Vighi - Demagogia Uniunii Europene în problema romilor

Demagogia Uniunii Europene în problema romilor


Autor:  Daniel Vighi
Uniunea Europeană s-a năpustit asupra noastră cu un tabu lingvistic prin care arată că nu poate trata pragmatic problema romilor și se refugiază în paleative politicianiste. În loc să identifice sursele discriminării, mai marii Uniunii se mulțumesc cu demagogii de doi lei.
Îi întreb cum să numim de acum înainte opere muzicale și literare consacrate precum Voievodul țiganilor sau epopeea (singura din literatura românească) Țiganiada a lui Ioan Budai Deleanu. În Carmen de Bizet, Don Jose o alintă pe aceasta cu sintagma ”țigăncușa mea” la fel ca în versurile unui cunoscut cântec românesc. Rog UE să ne spună ce facem în aceste cazuri!?  Ce facem cu familiile lexicale ale cuvântului interzis, cum spunem ”curaj țigănesc” sau familia unor verbe autohtone precum ”a te țigăni” care nu este neapărat discriminatoriu?

Tabuul acesta arată cu limpezime un eșec și o neputință de proporții. În fapt, ca să spunem lucrurilor pe nume, Bruxelles-ul nu știe ce să facă și cum să trateze problema romilor. Oscilează între a da toată vina pe români și bulgari, fără să accepte că problema este europeană și depășește cu mult posibilitățile celor două țări. Multe țări europene pendulează între a ridica bariere la frontieră și bariere legislative discriminatorii la adresa tuturor locuitorilor celor două țări ca să-și mascheze ( inabil!) discriminarea romilor. Țările care vor să ne împiedice accesul pe terioriile naționale se gândesc mai ales la semenii noștri romi și pentru că nu o pot spune, și nici nu este conform democratic, se mulțumesc cu pedepse colective.
Problema trebuie tratată, în opinia mea, onest și fără ipocrizie demagogică. Este nevoie de studii sociologice, antropologice și lingvistice și, mai apoi, construit prin programe academice o cartografiere a dimensiunii pozitive a populației și căutate soluții de încurajare și susținere a acestora prin facilități europene: de la educație la cele pentru muncă în funcție de abilitățile și tradițiile meșteșugărești ale etniei. Aceste oferte pozitive trebuie însoțite ferm de o cartografiere atentă a rețelelor de activități ilegale larg cunoscute și anihilarea lor. E cazul să fie întreprinsă cu curaj european o verificare a tuturor marilor averi ale romilor și un control limpede al resurselor legale ale acestora iar cele care nu au acoperire legală (precum marile achiziții imobiliare din Timișoara) să fie confiscate iar din vânzarea lor o parte importantă să revină programelor social-economice și de studii referitoare la nevoile etniei.
Dacă nu facem așa, ne vom mulțumi cu demagogii proaste, precum gluma aceea naivă, dacă nu de-a dreptul proastă, a guvernului francez care le-a dat 100 de euro și un porc ca să rămână în sărăcia românească. Halal politică de intergrare și de luptă împotriva discriminării!

Legi ale moralei și ale politicii — Pitagora

  • Viaţa cumpătată, în slujba binelui şi a dreptăţii, trebuie să stea şi la baza alcătuirii politice a unui stat.
  • Nu încerca să vindeci un popor mare şi corupt: cangrena nu se poate vindeca.
  • Nu încerca să schimbi orânduirea unei mari naţiuni. Un popor numeros e ca o dihanie hâdă; e ceva împotriva firii. Dintre toate soiurile de dobitoace cea mai rea e speţa umană ce se cheamă "popor".
  • Nu răspândiţi vestea unei fapte rele! Faceţi în aşa fel încât să-i dispară cât mai curând şi cele mai mici urme. Lăsaţi răul să moară!
  • Să crezi doar pe jumătate pe cei ce vin să pîrască fapte rele.
  • Nu năzui la himera unei democraţii pure; egalitatea perfectă există numai la morţi.
  • Legiuitorule! Nu lăsa oamenilor de stat timpul să se deprindă cu puterea şi onorurile!
  • Legiuitorule! Nu uni credinţa cu morala. Roadele acestei legături nepotrivite nu pot fi decât nişte monştri.
  • Legiuitorule, bagă de seamă să nu te înşeli!
  • Drepturile omului nu sunt la fel cu ale popoarelor din cauză că oamenii deveniţi "popor" încetează a mai fi oameni.
  • Un Senat de 100 de capete e mult prea mult! Puţini legiuitori, dar înţelepţi! Puţini războinici, dar viteji! Puţin "popor", dar multi cetăţeni!
  • Dă legi poporului taur şi boabe poporului bou.
  • Supune-te legilor chiar dacă sînt proaste! Nu te supune oamenilor dacă nu sunt mai buni ca tine.
  • Taie unghiile poporului, dar nu-i spăla capul cu propria-i urină; pedepseşte-l, fără să îl înjoseşti.
  • Nu chemaţi în magistraturi decât bărbaţi ce sunt în săptămâna mare a vieţii lor.
  • Magistraţi! Fiti precum în Sparta! La intrarea în tribunale: ridicaţi un altar al Fricii, frica de a fi pedepsit înspăimântă poporul şi copii.
  • Magistratule! Legea îţi e soţie legitimă; desparte-te de ea mai bine decât să o faci să devină o femeie trândavă şi care se învoieşte cu orice.
  • Magistraţi ai poporului! Nu urmaţi pilda pescarilor de pe Nil care aruncă cu noroi în ochii crocodilului ca să-l poată stăpîni.
  • Să nu fii legiuitorul ori magistratul unui popor care se lauda cu mintea sa luminată.
  • Urmand pilda locuitorilor din Creta, la fiecare 9 ani, legile sa fie citite si indreptate de un intelept.
  • Când magistratul vorbeşte, preotul să tacă!
  • Scutiţi-vă magistraţii de jurământ atunci când intră în funcţie, dar nu-i scutuţi să dea socoteală când o părăsesc.
  • Poporule ! Cîntăreşte-ţi legile! Numără-ţi magistraţii!
  • Poporule! Dacă îţi doreşti o bună rînduială în ceea ce priveşte politica, fereşte-te de o organizaţie fără vlagă, o administraţie fără putere şi de luxul ospeţelor. Acestea trei dau întotdeauna naştere vrajbei în viaţa civilă şi în gospodării şi au ca urmare năruirea statului şi a familiei.
  • Nu tulbura o apă stătătoare ori un popor în sclavie.
  • Fugi de poporul căruia îi place eşafodul.
  • Nu te aştepta să ţi se mulţumească atunci când faci un bine poporului: dintre toate dobitoacele, el este cel mai nerecunoscător.
  • Lucrul cel mai ruşinos al unei stăpâniri este pândirea şi iscodirea oamenilor.
  • Nu urma pilda omizii: nu primi să te târăşti la picioarele prinţului sau în faţa poporului pentru ca într-o zi să porţi aripi.
  • Toţi sîntem egali! Să nu credeţi însă că neghiobul este egalul înţeleptului.
  • În fiecare an să aveţi o zi de sărbătoare numită "pacea familiei". În această zi, soţul şi soţia, la prânz, în mijlocul familiei, îşi vor da mâna şi îşi vor ierta unul altuia greşelile făcute de-a lungul anului.
  • Învaţă să vezi mai departe decât pot ajunge privirile tale.
  • Lebăda tace toată viaţa ca să poată cânta desăvârşit o singură dată. Omule de geniu! Rămâi în umbră şi păstrează tăcerea până în clipa în care vei putea să apari cu toată strălucirea unei faime pe care nimeni nu o mai poate tăgădui.
  • Nu admira nimic! Zeii s-au născut din admiraţia oamenilor.
  • Să nu ai alt Zeu în afară de propria conştiinţă.
  • Fii cetăţean al lumii întregi pînă cînd vei întîlni un popor înţelept şi cu legi drepte.
  • Trăieşte-ţi viaţa; nu există nimic înainte şi nimic după ea. Să-ţi placă să trăieşti şi să trăieşti bine. Cel ce priveşte viaţa cu dezgust fie că are spiritul bolnav, fie inima putrezită.

joi, 27 iunie 2013

Galeria Artiștilor. O inițiativă a revistei Contemporanul

Vă rog să citiți acest anunț selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer

marți, 25 iunie 2013

Cele două valențe ale plagiatului și soluția politică a Noii Republici

Cele două valențe ale plagiatului și soluția politică a Noii Republici


În universităţile occidentale, orice lucrare personală este cerută şi în variantă electronică pentru a se putea testă din punct de vedere al plagiatului cu ajutorul unui soft special. Dacă se găsesc mai mult de trei rânduri plagiate, autorul respectiv este îndepărtăt din universitate. Oare când se va adopta şi în România această metodă ? Oare instituţiile de învăţământ superior şi experţii lor vor mai continua să se compromită susţinând că valoarea lucrărilor de licenţă, masterat sau doctorat nu este alterată de plagierea grosolană ?

Singura definiţie a plagiatului din legislația națională este cea din menționată în Legea nr. 206/2004 privind buna conduită în cercetarea ştiinţifică, dezvoltarea tehnologică şi inovare aşa cum a fost modificata prin OG nr.28/2011: “plagiatul – expunerea într-o operă scrisă sau o comunicare orală, inclusiv în format electronic, a unor texte, expresii, idei, demonstraţii, date, ipoteze, teorii, rezultate ori metode ştiintifice extrase din opere scrise, inclusiv în format electronic, ale altor autori, fără a menţiona acest lucru şi fără a face trimitere la sursele originale”.

Plagiatul are două valenţe importante. Pe de o parte, este un furt intelectual la care face referire Legea nr.8 din 14 martie 1996 privind dreptul de autor şi drepturile conexe. Pe de altă parte, este vorba de o înşelăciune produsă de cel care foloseşte “texte, expresii, idei, demonstraţii, date, ipoteze, teorii, rezultate ori metode ştiintifice” din lucrarea originală a altcuiva şi le prezintă ca personale în scopul de a obţine diverse avantaje.

În cazul unui plagiat, păgubitul nu este numai autorul lucrării originale care îşi vede lucrarea folosită de altcineva, fără a beneficia de aprecierea publică la care este îndreptăţit şi de avantajele pe care lucrarea sa i le-ar putea aduce. Păgubiţi sunt şi instituţia care ar acorda un avantaj nemeritat plagiatorului, diminuându-şi astfel prestigiul şi, în acelaşi timp, toţi cei care obţin avantaje asemănătoare cu plagiatorul, dar în baza unor lucrări originale, a muncii intelectuale asidue necesară pentru efectuarea unor astfel de lucrări. Plagiatorul reprezintă, pentru aceştia, un concurent necinstit, un concurent care şi-a obţinut dreptul de a-i concura pe cei cinstiţi prin recurgerea la înşelăciune.

Politicienii propun două oferte de rezolvare a actualei stări de fapt.

Prima variantă este cea existentă astăzi, care se manifestă prin nesancţionarea plagiatului și care defaforizează toţi intelectualii cinstiţi posesori de diplome româneşti, iar prin validarea în continuare a diplomelor Românești fără acoperire, acestea riscă să nu mai fie recunoscute în alte ţări.

A doua variantă este cea propusă la Senat de Noua Republică, care presupune sancționarea onestă a plagiatului prin asimilarea plagiatului academic cu înşelăciunea, propunând pedeapsa cu închisoare sau amendă penală şi retragerea diplomei sau titlului, în proces penal, intentat de Parchet, la plângerea instituţiei înşelate sau a celor care posedă diplome de acelaşi tip cu plagiatorul, deci care se simt prejudiciaţi de concurenţa neloială a acestuia. Detalii aici http://www.tody.ro/document/2013-06-18-Senator-Valeriu-Todirascu-Propunere-legislativa-6-completare-Cod-Penal-plagiatul-asimilat-inseleciunii

Pentru a nu se ajunge la abuzuri, proiectul legislativ al Noii Republici prevede ca încadrarea juridică a plagiatului să se facă numai dacă acesta a avut un rol determinant în acordarea acelei diplome sau titlu. Parchetul trebuie să probeze cu martori şi experţi că, dacă plagiatul ar fi fost recunoscut înainte sau în momentul prezentării lucrării, diploma nu ar mai fi fost acordată. Încadrarea la înşelătorie a faptei se face “în condiţiile în care, dacă această reproducere fără citarea autorului ar fi fost recunoscută la timp, autoritatea respectivă nu ar fi acordat titlul sau poziţia obţinută”. În această situaţie, depoziţia onestă a instituţiei care a acordat diploma va fi de maximă importanţă.

Astfel se va putea stopa escaladarea pe culmi nemaiîntâlnite a utilizării plagiatului în ultima perioadă, în universităţile din ţară şi se va putea reaşeza concurenţa între posesorii de diplome şi titluri pe o bază onestă.


Mai e cineva aici ?
Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer

Măicuţa Ana de Bruno Ștefan

În vara anului 1995 am făcut parte dintr-o delegaţie de români care a vizitat Transnistria. Regimul separatist al lui Igor Smirnov voia să arate că românii nu sunt persecutaţi în ţara lui şi a acceptat ca să facă parte cetăţeni din România din delegaţiile OSCE care monitorizau respectarea drepturilor omului în republica lui nerecunoscută oficial de cineva în lume.
La ieşirea din Dubăsari, pe strada Lenin ce ne ducea spre satul Cocieri, ne-a ieşit în cale o femeie bătrână.
Hristos S-a înălţat, dragii mei! – ne-a întâmpinat ea, vorbind în limba română.
Adevărat S-a înălţat, măicuţă! – i-am răspuns noi în cor.
Veniţi din România, nu-i aşa? – ne-a întrebat apoi.
Da, măicuţă, suntem din Bucureşti – i-am spus eu.
S-a apropiat de noi şi ne-a implorat cu multă smerenie:
Vă rog cinstiţi-mi casa, dragi români!
Am intrat în casa ei – o căsuţă mică şi sărăcăcioasă, dar curată. În sufragerie pereţii erau plini cu icoane ortodoxe, iar masa era aranjată, cu tacâmurile puse, cu pâine, vin, cozonac şi plăcinte, iar din cuptor ieşea mirosul unei fripturi cu usturoi proaspăt făcută, de parcă tocmai aştepta pe cineva la masa de prânz.
Pe voi vă aşteptam, dragii mei. Haideţi intraţi şi luaţi loc – ne-a îndemnat ea. Cum vă cheamă băieţi? – ne-a întrebat apoi.
După ce s-a prezentat primul dintre noi, l-a sărutat pe obraji şi la îmbăţişat cu mult dor, spunând că pe ea o cheamă Ana. La următorul a început să plângă, în timp ce faţa îi râdea de bucurie. Când a ajuns la un coleg de lângă mine s-a aplecat şi i-a sărutat picioarele, neputând să se oprească din plâns.
De ce plângi măicuţă? – a întrebat-o el mirat, încercând să o ridice de la picioarele lui, jenat de această situaţie.
De fericire, dragul mamii, că aştept de ani buni să văd pe străzile noastre venind români. Spuneţi-mi cum mai arată Bucureştiul? S-a mai făcut vreun parc mai frumos ca Cişmigiul sau Herăstrăul?
Am început să-i povestim despre Bucureştiul pe care – am aflat apoi – ea l-a cunoscut în luna de miere în perioada interbelică. Ne întreba despre case din Cotroceni şi de la Şosea, în care ea a stat în 1937, despre troiţa din Herăstrău pe care ea a ridicat-o împreună cu soţul ei. Neştiind ce să-i răspundem, i-am spus:
Haide cu noi în Bucureşti măicuţă să vezi ce s-a schimbat de când nu l-ai mai vizitat. Noi mai avem de mers în câteva localităţi, dar peste 2 zile venim şi te luăm cu noi în ţară.
Mare şi Bun este Dumnezeu, dragii mei. Este cea mai frumoasă sărbătoare de Înălţare din viaţa mea.
La plecare ne-a dat fiecăruia câte o iconiţă şi ne-a îmbăţişat picioarele, plângând într-una de bucurie, iar noi i-am lăsat câteva poze făcute cu Polaroidul, cu ea în mijlocul nostru.
Ciudată femeia – comentam noi când ne-am depărtat de casa ei, apreciind însă ospitalitatea neobişnuită. Poimâine ne întoarcem în Dubăsari şi o luăm la Bucureşti, că prea plângea de dorul Capitalei.
Când am ajuns după două zile, măicuţa Ana era moartă, aşezată în sicriu pe masa la care recent ne ospătase. Preotul a venit spre noi şi a început să ne vorbească.
Măicuţa Ana a murit fericită, după o viaţă tare chinuită. Bărbatul ei a murit la Cotul Donului în 1942 în războiul pentru reîntregirea neamului, iar fiul ei a murit în Ungaria în 1956, în timpul revoluţiei antibolşevice. De-atunci a trăit singură, fără să aibă nici măcar bucuria să aprindă o lumânare la mormintele celor dragi. Mereu visa la eliberarea Basarabiei şi a Transnistriei de către români. Era o femeie credincioasă şi se pregătea să cinstească cum se cuvine nu numai marile sărbători creştine – de Paşte, de Crăciun, de Sfântă Măria şi de Sfinţii Petru şi Pavel – ci şi sărbătorile mari ale românilor – de 10 mai, de 1 decembrie. După ce voi l-aţi îndepărtat pe Ceauşescu de la putere, a sperat continuu că veţi ajunge curând în Basarabia şi la noi, la Dubăsari. Dar pe măsură ce trecea timpul devenea tot mai abătută. ”Nu mai vin părinte românii la noi, aici” – îmi spunea tristă la spovedanie. ”Vin măicuţă, să nu te îndoieşti – o îmbărbătam eu. Stai să scape de comuniştii de la ei şi o să-i vezi curând pe străzile noastre. O să vină ca atunci, între războaie, în straie de sărbătoare şi o să cânte cu noi în biserică”. ”Cred, Doamne, ajută necredinţei mele! – repeta ea cuvintele din Biblie, dar adu Doamne nişte români mai repede aici, ca să cred şi mai mult”. În ultimii ani era tot mai bolnavă şi la fiecare spovedanie mă temeam că era ultima dată când o vedeam în viaţă, dar ea, citindu-mi parcă gândurile, îmi spunea: ”Nu mor părinte până nu văd venind români pe uliţa noastră”. Alaltăieri la slujba de Înălţare a venit la mine şi mi-a spus că i S-a arătat Dumnezeu şi I-a spus să se pregătească. Am mers la ea cu coana preoteasă să o ajut să facă friptură şi plăcintă cu brânză şi cozonac cu nuci şi îi tot spuneam: ”Măicuţă Ana, n-au venit români la noi în Transnistria de jumate de secol şi dac-or veni, de unde ştii că or să vină la casa ta?” Ea se ruga şi plângea într-una, iar noi am plecat de la ea convinşi că nu o să vină nimeni. Dar aţi venit voi în urma noastră. Doamne, cum îi mai sălta inima de bucurie când m-a sunat pe seară să-mi spună. ”Dumnezeu nu m-a părăsit. Dumnezeu mă iubeşte, părinte. Ei n-au venit la întâmplare, ci Dumnezeu i-a trimis la mine. Acuma pot să mor şi ştiu că mă duc la Domnul fericită”. În noaptea aia a murit, dar vă spun că n-am văzut pe nimeni să moară mai fericit aşa cum a murit ea. Uitaţi-vă la chipul ei să-i vedeţi zâmbetul pe faţă.
Am condus-o pe ultimul drum la cimitir şi atunci am simţit că s-a născut în noi o dragoste faţă de Basarabia şi faţă de românii de peste Nistru care niciodată nu s-a stins. Atunci inima mea a rămas în Basarabia şi Basarabia a rămas în inima mea cu mare dor. În toţi anii aceştia i-am tratat pe toţi basarabenii cunoscuţi ca fiind copiii măicuţei Ana – pe toţi studenţii de peste Prut i-am ajutat mai mult decât pe studenţii noştri români, cu colegii moldoveni din breasla mea am lucrat cu multă dăruire, cei mai buni prieteni ai mei sunt basarabeni refugiaţi în Bucureşti, iar unora le-am botezat copiii. Și la ceilalţi membri ai delegaţiei am văzut aceiași dragoste neostoită faţă de basarabeni: unul s-a căsătorit cu o transnistriancă, altul a adus foarte multe fonduri europene și americane în proiectele unor fundaţii basarabene, altul a devenit unul din cei mai cunoscuţi pro-unioniști români scriind numeroase articole favorabile despre Moldova. Dar parcă nu era de-ajuns. Simţeam că toate discursurile noastre pro-unioniste erau luate în răspăr de ceilalţi şi vedeam din sondaje că tema Basarabiei devenea pe an ce trecea tot mai neînsemnată pentru cei din România.
Săptămâna trecută am fost pe Muntele Athos împreună cu un prieten care a făcut parte din acea delegaţie din Transnistria, iar la chilia unui pustnic basarabean am fost abordaţi de un părinte.
Nu mă mai cunoaşteţi? – ne-a întrebat. L-am privit nedumerit, căci nu ştiam dacă şi de unde-l cunoaștem. Sunt părintele Vasile, duhovnicul măicuţei Ana din Dubăsari. Vă mai aduceţi aminte de ea? Azi se împlinesc 18 ani de la înălţarea ei la Domnul.
Am rememorat împreună ziua morţii ei, uimit de memoria extraordinară a părintelui.
Ce-aţi făcut pentru românii din Basarabia şi din Transnistria în aceşti 18 ani? – ne-a întrebat apoi. I-am spus de sumarele noastre legături cu cei de peste Prut.
Aţi plâns vreodată de dorul vreunui moldovean, aşa cum măicuţa Ana v-a udat picioarele cu lacrimile ei?
Am dat ruşinaţi din cap în semn că nu.
De aceea voi nu meritaţi unirea cu Moldova, căci nu-i puteţi iubi pe cei de-acolo aşa cum vă iubesc ei pe voi. Pentru voi Basarabia e doar un trofeu, un motiv de mândrie. Pentru moldoveni România este inima lor smulsă din piept, iar voi sunteţi carne din carnea lor şi şi-ar da şi viaţa pentru voi.
Bănuind că ne-a jignit şi nedorind să ne supere, părintele Vasile ne-a propus să facem împreună o slujbă pentru pomenirea măicuţei Ana. I-am spus că nu suntem preoţi şi nu ştim ce trebuie să facem la o slujbă religioasă.
Staţi liniştiţi, vă arăt eu ce să citiţi.
În paraclisul din chilia athonită a pustnicului basarabean am citit şi am cântat pentru prima oară o slujbă pentru pomenirea morţilor. Mai întâi timid, îngânându-i pe cei doi, apoi cu voce din ce în ce mai puternică şi mai sigur pe mine. Simţeam cum inima mi se înflăcărează şi în faţa ochilor îmi apărea chipul măicuţei Ana cum plângea şi radia de fericire când ne spunea: ”Acum ştiu că Dumnezeu e viu!” Am început să lăcrimez. La sfârşitul slujbei l-am văzut pe prietenul meu cu lacrimi în ochi apropiindu-se de părintele Vasile.
Iartă-mi părinte puţina mea credinţă – i-a spus el. Acum ştiu şi eu că Dumnezeu e pururea viu!



17 iunie 2013 

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Povestirea a apărut în revista Asymetria. (http://www.asymetria.org)
Cu prietenie, Dan Culcer