miercuri, 28 septembrie 2011

Nu intra în rând sau alege lucid rândul în care intri

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Când eram copil, între 1948 și 1957 mai ales, fusesem învățat să cânt, la manifestările pionierești și școlare, marșuri mai mult sau mai puțin revoluționare, de la Internaționala la Imnul R.P.R. Mi-au rămas în memorie câteva melodii și refrene, în afară de Internaționala, Marșul Partizanilor și Imnul Federației Mondiale a TIneretului (FMTD). « Înfruntând furtuni spargem munții-n pumni, Asta-i soarta de partizani...» sau « Nu sta pe gânduri/Intră în rânduri..
Marea dificultate, pe atunci, era să eviți îndoctrinare, să faci exerciții de libertate, să stai pe gânduri, chiar dacă, uneori sau adesea, erai nevoit să dai o impresie de conformism, pentru a nu fi etichetat drept oaie neagră și tratat cu detergent ideologic forte sau chiar cu pușcăria.
Mai toți purtam, în acei ani, măști— nu toți, din fericire!—, pe care le scoteam din când în când, și uneori definitiv, cu riscurile respective.
Moda este una din cele mai perverse și insidioase acțiuni de înregimentare. Rezistența față de modă este mai greu de practicat, cere o tenacitate continuă și mai ales capacitatea de a nu urma turma, adică de a suporta presiunea turmei, care se exercită la toate nivelurile.
După 1989 situația nu s-a schimbat radical, doar conținutul aparent benign al ideologiei dă impresia unei libertăți : de a consuma, de a fi la modă, de se droga liber, de a călători «liber» pentru a îngrășa rețelele de turism standardizate, cu agențiile care vând visuri, de a citi o literatură de consum fără nici valoare, de a vedea filme americane de o violență grețoasă și repetitivă, seriale stupide, de a asculta manele și de a se lepăda de tradiție etc.
Pentru unii intrarea în rânduri reprezintă un factor liniștitor. Știu că mulți oameni au nevoie de o asemenea sursă de chietudine. Faptul că eu nu resimt necesitatea ei, nu înseamnă că îi disprețuiesc pe cei care consumă acest drog uman.
Socialitatea grupului etnic este chiar o sursă de diferențiere necesară în efortul continuu pe care trebuie să-l facem pentru a reduce entropia.
Iată aici, un text care îndeamnă la rezistența față de publicitate, față de presiunea grupului, față de modă. Magazinele de fast-food sunt cauzele unei catastrofe umanitare cu efecte mondiale care s-ar putea să fie ireversibile. Boicotarea acestor produse ar fi primul gest necesar. Dar cum aceste produse simbolizează libertatea, occidentul și ne fac dependenți de drogul care se numește zahăr, eliberarea cere un efort imens, tot așa de mare ca și cura de dezintoxicare.
Cu prietenie, Dan Culcer

DEMARQUE-TOI !

Pour une rentrée sans marques ! T'es jeune, t'as plein de rêves. Si t'es moins jeune, t'en as aussi plein. T'en as marre de te faire pourrir la tête par la pub. T'as des tonnes de bonnes raisons de te démarquer en refusant d'entrer dans le troupeau, de marcher au pas et de te noyer dans la masse.

Les marques disent que t'es nul. La pub te ment.   Taguons la pub ! La pub trafique ton identité. La marque engendre de la violence. (On dit que les jeunes sont violents. C'est la pub qui crée la violence et le racket archidégueulasse. Ce sont les marques qu'il faut enfermer.) Le survêt, il brise ta dignité ! (et te transforme en panneau publicitaire gratos ! ) Chaque humain qui accepte une marque montre qu'il en accepte la tyrannie ! Chaque humain arborant une marque se tient dans la servitude volontaire ! La pub, c'est une fausse intégration. Etre une machine à consommer, c'est pas la vraie vie ! La pub te manipule. La pub, c'est la surexploitation des plus pauvres. La marque, c'est pas du luxe, ce n'est qu'une illusion coûteuse. La pub, c'est t'obliger à gaspiller. La pub te fait vieillir plus vite. La pub te dévore. T'as pas besoin de la pub pour diriger ta vie ! Sois acteur des transformations sociales de ton quartier, refuse les marques ! La pub c'est interdit à l'école ! Fais voter par tes parents ou par un prof cette motion au conseil d'administration de ton établissement : "Le conseil d'administration décide de porter sur la feuille "matériel" remise aux parents la recommandation suivante : Le service public ne doit pas faire de publicité pour des entreprises privées. En conséquence, vous êtes vivement invités à n'acheter pour votre enfant que du matériel et des habits sans marques. "  Et rappelle-toi, ce sont les bêtes qu'on mène à l'abattoir, que l'on marque !

Les manipulations mentales (publicité, marques.) au sein de la mondialisation

Paul ARIÈS

La mondialisation est synonyme de régression : régression sociale, régression politique, régression culturelle et régression psychique. Le combat contre la pub ou la TV s'intègre dans le cadre de ce projet des sociétés transnationales visant à "rapetisser" les peuples et les individus sous prétexte de contenir la violence libérée par le capitalisme total et de compenser la destruction des identités. Paul Ariès expose à travers ses travaux en quoi cette évolution dangereuse pour l'homme et la planète impose de réfléchir à la définition de  nouveaux objectifs de lutte pour préserver la part d'humanité dans l'homme.

[Soirée de formation organisée à Lyon, au local de DiverCité, le 10 décembre 2002 par "Divercité" en participation avec "Casseurs de Pub"]

Le seul grand mérite de la mondialisation, c'est que les problèmes des uns sont aussi désormais les problèmes des autres. En tout cas, ce qui se réalise c'est tout l'inverse d'une internationale ouvrière. Les marchés ne sont pas plus ouverts qu'avant (comme au temps de la colonisation), mais les pratiques sont différentes. Toutes les activités (religieuses, politiques, etc.) sont en train de devenir économiques. Va-t-on accepter que la planète, que les êtres vivants deviennent des objets commerciaux. Et la publicité joue un rôle considérable. Attention aux fausses idées : la publicité n'a pas toujours existé, la consommation n'a pas toujours existé. Les humains n'ont pas toujours été consommateurs. C'est récent qu'ils se soumettent à la marchandise.  Un rapport sérieux indique que les émigrants arrivant aux USA sont en bien meilleure santé mentale que les états-uniens. Le professeur Tubiana relève qu'en France ce sont les jeunes français, étant les plus sensibles à la consommation, qui sont les plus malades mentalement.

Régression sociale

Les petits travaux, la précarité c'est vraiment une volonté de casser les identités sociales. Regardons le vocabulaire : le mot "équipier", quand on perd l'équipe on n'est plus rien. Les jeunes sont les premiers depuis un siècle à vivre moins bien que les générations antérieures. L'activité ne s' arrête plus le dimanche, ne s'arrête plus la nuit. Les horaires décalés, c'est une espérance de vie inférieure. Le système économique, la marchandisation intégrale du monde broie les individus. Un logo s'approprie des couleurs, les organes sont hypothéqués. Le taylorisme, c'était travaille et tais-toi, le fordisme : travaille, tais-toi et consomme.  Maintenant, c'est travaille, tais-toi, consomme et soit manipulé. Il y a en plus maintenant un harcèlement du personnel dans les entreprises qui empêche chacun à l'autonomie. C'est une logique de manipulation.

Régression politique

Les USA ont obtenu la dissolution à l'ONU de l'organe de surveillance des transnationales. Désormais les transnationales s'inscrivent directement à l' ONU, moyennant finances, d'où une dépréciation des états-nations politiques. Aujourd'hui, 400 groupes financiers dominent le monde. On s'aperçoit maintenant de l'impossibilité de changer le monde, de l'impossibilité de le penser globalement ; il y a une crise de la citoyenneté. On remarque la disparition des idéaux. On n'a plus de principes, on n'a plus d'espérance, par contre les passions sont exploitées à fond : disneylisation des passions. La soumission sénile ou la révolte violente, c'est tout bon pour le système.

Régression culturelle

Toute culture vient d'un héritage. On nous coupe de nos racines. On n'est plus dans l'humanisation, mais dans la barbarie. L'opposition entre les humains et les machines est de moins en moins grande. L'opposition entre les humains et les animaux disparaît peu à peu (fécondation humaine dans un utérus de truie.). Il en est de même en ce qui concerne l'opposition entre enfants et adultes : la première cigarette, la première expérience sexuelle arrive beaucoup plus tôt qu'avant. On pénalise l'enfant de plus en plus tôt. Et l'adulte reste un grand enfant. C'est vraiment ce que rêve les transnationales. L'opposition entre morts et vivants, le système capitaliste s'en moque. Il ne peut reconnaître que des êtres interchangeables uniquement en vue de la consommation. Pour pousser la consommation, créons des identités de pacotille et cassons les cultures ! "A terme, 80% de la population sera de trop. Pour ces 80%, il faut créer des loisirs abrutissants !" de Sbigniew Brejenski, conseiller de Carter, fondateur de la Trilatérale. "L'humanité va vivre sa deuxième révolution de toute son histoire. La première était l'humanisation au néolithique. La deuxième, c'est la disparition du moi par surabondance d'activités. Le moi sera remplacé, par commerce de morceaux d'identité,  par un individu manipulable, formatable à merci. Un monde économique débarrassé de la consommation devient de plus en plus violent. La seule solution est de supprimer toute la logique des passions. Il faut remplacer les logiques passionnelles par des logiques d'intérêt. Si on veut que les gens ne se révoltent pas, il faut les infantiliser !" d'Alvin Toffler, conseiller de Bill Clinton et du pdg de Disney.

1er exemple : Mac'Donalds.

Devenir l'unique forme d'alimentation de la planète, une alimentation régressive, sans différenciation des saveurs, un geste régressif. A partir du moment où l'homme apprend à manger, il apprendra à penser. Il faut des conformistes, car on ne peut se fier aux anticonformistes.  "En mangeant des mac'dos pendant 1000 ans, les Chinois deviendront blancs." a dit le pdg de Mac'Do.

2ème exemple : Disney.

Walt Disney était un agent spécial du FBI. Ses attractions sont pensées pour véhiculer un message et avec l'aval du FBI. Il s'agit de réveiller le grand enfant qui est en nous. L'objectif de Disney était de construire des villes, et notamment des villes sous-marines en développant des branchies sur des humains et ne faire se reproduire que les riches avec les riches.

3ème exemple : love story.

Ce n'est pas qu'une télé poubelle, c'est le viol de l'intimité. C'est la non-séparation entre le public et le privé, comme le flicage, les nouveaux modes de management. où on impose au personnel de participer à des actions politiques pour les valeurs de l'entreprise.

Régression psychique

C'est la conséquence des autres régressions.  Comment fonctionne l'argent dans la société ? Traditionnellement, l'argent était là pour dire que tout n'est pas possible. Maintenant, au contraire, l'argent est signe de puissance : tout peut s' acheter et tout peut se vendre. La scientologie possède 17 universités dans le monde qui forment les cadres des transnationales. L'argent permet d'avoir un statut dans la société. On est à l'apogée de la société de consommation.

La publicité a transformé la France en quelques années beaucoup plus que ça ne s'était produit en huit siècles. Ainsi par la publicité, se développe de la violence, de l'obésité (1/5 des personnes sont obèses). Aujourd'hui, on rêve comme la publicité, selon les copies du Bac. Et surtout c'est le refus de tout esprit critique. "Je positive". C'est la fin des chahuts lycéens. Il n'y a plus de transmission de l'esprit de révolte. En tant que consommateur, on refoule tous les autres aspects de sa personnalité. Etre humain, c'est recevoir quelque chose en héritage. Mais la consommation nous ramène à la barbarie. La publicité nous fait croire qu'on arrive au bonheur avec la consommation. Or ce fonctionnement entraîne pour une consommation de masse, une surexploitation dans les pays pauvres. C'est ce qui se passe avec l'entreprise Nike. "T'es mal dans tes baskets : la solution, c'est notre marque ! Avec les chaussures Nike, tu vas enfin être quelqu'un !" La marque devient une béquille identitaire pour celui qui est en difficulté dans la société.  Si on demande à un jeune d'enlever sa casquette Nike, il aura du mal car c'est enlever une partie de lui-même. L'identité est cassée, sans repères. Si le jeune a une identité, il n'a que faire de la marque. Celui-ci a un passé, donc un avenir.

La pub c'est le ciment social pour les 80% de la population à manipuler. La pub ne peut faire vendre ses produits si elle ne dénigre pas l'identité. La pub c'est le fossoyeur de rêves. Il y aura, dans un an, à Lyon, un lieu où on pourra produire des effets sur des parties de lobes cérébraux (transe, angoisse.).

Les marques des pauvres ne fonctionnent pas de la même manière que les marques des riches. Un produit de marque pour un pauvre est toujours une illusion coûteuse. La mode se démode. Et le pauvre n'aura pas d'avantage construit autour de lui. La pub ne peut que générer de la violence. Un monde de grands enfants devient de plus en plus violent. Le racket ne concerne uniquement les produits de marque. Pour éviter la violence, il est primordial de supprimer les produits de marque dans les écoles. Et même les enfants ne sont pas dupes, car ils comprennent qu'on leur impose les marques.

J'existe parce que je gaspille

Le peuple est pourtant sûr d'exister sans qu'il ait besoin de marques. La société bourgeoise, se sentant en vampires fondés sur l'exploitation, a détruit son genre de vie car elle doutait de son existence. Un bourgeois, aujourd'hui, ce n'est plus celui qui accumule. Aujourd'hui, "j'existe parce que je gaspille". C'est ça la consommation. Nous sommes dans une société complètement permissive : il n'y a plus de tabous, plus de valeurs, uniquement une économie du désir, mais le désir qu'exploite la publicité c'est le désir du déni. L'éthique sur l'étiquette, c'est bien, mais ça se situe encore dans le discours de la consommation, et ça peut culpabiliser celui qui n'a pas les moyens d'acheter éthique. La modernité capitaliste a réveillé tous les phantasmes que les cultures avaient muselés. "Acheter tel produit et vous ne vieillirez plus !" Tout ceci est pathogène et ça ne crée que des individus malades.

Le principal terrain sur lequel il faut agir, c'est l'école

Aujourd'hui, la mission officielle de l'école n'est plus de transmettre la culture, mais de préparer un consommateur. On apprend à lire une étiquette. Maintenant, ce n'est plus de façon honteuse que la consommation et la publicité fait son entrée dans l'école. Or un enfant est très influençable et c'est la culture qui permet d'éveiller le sens critique, alors que la publicité infantilise, fidélise à un produit. Et on voit que li ministère de l'Education Nationale, lui-même, recommande les accords d'entreprises. Aux USA, les enfants sont loués, jusqu'à 10% du temps scolaire, à tester des marques.  Y a-t-il encore des collèges sans distributeurs de boissons ? Les bons points, c'était finalement mieux que des bons d'achats ou de soi-disant réductions.

Attention de ne pas sous-estimer la récupération totale de tout en tant que marchandise.  Même la révolte peut être récupérée au sein de la marchandisation !

Pourquoi n'y a-t-il pas plus d'opposition ?

C'est la faillite des grandes idéologies. Il y a une rupture de transmission. Il n'y a plus d'esprit de révoltes. Il faut voir la baisse de la syndicalisation. Le système est arrivé à ce que chacun soit complètement soumis à ce système, et l'opposition, récupérée.

Quel avenir a ce système ?

Aucun. Ce système ne peut qu'échouer. C'est ce qui s'est passé chaque fois qu'on s'en est pris aux plus faibles, aux parts de faiblesse de chacun. Soit c'est la passivité totale, soit c'est la violence pure. On se dirige vers une société de ghettos pour pauvres et de ghettos pour riches, comme au Moyen-Âge, avec de hauts murs, mais nos ancêtres ne consommaient pas. Les capitalistes, au départ, n'imaginaient pas que l'homme puisse devenir une marchandise. L'homme devient une machine à écouler des produits de consommation.

La psychanalyse n'existe plus aux USA, tellement elle a été pervertie par celle utilisée par les entreprises. Il faut lire les textes de nos adversaires, nous informer sur sa pensée. Ce système n'est pas un complot, c'est une machine folle, que certains poussent de façon tout à fait innocente. La télévision a un rôle considérable : tout est dans l'intemporalité qu'elle impose, une info chasse l'autre.

Quelles alternatives possibles ?

Ce tableau sombre ne doit pas nous empêcher de résister. Ce système, qui a des failles, est fragilisé, menacé. Mais combien va-t-il encore faire de victimes ? Comment va-t-on laisser la planète ? Le débat sur la mal-bouffe prend de l'ampleur. Mais il y a de tout dans l'altermondialisation, de l'extrême droite à l'extrême gauche et ça avance dans tous les sens. C'est un mouvement qui se cherche, qui se construit. Il s'agit de construire des résistances. Lancer le débat sur la publicité, c'est très important, et notamment à l'école. Lancer le débat sur les manipulations, le harcèlement publicitaire. Demander des repas à table à l'école, des repas bio, une alimentation de qualité, et non pas sodhexo. Dire haut et fort qu'on ne veut pas de publicité à l'école, pas de marques à l'école, au collège. Participer aux journées sans télé, sans achat. Cela peut permettre des fronts de lutte entre banlieues, villes et campagnes. "On gagnera parce qu'on est les plus faibles !" disait Martin Luther King, et "Chasser l'humain est voué à l'inefficacité !". Ce n'est pas une culture américaine qu'on nous impose, c'est une infraculture, une sous-culture. Tandis que toute culture est en elle-même un pôle de résistance. En regardant les conditions du capitalisme vis à vis des pays du sud, on peut imaginer ce que ça va devenir chez nous, d'abord dans les banlieues, puis ailleurs.

Le boycott organisé est constitué en délit en France. Le système en a très peur. C'est très efficace. Cependant, par exemple, une journée de boycott de Mac'Do doit être en même temps une journée de solidarité avec le personnel de Mac'Do.

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