vineri, 9 septembrie 2011

Fanny-Aude Bellemare, « Migrations et fuite des cerveaux dans les économies insulaires caribéennes : éléments de réflexion »

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Acest articol este o analiză de caz privitoare la migrația și fuga creierelor. România estea și ea supusă acelorașo tendințe. Analizele există oare? Soluțiile pentru contracararea acestor tendințe global negative nu au fost găsite. 
Cu prietenie, Dan Culcer

Référence électronique

Fanny-Aude Bellemare, « Migrations et fuite des cerveaux dans les économies insulaires caribéennes : éléments de réflexion », Études caribéennes [En ligne], 16 | Août 2010, mis en ligne le 20 mai 2011, consulté le 09 septembre 2011. URL : http://etudescaribeennes.revues.org/4702
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Auteur

Fanny-Aude Bellemare

Doctorante en Sciences Economiques et Sociales, CEREGMIA - Université des Antilles et de la Guyane. Faculté de droit et d'Economie de la Martinique. Campus de Schœlcher-Martinique FW, fanny.bellemare@gmail.com
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Droits d'auteur

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Introduction

1La disposition naturelle des hommes à migrer vers des territoires abondant en ressources est sans nul doute considérée dans le circuit économique comme un phénomène traditionnel.
Au XXIème siècle, les migrations sont généralement ordonnées par l’existence de facteurs économiques, politiques ou encore sociaux. Les mouvements migratoires de la diaspora caribéenne s’inscrivent dans ce contexte. Loin d’être une exception notable, elle présente un échantillon du monde mettant en exergue l’existence des multiples causes de départs des flux de migrants. Analysées en détail, un point témoigne avec acuité d’une caractéristique commune : une tendance forte au départ de la main d’œuvre qualifiée. L’ensemble des îles de la Caraïbe insulaire, de Cuba à Trinidad sont enclines à ce qui est communément appelé la fuite des cerveaux. Selon Ratha et Xu (2008), quatre des îles appartenant à l’arc caribéen sont dénombrées dans les dix premiers pays ayant un taux d’émigration qualifiée  élevé en 2005. A titre d’illustration, la Jamaïque enregistre un taux d’émigration qualifiée de près de 82,5 %, Haïti de 81,6 %. Trinidad et Tobago et Grenade enregistrent respectivement des taux de 78,6% et 66,7%.
2La littérature économique abonde sur ce sujet. Certains économistes, justifient le bien fondé de l’émigration qualifiée. Les premières travaux (Grubel et Scott, 1966 ; Johnson, 1967) soulignent qu’une émigration qualifiée génère des externalités positives par le biais de divers canaux de transmission (transferts de fonds, les réseaux, les retours des migrants). En retenant l’hypothèse de concurrence pure et parfaite au travers des divers canaux précités, les effets néfastes d’une fuite des cerveaux peuvent être amoindris. L’émigration des travailleurs qualifiés apparait dès lors comme une contribution à l’accroissement de l’activité économique du pays de départ sur le long terme. Elle permet la régulation des excès démographiques, du niveau du chômage de la main d’œuvre qualifiée et également de l'amélioration des niveaux d’éducation.
3Pour autant, les théories récentes énoncent des thèses pessimistes quant aux retours de l’émigration qualifiée sur l’économie. Bhagwati et Hamada (1974), Haque et Kim (1995). considèrent en relâchant certaines hypothèses néoclassiques qu’une fuite des cerveaux conduit à la perte nette des investissements publics injectés à la formation de la main d’œuvre des pays d’origine, contribue à accroitre les inégalités économique et diminue les capacités d’innovation des pays d’origine. Docquier consolide ces arguments en apportant précisions sur le niveau des taux d’émigration qualifiée. La conclusion étant qu'à partir d’une analyse de l’impact de l’émigration des travailleurs qualifiés dans les pays en développement, « un taux d’émigration qualifiée positif mais limité entre 5 % et 10 % peut être bon pour le développement » (Docquier, 2007 : 49).
4La validité empirique de cet argument induit des questionnements relatifs à la situation des économies insulaires caribéennes déjà sujettes à une forte propension des migrations internationales; et qui pour la plupart ne voient pas leur taux en deçà de 20%. Notons, d’autres îles de la Caraïbe enregistrent des taux d’émigration qualifiée relativement importants, oscillant entre 20 et 60 % : la Barbade avec 61,4 %, Sainte-Lucie avec 36 %, Cuba avec 28,9%. Et,  la  Dominique  et  Saint-Vincent présentent des taux de l'ordre 58,9 % et 56,7 %.
5Le phénomène migratoire va en s’intensifiant dans cette région caractérisée d’un côté par un éloignement des grands marchés mondiaux, un fort degré d’ouverture et aux marges de manœuvre étroites en politique économique; et de l’autre par un fort accroissement démographique, des populations concentrées dans les villes et l'augmentation du chômage. Compte tenu du contexte théorique et des effets potentiels, quels sont facteurs explicatifs de l’émigration qualifiée dans ces économies insulaires ?
6Cet article s'interroge sur les facteurs de la fuite des cerveaux dans les territoires insulaires caribéens. La section 1 procède à analyse statistique de l'émigration dans la Caraïbe insulaire, la seconde 2 propose une explication du niveau du taux d'émigration qualifié et la conclusion souligne les faits stylisés.

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