Cu prietenie, Dan Culcer
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Fanny-Aude Bellemare, « Migrations et fuite des cerveaux dans les économies insulaires caribéennes : éléments de réflexion », Études caribéennes [En ligne], 16 | Août 2010, mis en ligne le 20 mai 2011, consulté le 09 septembre 2011. URL : http://etudescaribeennes.revues.org/4702Haut de page
Auteur
Fanny-Aude Bellemare
Doctorante en Sciences Economiques et Sociales, CEREGMIA
- Université des Antilles et de la Guyane. Faculté de droit et
d'Economie de la Martinique. Campus de Schœlcher-Martinique FW, fanny.bellemare@gmail.com
Haut de pageDroits d'auteur
© Tous droits réservésIntroduction
1La
disposition naturelle des hommes à migrer vers des territoires abondant
en ressources est sans nul doute considérée dans le circuit économique
comme un phénomène traditionnel.
Au XXIème siècle, les migrations sont généralement ordonnées par l’existence de facteurs économiques, politiques ou encore sociaux. Les mouvements migratoires de la diaspora caribéenne s’inscrivent dans ce contexte. Loin d’être une exception notable, elle présente un échantillon du monde mettant en exergue l’existence des multiples causes de départs des flux de migrants. Analysées en détail, un point témoigne avec acuité d’une caractéristique commune : une tendance forte au départ de la main d’œuvre qualifiée. L’ensemble des îles de la Caraïbe insulaire, de Cuba à Trinidad sont enclines à ce qui est communément appelé la fuite des cerveaux. Selon Ratha et Xu (2008), quatre des îles appartenant à l’arc caribéen sont dénombrées dans les dix premiers pays ayant un taux d’émigration qualifiée élevé en 2005. A titre d’illustration, la Jamaïque enregistre un taux d’émigration qualifiée de près de 82,5 %, Haïti de 81,6 %. Trinidad et Tobago et Grenade enregistrent respectivement des taux de 78,6% et 66,7%.
Au XXIème siècle, les migrations sont généralement ordonnées par l’existence de facteurs économiques, politiques ou encore sociaux. Les mouvements migratoires de la diaspora caribéenne s’inscrivent dans ce contexte. Loin d’être une exception notable, elle présente un échantillon du monde mettant en exergue l’existence des multiples causes de départs des flux de migrants. Analysées en détail, un point témoigne avec acuité d’une caractéristique commune : une tendance forte au départ de la main d’œuvre qualifiée. L’ensemble des îles de la Caraïbe insulaire, de Cuba à Trinidad sont enclines à ce qui est communément appelé la fuite des cerveaux. Selon Ratha et Xu (2008), quatre des îles appartenant à l’arc caribéen sont dénombrées dans les dix premiers pays ayant un taux d’émigration qualifiée élevé en 2005. A titre d’illustration, la Jamaïque enregistre un taux d’émigration qualifiée de près de 82,5 %, Haïti de 81,6 %. Trinidad et Tobago et Grenade enregistrent respectivement des taux de 78,6% et 66,7%.
2La
littérature économique abonde sur ce sujet. Certains économistes,
justifient le bien fondé de l’émigration qualifiée. Les premières
travaux (Grubel et Scott, 1966 ; Johnson, 1967) soulignent qu’une
émigration qualifiée génère des externalités positives par le biais de
divers canaux de transmission (transferts de fonds, les réseaux, les
retours des migrants). En retenant l’hypothèse de concurrence pure et
parfaite au travers des divers canaux précités, les effets néfastes
d’une fuite des cerveaux peuvent être amoindris. L’émigration des
travailleurs qualifiés apparait dès lors comme une contribution à
l’accroissement de l’activité économique du pays de départ sur le long
terme. Elle permet la régulation des excès démographiques, du niveau du
chômage de la main d’œuvre qualifiée et également de l'amélioration des
niveaux d’éducation.
3Pour
autant, les théories récentes énoncent des thèses pessimistes quant aux
retours de l’émigration qualifiée sur l’économie. Bhagwati et Hamada
(1974), Haque et Kim (1995). considèrent en relâchant certaines
hypothèses néoclassiques qu’une fuite des cerveaux conduit à la perte
nette des investissements publics injectés à la formation de la main
d’œuvre des pays d’origine, contribue à accroitre les inégalités
économique et diminue les capacités d’innovation des pays d’origine.
Docquier consolide ces arguments en apportant précisions sur le niveau
des taux d’émigration qualifiée. La conclusion étant qu'à partir d’une
analyse de l’impact de l’émigration des travailleurs qualifiés dans les
pays en développement, « un taux d’émigration qualifiée positif mais
limité entre 5 % et 10 % peut être bon pour le développement »
(Docquier, 2007 : 49).
4La
validité empirique de cet argument induit des questionnements relatifs à
la situation des économies insulaires caribéennes déjà sujettes à une
forte propension des migrations internationales; et qui pour la plupart
ne voient pas leur taux en deçà de 20%. Notons, d’autres îles de la
Caraïbe enregistrent des taux d’émigration qualifiée relativement
importants, oscillant entre 20 et 60 % : la Barbade avec 61,4 %,
Sainte-Lucie avec 36 %, Cuba avec 28,9%. Et, la Dominique et
Saint-Vincent présentent des taux de l'ordre 58,9 % et 56,7 %.
5Le
phénomène migratoire va en s’intensifiant dans cette région
caractérisée d’un côté par un éloignement des grands marchés mondiaux,
un fort degré d’ouverture et aux marges de manœuvre étroites en
politique économique; et de l’autre par un fort accroissement
démographique, des populations concentrées dans les villes et
l'augmentation du chômage. Compte tenu du contexte théorique et des
effets potentiels, quels sont facteurs explicatifs de l’émigration
qualifiée dans ces économies insulaires ?
6Cet
article s'interroge sur les facteurs de la fuite des cerveaux dans les
territoires insulaires caribéens. La section 1 procède à analyse
statistique de l'émigration dans la Caraïbe insulaire, la seconde 2
propose une explication du niveau du taux d'émigration qualifié et la
conclusion souligne les faits stylisés.
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