Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa.Cu prietenie, Dan Culcer
La souveraineté nécessaire
mercredi 23 janvier 2002.
La souveraineté nécessaire, Roberto de Mattei, éd. F.-X. de Guibert, Paris, 2000, 200 p., 120 FF.
Professeur d’histoire moderne à l’université de Cassino, auteur de nombreux ouvrages, Roberto de Mattei vient de publier dans la collection dirigée par Jean-Paul Bled ce qui apparaît un authentique petit traité sur la souveraineté. Selon la thèse principale de son travail, l’Histoire et la Philosophie politique prouvent que " la souveraineté et l’Etat ne sont pas des phénomènes historiques et conventionnels, mais bien des données permanentes et nécessaires de toute société humaine ". Inhérents à l’histoire européenne et naturels à l’homme, ils " contribuent à l’harmonie sociale dont l’homme a aussi besoin pour son salut ". La question est donc bien posée du moment où tout bascule, où de distincts les pouvoirs temporel et spirituel deviennent séparés. Or, selon l’enseignement constant de l’Eglise, " en se situant dans la perspective du bien commun des nations, s’il est effectif qu’une distinction des pouvoirs spirituel et temporel doive exister, le Principe du premier doit cependant soumettre le second… " . Avant l’apparition de l’Etat moderne, la société chrétienne "a toujours considéré que pour assurer la relation entre les individus et le bien commun, le détenteur du pouvoir temporel, pour tendre à l’unité d’ordre de la société politique, avait besoin (…) pour garantir ce lien social, (…) d’un principe d’unité spirituelle apporté par la Chrétienté ". Ce ne sont pas l’Etat, ni la souveraineté temporelle, qui sont ici en cause dans leur nature propre mais bien l’interprétation moderne mère de tous les bouleversements d’ordre révolutionnaire. L’exigence d’indépendance totale vis-à-vis de l’Eglise a mécaniquement induit la sacralisation de l’Etat qui, comme l’indique le consti-tutionaliste Carl Schmitt, le fait reposer sur des concepts théologiques sécularisés prémisses d’une religion laïque : c’est la "transposition dans l’ordre temporel de ce qui appartient dans l’ordre éternel à la souveraineté de Dieu ". Dès lors, la trame est tissée et les évènements, dont les apparitions donnent une impression chaotique, certes, lui restent cependant ordonnés. La souveraineté apparaît ainsi instrumentalisée par un volontarisme juridique contre la loi naturelle, telle une offensive idéologique opposé au réel. R. de Mattéi développe une thèse magistrale qui commence par une étude historique de la " souveraineté nécessaire ", se poursuit par l’analyse des déviations totalitaires, " la souveraineté hypertrophique ", et se conclut par la dénonciation argumentée de ceux qui évoquent la fin de la souveraineté, notamment dans la dissolution de l’Europe, le mythe de la globalisation et enfin le " chaos anarchique ". Un livre essentiel parce qu’il revient sur les fondements politiques et philosophiques des notions d’Etat et de souveraineté.
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