luni, 13 februarie 2012

LE LABORATOIRE ISRAÉLIEN INONDE LA PLANÈTE DE SES COPIES DE MÉDICAMENTS



Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Ce idee bună! Toată industria farmaceutică de stat, dacă mai există așa ceva în România, ar putea face la fel. Cu foloase pentru bolnavii romțni care nu ar trebui să plătească maedicamente de import, care nu sunt generice dar nici nu sunt mai eficiente.
Cu prietenie, Dan Culcer

TEVA LABORATOIRE ISRAELIEN DE GENERIQUES DE MEDICAMENTS 12:25 PHARMACIE


ENQUETE • LE LABORATOIRE ISRAÉLIEN INONDE LA PLANÈTE DE SES COPIES DE MÉDICAMENTS
Numéro un mondial des médicaments sans brevet, le groupe israélien joue sur les économies d'échelle pour contenir ses coûts. Un avantage compétitif majeur dans ce secteur régi par un modèle économique très différent de celui des laboratoires innovants.
Teva, le générique à très grande échelle
Les Echos n° 19611 du 22 fevrier 2006 • page 9


A Kfar Saba, dans la banlieue de Tel-Aviv, la directrice de l'usine de Teva, Anat Goren, ne sait même pas ce que sont les comprimés blancs mis en boîte sur cette ligne de production. « Il faut que je vérifie, s'excuse-t-elle. Vous savez, nous produisons 500 médicaments différents ici, plus de 8 milliards de pilules par an, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, six jours par semaine. Les lignes de production peuvent changer de fabrication toutes les deux heures si c'est nécessaire. »

Nous sommes dans l'une des plus grosses usines du numéro un mondial des génériques. Né il y a plus de cent ans, le laboratoire israélien Teva s'est spécialisé dans les copies bon marché des médicaments qui ont perdu la protection de leur brevet. Il en inonde les pharmacies du monde entier. Au bout d'une chaîne ultramoderne, prêts à partir, des cartons de pravastatine. Ces versions génériques de l'anticholestérol Elisor de Bristol-Myers Squibb vont être expédiées à Schiphol, l'aéroport d'Amsterdam. Un peu plus loin, des cargaisons de sertraline sont attendues à Eastbourne, en Angleterre. Ce produit est l'équivalent de l'antidépresseur Zoloft de Pfizer, depuis peu dans le domaine public.

Sept commerciaux aux Etats-Unis
Au total, Teva fabrique plus de 25 milliards de comprimés par an et quelque 5.000 références différentes dans ses 40 usines, implantées aux quatre coins de la planète, du Mexique à la Lituanie en passant par la Bourgogne et le désert du Néguev. « En volume de médicaments prescrits, nous sommes probablement devant Pfizer », souligne Israel Makov, le numéro un de l'entreprise. Mais, en valeur, le groupe est très loin derrière le géant américain de la pharmacie, car les médicaments génériques sont vendus 30 % moins cher que les originaux dans des pays comme la France, et jusqu'à 95 % de moins aux Etats-Unis. Cependant, avec l'acquisition de l'américain Ivax, finalisée il y a quelques jours, la firme de Tel-Aviv s'est tout de même hissée « au 15e ou 16e rang de la pharmacie mondiale », selon Israel Makov. C'est la première fois qu'un fabricant de génériques arrive aussi haut dans le classement.

Teva se rapproche de certains grands laboratoires innovants par la taille, mais son modèle économique reste « fondamentalement différent », explique Frédéric Thomas, consultant spécialiste des génériques chez Arthur D. Little. Les dépenses de R&D sont réduites au minimum : 6 % du chiffre d'affaires, contre 15 %, 20 %, voire plus pour un laboratoire innovant. Afin que son médicament puisse être commercialisé, le génériqueur doit seulement prouver aux autorités sanitaires qu'il a le même comportement dans l'organisme du patient que le traitement de marque. « En général, ces études cliniques de bioéquivalence durent quatre à six mois, sur une trentaine de patients », explique Virginie Collas-Aubert, directrice des affaires pharmaceutiques chez Teva France. Coût total, y compris le montage du dossier d'homologation, « quelques centaines de milliers d'euros », selon Frédéric Thomas. A comparer aux centaines de millions que déboursent les laboratoires classiques pour tester leurs produits sur des milliers de patients pendant plusieurs années et prouver ainsi leur efficacité et leur sûreté.

Même différence pour les frais de commercialisation et de marketing. Les laboratoires innovants confient à des armées de visiteurs médicaux le soin de promouvoir leurs molécules auprès des médecins prescripteurs. Pfizer en emploie plus de 10.000 rien qu'aux Etats-Unis. Chez Teva, la force commerciale est réduite au minimum. « Aux Etats-Unis, nous avons 7 commerciaux en tout et pour tout », s'amuse Dan Suesskind, le directeur financier. C'est suffisant pour négocier avec les grands organismes payeurs américains, très peu nombreux, qui gèrent les dépenses de santé pour le compte des entreprises.

Course à la taille
En France, Teva n'emploie que 60 commerciaux qui démarchent les pharmaciens. Une fois le génériqueur référencé comme fournisseur d'une officine, plus besoin de faire de la promotion, puisque les produits sont, par définition, parfaitement identiques à ceux des concurrents. « Ce que nous demandons à un fabricant de génériques, c'est de nous proposer toute sa gamme et de livrer en temps et en heure, sans rupture de stock, explique Gilles Bonnefond, du syndicat de pharmaciens Uspo. Si c'est le cas, le pharmacien n'a aucune raison de changer de fournisseur. »

Puisque ses budgets de R&D et de commercialisation sont réduits au minimum, où sont les coûts de Teva ? Dans la production, où travaillent plus de la moitié de ses 26.000 salariés. « Les coûts de fabrication d'un génériqueur peuvent représenter plus de 50 % de son chiffre d'affaires, contre 15 % chez un laboratoire innovant », relève Frédéric Thomas.

Pour limiter au maximum un tel poste de dépenses, mieux vaut être très gros, afin de jouer sur les économies d'échelle. C'est pour cela que Teva s'est lancé dans une boulimie d'acquisitions depuis la fin des années 1990. « Nous nous sommes fait une spécialité de gérer la production au niveau mondial en mettant à profit nos économies d'échelle, explique Israel Makov. Dans ce métier de produits banalisés, on se distingue par la taille et l'envergure. » Teva fabrique une grande partie de ses médicaments dans des pays aux coûts relativement bas, comme la Hongrie ou le Mexique. « Cette course à la taille est motivée par le souci de réduire les coûts de production, explique Jean-Michel Pény, président de Smart Pharma Consulting. Sur le marché des génériques, caractérisé par des prix bas, les plus gros acteurs affichent en général les meilleures profitabilités. »

5 heures du matin à la frontière belge
Etre présent partout permet aussi de jouer sur le calendrier des brevets et sur le droit de la propriété intellectuelle, différent selon les pays. « En France, la loi interdit de démarrer le développement d'un générique tant que le brevet n'est pas tombé, explique Virginie Collas-Aubert. Ce serait considéré comme de la contrefaçon. » Or, pour les plus grosses molécules, il est important de livrer les pharmacies le premier jour de l'expiration du brevet, afin d'être sûr que le pharmacien ne s'approvisionnera pas chez un concurrent.

Teva fait donc jouer à plein son réseau mondial. Pour le Zocor, l'anticholestérol de Merck dont le brevet a expiré en France le 6 mai dernier, les essais cliniques ont été réalisés au Canada. La matière première du médicament a été produite en Hongrie, les comprimés fabriqués et conditionnés en Israël, puis stockés aux Pays-Bas, où le brevet avait déjà expiré. C'est la filiale britannique qui a contrôlé les échantillons. Et à 5 heures du matin, le 6 mai, les camions passaient la frontière belge pour livrer les précieux comprimés. Dès l'expiration du brevet, les « copies » du Zocor étaient dans les rayonnages des pharmacies.

Teva bénéficie aussi de sa solidité financière pour se battre en justice contre les laboratoires innovants. Les frais juridiques lui coûtent « plusieurs dizaines de millions de dollars par an », révèle Dan Suesskind. Aux Etats-Unis, le fabricant de génériques peut contester devant les tribunaux la validité des brevets des produits de marque. S'il gagne, il bénéficie d'une période d'exclusivité de 180 jours au cours de laquelle il sera le seul génériqueur à commercialiser le médicament. Il pourra ainsi pratiquer, pendant ce temps limité, un prix plus bas que celui du médicament d'origine, mais tout de même relativement élevé. C'est au cours de ces périodes d'exclusivité que Teva réalise une grande partie de ses bénéfices. Voilà pourquoi il multiplie les procès.

La bataille des biogénériques
Fort de ces avantages compétitifs, le numéro un mondial a de belles années devant lui. Le marché mondial des génériques devrait passer de 65 milliards de dollars en 2005 à 106 milliards en 2010, prévoit Sandoz, filiale du suisse Novartis et numéro deux de la profession. Une croissance de 11 % par an, contre 6 % ou 7 % prévus pour les médicaments de marque. « Personne ne peut arrêter la progression des génériques », se réjouit Israel Makov. S'ils n'existaient pas, les dépenses de médicaments aux Etats-Unis seraient non pas de 250 milliards de dollars par an mais de 475 milliards. « Même la riche Amérique ne peut se permettre de dépenser autant ».

Les usines de Teva vont donc tourner à plein régime. Mais ses dirigeants ne se reposent pas pour autant sur leurs lauriers. Ils préparent déjà la prochaine étape, celle des biogénériques ou biosimilaires. Pour l'instant, les génériqueurs ne produisent que des copies de médicaments d'origine chimique, et non biologique. Ces nouveaux produits seront beaucoup plus difficiles à développer et à fabriquer. Il faudra notamment réaliser des essais cliniques de grande envergure pour prouver leur efficacité et leur sûreté. En contrepartie, leur prix sera plus élevé : la réduction par rapport au prix de l'original serait sans doute de 25 %, et non plus de 80 % ou 90 %.

Pour l'instant, les autorités sanitaires restent réticentes face aux risques que représentent les biosimilaires. Mais les règles sont en train de changer. « Quelque part autour de 2015, les biogénériques seront un vrai marché », prédit Israel Makov. « Très peu d'entreprises auront les capacités technologiques nécessaires pour s'imposer dans ce domaine, estime Sanjay Patel, analyste chez Sectoral Asset Management. Teva et Sandoz, qui peut bénéficier de la R&D de Novartis, seront certainement de celles-là. »

Dans cette future bataille, le laboratoire israélien bénéficiera d'un avantage sur les autres génériqueurs, car il a acquis un savoir-faire propre en matière de médicaments complexes. A côté des génériques, il développe en effet la Copaxone. Issu de sa propre R&D, ce traitement de la sclérose en plaques est un succès, avec un chiffre d'affaires supérieur au milliard de dollars l'an dernier.

VINCENT COLLEN
Teva produit plus de 25 milliards de comprimés par an dans 40 usines à travers le monde. L'avenir s'annonce plein de promesses pour Teva : le marché des génériques devrait passer de 65 milliards de dollars en 2005 à 106 milliards en 2010.
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