vineri, 29 august 2014

Jacob Cohen - Primavara sayanimilor. Un roman despre des "agents dormants" très actifs au service d’Israël

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. O aplicație analitică în lumea românească este posibilă? Ceva între 007 și Graham Green, Omul nostru din Havana, pe bază de experiență. Cu prietenie, Dan Culcer

Les sayanim : des "agents dormants" très actifs au service d’Israël
Jacob Cohen

5 janvier 2011
Article en PDF :

Les sayanim sont des juifs de la diaspora qui, par patriotisme, collaborent avec le Mossad dans le domaine de l'espionnage ou de la désinformation. Ils constituent également le thème principal du dernier roman de l'écrivain franco-marocain Jacob Cohen. Investig'Action a interviewé M. Cohen lors de son passage à Bruxelles sur cet obscur réseau d'influence ainsi que sur l'état actuel et l'évolution de la situation au Proche-Orient.


INTERVIEW : Aurore Van Opstal & Abdellah Boudami



Qui sont les sayanim ?
Le mot hébreu sayan, au pluriel sayanim, désigne un Juif qui aime Israël, et qui, par « patriotisme », collabore avec le Mossad, dans deux domaines notamment : soit dans le domaine de l’espionnage, soit dans des activités de désinformation, manipulation, propagande. Les sayanim sont des personnes qui sont réparties dans toutes les couches et classes sociales de la société. Le gouvernement, le parlement, l’économie, les médias, et même, en fait, toutes sortes d’autres métiers. Prenons par exemple le cas d’un agent du Mossad qui a besoin d’une planque : un garagiste peut offrir un abri sûr. Donc le Mossad cherche à pouvoir établir des relations avec toute une série de personnes différentes, susceptibles un jour ou l’autre de leur rendre un service.


Ne vous reproche-t-on pas souvent d’être partisan de la « théorie du complot » ?
Oui, mais tout de même, il faut reconnaître avant tout que si Israël est ce qu’il est aujourd’hui, c’est grâce à sa diaspora. Jamais ce pays n’aurait pu être ce qu’il est aujourd’hui, en atteignant un tel niveau développement, sans qu’il n’y ait de soutien de toute la « diaspora », ou plutôt de toutes ces communautés juives, un peu partout dans le monde. Qu’on pense au soutien américain, français, par exemple : il y a clairement des soutiens qui vont dans ce sens. Qu’on l’appelle complot, ou autrement, il y a quand même objectivement une communauté d’intérêts, avec des soutiens concrets, notamment des soutiens financiers, matériels. On ne peut pas nier cela. Et si certains, sans chercher à nier les faits qui sont têtus, veulent simplement les dénigrer en appelant cela « théorie du complot », nous en arrivons au procédé bien connu qui consiste à qualifier d’antisémite toute personne critiquant la politique israélienne.


Comment s’exerce l’influence des sayanim dans le champ médiatique ?
Il faut dire que je ne suis pas à l’intérieur de ce champ, mais, tout de même, il y a des cas qui éclairent ce genre d’interrogations. Un cas qui me paraît vraiment révélateur : la manière dont s’est diffusée le portrait et le nom de ce jeune caporal israélien, détenu dans la bande de Gaza, Gilad Shalit. Il n’est pas un pays en Europe et en Amérique où l’on ignore son nom, son âge. Cela, c’est en ce qui concerne le champ médiatique. Mais, ce même cas illustre l’influence des sayanim dans d’autres champs, notamment diplomatiques, politiques, etc.

En tant que lecteur de la presse israélienne, j’ai pu noter que les parents de ce jeune soldat ont été reçus par tous les gouvernements des grandes puissances. Par Merkel, cinq ou six fois, par Sarkozy, autant de fois, par Bush et Obama, par le Parlement européen. Le père d’un caporal, auquel on déroule un tapis rouge, semble recevoir le traitement auquel même la famille d’un général d’un de ces pays ne recevrait pas. Il y a clairement une organisation efficace derrière cela, car il faut des moyens financiers et diplomatiques importants. Et la famille d’un modeste soldat ne peut mobiliser seule de tels moyens, surtout pour un soldat d’occupation, il faut le rappeler.

Pour revenir aux médias, on peut penser à un autre cas frappant : celui des élections palestiniennes, que le Hamas avait remportées démocratiquement. Mais tout de suite après les résultats des élections, des voix se sont élevées de partout, en chœur, disant qu’il ne faut surtout pas négocier avec le Hamas. Une véritable levée de bouclier aux allures synchronisées, alors que la logique la plus élémentaire, pour le Parlement européen par exemple, eût été de dire aux Palestiniens : « Ok, nous avons acté votre choix, nous négocierons avec le représentant que vous vous êtes choisis démocratiquement ». Et il n’a pas fallu deux ou trois jours pour que ce qu’on appelle la « communauté internationale » se plie, s’incline véritablement, devant ce diktat insensé. D’un point de vue pro-israélien, par contre, il était tout à fait logique d’avoir véhiculé ces positions. Et je pense fermement que les sayanim ont fait tout ce qu’ils ont pu pour empêcher ce qu’Israël voulait éviter : le Hamas comme interlocuteur des négociations. En effet, celui-ci n’est pas corrompu comme l’est une bonne partie de l’autorité palestinienne depuis très longtemps.


Ces sayanim reçoivent-ils des rétributions en échange des services qu’ils rendent ?
Non, je ne pense pas. C’est assez simple pour le Mossad. Il n’a pas de difficultés à trouver des sayanim. Par exemple, il lui est facile de trouver des personnes disposées à apporter leur aide sein de Bnei Brith, qui est une organisation franc-maçonne juive comptant environ 500 000 membres de par le monde, et dont le profil part de la moyenne bourgeoisie jusqu’aux sphères les plus hautes de la société. Or, les membres de cette institution sont précisément, de par ce statut, des soutiens inconditionnels à Israël. Sur un demi-million de personnes, il n’est pas très difficile de demander les services de quelques uns. Victor Ostrovski (aujourd’hui écrivain, il a travaillé pour le Mossad ; ndlr) disait qu’il y avait certainement dans le monde un million de Juifs prêts à soutenir aveuglément Israël. Or, ce pays n’a pas besoin d’un million, un réseau constitué de 50 000 personnes est déjà très efficace.


En s’investissant pour Israël, certains juifs ne cherchent-ils pas, comme le laisse entendre les réactions des militants de l’Anti Defamation League dans le film Defamation, à se « racheter » une identité juive et une conscience, « perdues », en quelque sorte, du fait qu’ils ne sont pas juifs au sens pratiquant et religieux ?

Tout d’abord, précisons que le sionisme, en tant qu’idéologie politique, a été ultra minoritaire dans les communautés juives avant 1948. Nos dirigeants communautaires, quand j’étais au Maroc du temps de mon enfance, nous mettaient en garde contre le sionisme. Les sionistes étaient minoritaires, et pas qu’au Maroc : en France, en Allemagne, aux Etats-Unis, les sionistes étaient vus comme des gens un peu fous, insensés. Même au sens du Yichouv, c’est à dire au sein des communautés juives vivant en Palestine, le sionisme n’était pas chose répandue, sans compter que les militants sionistes radicaux tabassaient les patrons juifs employant des Arabes, et ont même assassiné un dirigeant communautaire juif local qui voulait aller à Londres se plaindre de l’action des sionistes. C’est après 1948 que les sionistes ont réussi à « mettre la main » sur les communautés, c’est-à-dire à créer ce lien automatique entre juif et soutien à Israël. Je ne suis pas sûr que ce soit un transfert du religieux vers l’idéologie sioniste, puisque bien des leaders religieux aujourd’hui soutiennent Israël. Il y a beaucoup de conditionnement et de propagation de peur, laissant entendre que si on ne défend pas Israël, il y aurait à nouveau un génocide, des massacres, etc. Un exemple parmi des milliers d’autres : très récemment, un ministre israélien déclarait que le retour aux frontières de 1967 serait un nouvel Auschwitz. Cela relève proprement du lavage de cerveau. Israël est présenté comme une forteresse assiégée. En France, je vois chez les membres de la communauté juive, une impression forte que rien ne va, le sentiment que le monde entier les haït, un repli sur soi-même. Et Israël contribue fortement a créé ces impressions, ce qui lui permet de renforcer les liens. Par exemple, les étudiants français peuvent sans peine étudier en Israël trois ou cinq ans, tous frais payés.


Avez-vous une idée du nombre de sayanim qu’il pourrait y avoir en France ?
Mon estimation est qu’ils sont probablement de l’ordre de cinq mille. Pourquoi cinq mille ? Victor Ostrovski, dans ses écrits, parle d’environ trois mille sayanim uniquement pour la ville de Londres. En extrapolant un peu pour le France, on peut penser qu’ils doivent atteindre le nombre de cinq mille assez facilement. En ce qui concerne un cas pratique en France, on peut penser à une anecdote rapportée par Ostrosvki. Dans les années 1980, suite à un accord pour une centrale nucléaire, des étudiants irakiens étaient venus étudier au Centre d’Etude Atomique de Saclay. Evidemment, sur ce genre de dossier, le Mossad se doit d’obtenir des informations et récolter tous les éléments possibles concernant ces étudiants, la possibilité de les manipuler, etc. Des services secrets, normalement, aurait du consacrer plusieurs semaines au difficile travail d’infiltration, et de récolte d’informations. Pour le Mossad, c’est bien plus simple ! Ils ont pu compter sur l’aide d’un sayan. Ce dernier a été contacté, il a photocopié les dossiers demandés, les a remis à leur place et communiqué les copies au Mossad. Voilà, très simplement.

Il est clair qu’une antenne du KGB aurait besoin, pour Paris par exemple, d’au moins quelques centaines d’agents. Le Mossad peut compter sur six ou sept sayanim, puisque ceux-ci sont déjà au centre des institutions.


Mais pourquoi n’entend-on jamais parler des sayanim ?
C’est une question difficile, à laquelle je n’ai pas de réponse à vous apporter de manière certaine. On en parle dans le monde saxon, et pas du tout dans le monde francophone. Il semble que l’atmosphère en France est propice à l’étouffement, parce que les gens ont peur d’être montrés du doigt, d’essuyer les critiques. Il ne s’agit même pas de menaces ou de contrainte directe. Et puis, de toute manière, comme le dit Noam Chomsky, la sélection s’opère à l’amont, et les journalistes qui détiennent les postes-clés sont des personnes qui vont dans le sens de l’ordre établi et ne vont pas le bousculer. Et ceux qui ne se conforment pas à cela se font simplement licencier. On peut citer le cas de RFI (Radio France Internationale), qui a connu trois rédacteurs en chef licenciés ou poussés à la démission pour avoir exprimé des opinions non-conformes en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien. Je connais le cas d’une journaliste d’Europe 1 dont je tairais le nom qui, après avoir fait un reportage sur les enfants palestiniens, a essuyé tant de critiques vives qu’elle a préféré tout simplement ne plus en parler.

Mais, au fond, n’est-ce pas une pratique courante des Etats de se constituer des réseaux à l’étranger ? On peut penser au régime marocain qui mobilise de tels réseaux dans les pays où résident des immigrés partis du Maroc ? Où y a-t-il une spécificité israélienne ?

Il n’y a pas matière à comparer, tant la puissance du réseau israélien constitué par les sayanim est impressionnante. Evidemment les autres Etats tentent de construire des réseaux à l’étranger, mais le Maroc serait bien en peine d’avoir l’équivalent de trois mille sayanim en Belgique, par exemple. Et il lui sera difficile d’avoir des exécutants qui obéissent au doigt et à l’œil à l’instar de ce que les sayanim sont prêts à faire pour Israël. Il y a des différences qui tiennent à plusieurs raisons. D’une part, Israël est un pays en guerre, un pays d’occupation. Il se doit donc d’être actif au maximum. D’autre part, il y a un caractère très particulier à l’attachement que réservent certains membres de la communauté juive envers Israël, que ne connaissent pas les autres Etats.

Pour ce qui est du conflit israélo-palestinien, quelle est votre vision de l’état actuel des choses et de l’évolution possible ?
Bon, pour moi, une chose est claire : Israël ne veut pas la paix. C’est un principe clair et sans appel établi par l’Etat israélien naissant en 1948, à savoir qu’il ne peut y avoir qu’un seul nationalisme entre le Jourdain et la Méditerranée. D’ailleurs, d’un point de vue israélien, pendant trois décennies, le Palestinien n’existait pas. Les Israéliens considéraient que c’était des Arabes venus de Jordanie, de Syrie, qu’ils n’avaient qu’à y retourner, et que rien ne pouvait justifier un attachement de ces personnes à des terres palestiniennes. Cette méthode n’a pas été concluante, et au bout de cette période, vers la fin des années 1980, la méthode a changé. Les Israéliens étaient prêts à donner un drapeau, quelques confettis territoriaux, un semblant d’autonomie, etc. La preuve concrète qu’ils ne veulent pas de paix, malgré ces apparentes concessions, est tout simplement que la colonisation se poursuit sans arrêts. Même Yithzak Rabin, présenté comme un homme de paix, l’artisan des accords avec les Palestiniens, était surtout un homme très intelligent et sioniste jusqu’au bout ! Il a réussi un coup de maître avec un semblant d’accord de paix, ce qui a permis d’ouvrir des relations diplomatiques et commerciales avec nombre de pays importants auparavant réticents (Inde, Chine, etc), en échange d’une autonomie de façade et de quelques voitures de fonction cédées à une autorité palestinienne très faible et insignifiante. Pour l’anecdote, un soldat israélien a fait sortir un ministre palestinien de sa voiture de fonction et l’a obligé à traverser le check point à pied ! C’est vous dire à quel point ils comptent peu. L’image de « l’Arabe » en Israël est désastreuse, et c’est une coutume très répandue, là-bas, que de coller un sticker « mort aux Arabes » à l’arrière de sa voiture. Israël est un Etat raciste, et je vois mal ce pays désirer la paix avec des individus profondément méprisés et déshumanisés.


Quid de l’évolution du conflit ?
Je pense qu’Israël va s’enfermer de plus en plus dans cette impasse, et que la logique de l’occupation prévaudra jusqu’à entraîner une grosse crise, notamment vis-à-vis de l’Union européenne qui ne pourra plus accepter et fermer les yeux sur la situation du Proche-Orient. Les actions citoyennes vont vraisemblablement prendre de l’importance et exercer des pressions sur les dirigeants. Sur quoi cela peut-il déboucher ? Difficile à dire, mais, à mon avis, soit sur une tragédie sanglante, j’en ai bien peur, soit sur un revirement des puissances. Car après tout, si l’Union européenne et les Etats-Unis soutiennent Israël aujourd’hui, ça peut très bien changer dans dix ans ou quinze ans. Et dans ce cas de figure, je pense que la solution à un Etat peut être envisageable, avec des Israéliens forcés à négocier et à céder. En tout cas, je pense qu’à terme, et ce n’est pas tellement une question de ce que je voudrais, mais de ce que j’observe, ça ne peut qu’aller vers la solution à un Etat. J’espère une chose, c’est que ce ne sera pas trop sanglant…




Jacob Chohen est un écrivain franco-marocain. Il est né en 1944 dans le Mellah de Meknès. Il obtient une licence en Droit à la Fac de Casa. Ensuite, il fait Sciences-Po à Paris et émigre à Montréal et à Berlin. Il est de retour au Maroc en 1978 et devient maître-assistant à la Fac de Casa jusqu'en 1987. Enfin, il s’installe à Paris et écrit. Il a publié 5 romans jusqu'à présent. Investig’action l’interroge sur son dernier roman : « Le printemps des sayanim » (1).

Note :
() : Voir la présentation du livre et de l'auteur ici

Aurore Van Opstal et Abdellah Boudami sont co-auteurs avec Michel Collon du livre Israël, parlons-en !
Source : www.michelcollon.info

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Investig'Action

joi, 28 august 2014

Justice internationale et lutte contre le terrorisme, par Jacques Vergès

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Justice internationale et lutte contre le terrorisme, par Jacques Vergès

Le samedi 26 janvier 2002 eut lieu au Palais de Luxembourg le colloque "Justice et politique", organisé par l'association Démocraties, présidée par le général (cr) Henri Paris. Parmi les intervenants, il y avait notamment le général Paris, le professeur Mario Bettati, maîtres Jacques Vergès et Isabelle Coutant-Peyre.
La revue A contre-nuit, inspirée par Roger Garaudy et à laquelle il collaborait, a publié dans son n°18 (février 2002) un compte-rendu dont nous extrayons l'intervention de Jacques Vergès.


Jacques Vergès (à gauche) avec Roger Garaudy

Le sujet qui nous est proposé aujourd’hui, est la justice et la politique, spécialement sous l’angle des tribunaux pénaux internationaux et de la lutte contre le terrorisme.
D’abord, j’ai noté dans l’intervention très intéressante du professeur Bettati cette phrase : « Se réclamer de Dieu pour commettre un crime ». Mais si nous regardons l’histoire du monde, c’est toujours au nom d’un idéal qu’on a commis des crimes. C’est le Christ au poing et au nom de sa religion d’amour, qu’anglo-saxons et hispaniques détruisirent les civilisations amérindiennes. C’est au nom de la liberté de navigation en Méditerranée que la France entreprit la conquête d’Algérie. C’est au nom de la liberté de commerce que les Anglais infligèrent à la Chine les trois guerres de l’opium. Aujourd’hui ce n’est plus au nom de Dieu ou de la liberté de commerce -pas encore- qu’on engage des expéditions, c’est au nom des droits de l’homme. Mais ça ne change rien au fond, nous sommes toujours en face de la même situation, on se réclame d’un idéal sur lequel tout le monde est d’accord, enfin, sur lequel il y a un consensus, pour entreprendre des actions qui démentent précisement cet idéal. Et, aujourd’hui on nous dit qu'il ne faut pas qu’il y ait deux poids et deux mesures, qu'il faut que la justice soit impartiale et on nous parle d’un tribunal pénal international.
Il y a quelques années pour le 50° anniversaire du procés de Nüremberg, j’étais invité par la BBC à Nüremberg, dans la salle même où le procès eut lieu. Et le débat était : que pensez-vous d’un tribunal pénal international ? Tous les participants à ce débat nous avons convenu que c’était un beau rêve. Mais, quand on nous a posé la question, est-ce que vous y croyez ? J’ai répondu : "C’est un beau rêve, mais j’ai dépassé l’âge des rêves, des rêveries et je croirai à un TPI lorque je verrai au banc des accusés le général Westmoreland et monsieur Mac Namara et comme accusateurs des Vietnamiens". Mais je sais bien que c’est là un rêve fou et que les tribunaux ce sont toujours de tribunaux où les vainqueurs essayent, en condamnant le vaincu, de justifier leur entreprise, qu’elle soit fondée ou pas.
Aujourd’hui je voudrais dans cet exposé, qui sera en deux points, montrer dans le premier point, comment la justice est une arme politique et comment elle est manipulée dans ce domaine. Et dans un deuxième point, examiner la gravité de la question du terrorisme aujourd’hui, sous un aspect que certainement vous trouverez inattendu.

Premièrement la répression. Nous avons des tribunaux ad hoc, c’est-à-dire, des tribunaux qui ne sont pas pour tout le monde, qui ne visent que certains et précisément les plus faibles. Les Yougoslaves ont été vaincus et puis les Hutus. Mais, les Hutus qui ont été tués par centaines de milliers dans l’ex-Zaïre, il n’est pas question de procès pour eux. Il est question de crimes commis par les Hutus, il n’est pas question de crimes commis contre les Hutus.
Deuxièmement, le TPI sur la Yougoslavie n’examine que les choses que d’un seul côté. Je m’explique.
Le TPIY a été créé par une décision du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui n’est pas un organe juridictionnel. On ne peut pas déléguer une fonction que l’on n’a pas. D’ailleurs monsieur Koffi Annan dans une une intervention au mois de mai 93 disait très clairement : « La formule idéale aurait été une conférence internationale où les gouvernements participent, signent et ensuite ratifient, à la suite de débats démocratiques dans chaque pays". C’est la formule qui a été utilisée d’ailleurs pour la création de cette fameuse Cour Pénale Internationale à la conférence de Rome. Mais nous étions pressés dit monsieur Kofi Annan, je ne sais pas ce « nous », première personne du pluriel, qui se cache derriere, mais chacun peut faire des suppositions.
Ce tribunal devait être impartial. Comment fonctionne-t-il ? Et bien je vous dirai une chose qui est étonnante et qui m’a surpris quand je me suis attaché à étudier son fonctionnement : 14% des fonds du financement viennent des donateurs et parmi ces donateurs vous avez des gens qui n'étaient pas impliqués du tout dans le conflit...comme les USA.... Vous avez des régimes démocratiques que tout le monde peut saluer comme l’Arabie Saoudite et puis, vous avez même des particuliers, des humanistes au grande cœur dont tout le monde connaît l’habileté boursière, tel monsieur Soros. Alors je vous le dis, est-ce que dans une histoire de divorce, de loyer, de prud’homme, vous accepteriez de comparaître devant un juge, dont une partie de la subsistance est assuré par monsieur Soros ou un autre individu de cet acabit ? Manifestement non.
C’est une justice entretenue. Vous savez très bien la distance qui va de la justice entretenue à la justice soumise...nous avons des exemples. L’opinion s’interrogeait -surtout en Angleterre- sur les buts et les moyens de cette guerre. Immédiatement, madame Arbour -qui siègeait dans ce tribunal et dont son pays, le Canada, était membre de la coalition- lança un mandat contre monsieur Milosevic et son gouvernement. Et madame Albright déclare immédiatement : «Cette accusation justifie notre guerre ». C’est-à-dire, la justice est là pour justifier la guerre. Ce tribunal a été fondé en 1993 et prétend s’occuper des faits ayant eu lieu en 1992, ou 1991, c’est ce qu’on appelle une application rétroactive de la loi pénale, ce qui est parfaitement contraire à la déclaration universelle des droits de l’homme, dont la France a connu dans le siècle dernier un exemple, celui des sections spéciales.
Vous vous rappellez l’histoire des sections spéciales. Hitler, à la suite d’un attentat veut faire exécuter des otages et les autorités de Vichy lui disent : « Si ces vous, les Allemands qui les faites, vous tombez dans le cycle attentats-répression-provocation. Laissez-nous, Français, tuer nos otages pour vous, mais permettez-nous de les condamner d’abord -demandèrent les tribunaux spéciaux- de telle manière qu’ils apparaissent à l’opinion française non pas comme des soldats, mais comme des condamnés de droit commun". Le représentant français expliquait cela à un officier allemand à Berlin, qui étonné lui dit :
-«Dois-je comprendre que vous allez appliquer rétroactivement la loi ? »
Et le représentant du gouvernement de Vichy répondit :
-«C’est exactement cela, major ».
L'officier allemand alors sourit et lui dit :
-« Eh bien, Monsieur, je vous félicite, vous êtes en avance sur nous ».
Voilà un compliment terrible et ce major s'il vivait encore, je me demande ce qu'il dirait aux juges de La Haye.
Donc, naissance illégale, fonds douteux, violation des règles élémentaires de la déclaration universelle des droits de l’homme, mais ce n’est pas tout. Vous l’avez vu dans la presse, il y a aussi des témoins privilégiés, c’est-à-dire, qu'ils peuvent témoigner masqués -c’est pour leur sécurité bien sûr-; mais que puis-je faire, moi accusé, contre un témoin dont je ne vois pas le visage et dont on me cache le nom?. Un témoignage n’a pas une valeur absolue en soi, un témoignage doit être apprecié en fonction du témoin qu’il porte. Et puis, ce tribunal peut refuser à la défense certains documents. C’est l’affaire Dreyfus.
Alors vous comprendrez comment devant cette institution, on peux s’interroger : est-ce qu’on a progressé ou bien on a regressé?. Pour l’avocat du barreau de Paris cela évoque deux choses : les sections spéciales et le procès Dreyfus. Voici donc pour la première partie, en résumant, ce que je voulais vous dire sur ce tribunal pénal.
Quelqu’un a dit, enfin dans cette guerre il y a eu des atrocités commises par les troupes de l’OTAN, il faudrait mener une enquête à ce sujet. Eh bien, le procureur a nommé un enquêteur en effet, cet enquêteur c’était un fonctionnaire du ministère canadien de la défense...et évidemment il est revenu en déclarant qu’on ne pouvait rien reprocher aux troupes de l’OTAN. C’est exactement comme si pour enquêter au sujet d’un hold-up, vous demandiez au membre du hold-up de vous dire comment ça s’est passé et s’il y a eu violation de la loi.
Mais ce tribunal pose un autre problème beaucoup plus grave. On vous a dit -j’ai écouté avec beaucoup d’attention Monsieur le professeur Bettati- qu’est-ce que le terrorisme ? Ce sont des actes qui provoquent la mort d’innocents, pour terroriser la population et pour contraindre un gouvernement à céder. Alors, le terrorisme dans certains affaires n’est pas celui qu’on pense.
Je voudrais d’abord vous rappeler que les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, ont existé dans toutes les guerres. Ils étaient collatéraux dans la guerre, en tout cas en Europe. Je ne parle pas des guerres en Afrique, en Asie ou en Amérique qui avaient un caractère complètement différent.
Le grand théoricien de la guerre, jusqu'à la Deuxième guerre mondiale était Clausewitz. Il était un homme de guerre, il était un prussien. C’était également un homme des lumières, d’où une pensée complexe. Clausewitz disait certes, la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens, mais il y a une dynamique interne à la guerre. La guerre tend à l’extrême et le paradoxe est que lorsque les politiques ont entamé la guerre ils doivent tout faire pour que la guerre n’aille pas à l’extrême. Parce que le but de la guerre c’est paradoxalement, la paix. C’est-à-dire, Clausewitz excluait les actes contre la population civile.
Ses théories ont guidé tous les stratèges européens jusqu'à la Deuxième guerre mondiale. Avant la Deuxième guerre mondiale apparut l’aviation et par là, la tentation de pousser la guerre à l’extrême. Ce sera théorisé par un militaire italien, le général Douhet -un ami de Mussolini- et il va définir ce qu’il va appeler « la guerre absolue »: le pays qui a la supériorité aérienne, doit détruire l’ennemi.
Les Allemands évidemment furent les premiers a appliquer cette théorie très humaine, ce fut Guérnica et après, Rotterdam, 35 000 morts, la garnison capitule le jour même et l’armée hollandaise, le lendemain, capitule à son tour parce qu’elle a peur qu’Utrecht soit détruite comme Rotterdam l’a été.
Lancés dans cette voie, -ce n’est pas la spécialité seulement des régimes fascistes bien qu'ils ont eu l’initiative- les Anglais se ratrappent avec la destruction de Dresden en 1945, où vivaient 600 000 habitants, 1 million parce qu’il y avait 400 000 réfugiés qui fuyaient l’avance soviétique. Dresden qui était démilitarisée n’avait pas de DCA fut bombardée : 135 000 morts.
Mais aux Jeux olympiques des crimes de guerre il y a toujours les champions qui se revèlent, et ces champions vont venir d’au-délà des mers, au-délà de l’Atlantique, et ce fut Hiroshima et Nagasaki.
Hiroshima et Nagazaki furent détruites alors que le Japon était à genoux et qu'il avait déjà envoyé une délégation pour essayer de négocier à travers Moscou.
Jusque-là vous avez remarqué que la guerre n’a pas complètement changé de caractère. Il y a l’intervention affreuse de l’aviation dont on ne cache pas qu‘elle est là pour terroriser. Mais il y a également un combat au sol. Et l’excuse qu’on se donne c’est que les bombardements de terreur visent à abréger les combats au sol et donc, à épargner la vie de nos soldats. Ce procédé va se continuer au Vietnam et en Iraq, mais en Yougoslavie le retournement complet se fait.
On nous dit : c’est la guerre zéro mort. Il n’y a pas d’engagement au sol, il n’y a que l’aviation côté allié et contre qui l’aviation va engager son action ? Contre l’armée serbe ? Comme toute armée en temps de guerre, elle a quitté ses casernes se protégeant dans les abris. Tout le monde convient que l’armée serbe a souffert très peu de pertes.
Ces bombardements visaient la population civile. Et alors là, je reviens à la définition du terrorisme : tuer des vies innocentes. Et on tue des vies innocentes quand on supprime l’électricité toute une nuit ou deux nuits sur Belgrade, pendant que des gens opèrent dans des maternités ou dans des cliniques, quand on bombarde des convois de refugiés, manifestement ce sont des vies innocentes.
Deuxièmement, terroriser la population. Mais le fait n’est pas caché, Monsieur O’Shea, ce gentleman que vous avez entendu à l’époque -si distingué, si délicat- disait : « Nous ramenerons la Yougoslavie à l’âge de pierre ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Ca veut dire que c’est la population qui va trinquer. Comme le général Wesney Clark, commandant cette croisade, contre le mal sans doute, disait : « Nous allons détruire tout ce à quoi tient Milosevic ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Et enfin, quand Madame Albright qui parle toujours des droits de l’homme disait : « Au printemps ils mangeront dans ma main ». Qu’est-ce que cela veut dire ?
Et donc, nous avons cette situation -c’est ce que je voulais vous dire- d’une part la répression des TPI est sujette à caution, les fonds sont douteux, le fonctionnement est improvisé et viole les règles les plus simples et le but est de justifier ce que le vainqueur a commis. Mais ce que le vainqueur a fait, je crois qu’il nous faut réflechir : c’est la première fois que la guerre, -la guerre s’accompagnait comme disait Monsieur Bettati de bavures- mais les bavures n’étaient pas intrinsèques à la guerre. Aujourd’hui le crime contre l’humanité, le génocide et la guerre ne font plus qu’un, à travers cette théorie, la guerre zéro mort.
C’est la réflexion à laquelle je suis parvenu et que je voulais soumettre à votre examen, a vos réflexions.

marți, 26 august 2014

Marin Ifrim. Memorialul tăcerii l. DESPRE COLOCVIUL DE LITERATURĂ DE LA BUZĂU – 1982

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer

Memorialul tăcerii l. DESPRE COLOCVIUL DE LITERATURĂ DE LA BUZĂU – 1982
26.08.14 by Marin Ifrim



După mai bine de trei decenii, tainele desfășurării Colocviului de literatură din anul 1982 – desfășurat la Buzău -, încă sunt ferecate în mintea unora dintre participanți. Dacă, prin alte orașe, despre desfășurarea anchetelor Securității, după Colocviu, s-a scris și s-a discutat suficient, sau măcar cât să se facă un pic de lumină, participanții buzoieni la acea întrunire sunt, din păcate, campioni ai tăcerii. Iată unul dintre motivele plauzibile pentru care viața literară din acest oraș este irespirabilă chiar și în prezent. Știm doar că, unul dintre securiștii de atunci, Ilie Merce, numit la Buzău în 1986, a ajuns mare deputat în Parlamentul României. Și mai știm că turnătorii de atunci, lăsați de prăsilă lui Merce, și-au făcut de cap, în continuare, respectând codul deontologic al năravului din fire. Există și motive temeinice care ne îndreptățesc să credem că în perioada respectivă nu s-a turnat numai la Securitate. Dintre toți scriitorii buzoini – sau așa-zis scriitori -, singurul care a avut curajul să vorbească, uneori în gura mare, în public, a fost regretatul Gheorghe Ene. Dar băieții au reacționat cum știau ei mai bine, au făcut în așa fel încât Gheorghe Ene să fie considerat plecat un pic cu sorcova. L-au discreditat cu metodă, răspândind în jurul său fel de fel de zvonuri fetide. Am avut cu el zeci și zeci de discuții și, de cele mai multe ori, cu o superficialitate idioată, îl luam peste picior chiar dacă îl vedeam cum suferă pentru faptul că ”poveștile” sale sunt tratate cu ironie. Cu ani în urmă, am scris, în revista „Amphytrion” din Râmnicu Sărat, un scurt articol referitor la acest Colocviu. În ultimii ani, autoritățile ne vând gogoșile medievale ale torționarilor din pușcăriile comuniste, nimeni neaducând la zi și problema foștilor securiști și turnători aflați în solda poliției politice. Aflu că e aproape de a vedea lumina tiparului o carte despre activitatea celebrului cenaclu literar”Al. Sahia”, în care sunt publicate dovezi clare că Securitatea urmărea scriitorii locali și că se folosea la greu și de eternii ei turnători. De-a lungul timpului, am întâlnit câteva mărturii edificatoare despre tainicul colocviu buzoian și dezastrele ce au urmat acestuia. Iată ce scrie, în onorabila revistă râmniceană ”Spații Culturale” (nr. 16, mai-iunie 2011), cunoscutul critic literar vrâncean Ionel Necula: ”Un moment important în coagularea identitară a grupului de la Iaşi l-a constituit Colocviul de literatură de la Buzău din decembrie 1982 – prilej rar de a se aduna laolaltă şi de a intra în dialog cu alte grupări similare dinTimişoara, Bucureşti sau Cluj. Întâlnirea a fost un fel de capcană, pentru că a adunat vreo patruzeci de Opzecişti din toată ţara şi-a alertat serios organele de securitate, care nu şi-au reprimat intenţia unor măsuri de descurajare. Cea mai severă represiune, îşi aminteşte Mircea Nedelciu într-un interviu acordat lui Bogdan Rădulescu (reprodus şi de Luca Piţu în cartea sa), a cunoscut-o grupul de la Iaşi, ceea ce spune multe despre zelul aparatului securistic de aici. O întreagă ocultă s-a pus în mişcare atunci, mergând cu măsurile sancţionare până la scoaterea din învăţământul universitar a lui Luca Piţu şi trimiterea lui la ţară, în satul de baştină, să predea franceza în învăţământul elementar”. (Foto, de la dreapta la stânga, la Colocviul din 1982: Mircea Cărtărescu, Daniel Vighi, Bogdan Ghiu, Sorin Preda).
www.omniscop.ro

luni, 25 august 2014

Concurs de eseuri pentru românii de pretutindeni

Vă rog să citiți acest text difuzat de istoricul George Damian, în speranța că vă poate interesa. Voi încerca să aflu mai multe despre inițiatorii concursului. Criteriile premierii mi se pare compozite și deci greu de știu dacă se aplică de fapt. Juriul e prezentat mai jos.
Sper să nu fie unul atât de conformist și prăpădit moral ca acela al Premiului Național al Moldovei, ocolitor, de frică, al premierii lui Paul Goma. Cu prietenie, Dan Culcer


Concurs de eseuri pentru românii de pretutindeni

Puteţi câştiga 500 de euro (sau 300, sau 200) dacă scrieţi un eseu cu tema “Proiect România”. Concursul este organizat de Forumul Internaţional al Jurnaliştilor Români. Eseul trebuie să aibă mai mult de 2.000 de semne, autorul trebuie să aibă mai puţin de 35 de ani, termenul limită până la care se poate face înscrierea în concurs – 31 iulie. Materialele trebuie trimise la una din adresele de e-mail: mad_vdo@yahoo.com şi sergiudan@ymail.com

Anunţul oficial al concursului:

Forumul Internaţional al Jurnaliştilor Români (FIJR) organizează un concurs de eseuri cu tema „Proiect România”. Nu vrem să ne pierdem în limite, detalii, sau regulamente stufoase, ci dorim ca participanţii să arate că au imaginaţie şi să ne trimită materiale originale cu o gamă variată de abordări despre situaţia românilor din interiorul, dar şi din afara graniţelor.
Concursul este adresat tinerilor până în 35 ani. Participanţii pot trimite materialele lor din România sau din orice comunitate românească de peste hotare. Cei care doresc să se înscrie sunt rugaţi să trimită pentru concurs un singur material. Articolele trebuie să conţină peste 2.000 de semne.
Participanţii pot face o descriere a satului românesc, pot face eseuri despre situaţia românilor din zonele istorice ale României şi nu numai, pot aborda subiecte de actualitate privind comunităţile de români. Materialele trebuie să fie originale, incisive, controversate care să poată naşte dezbateri.
Înscrierile se pot face în perioada 9.06.2012 – 31.07.2012, urmând ca la începutul lunii august să fie anunţaţi câştigătorii.
Trei eseuri vor fi premiate în cadrul concursului „Proiect România”. Premiile pentru cele mai bune materiale sunt:
- Locul I – 500 de euro,
- Locul II – 300 euro,
- Locul III – 200 de euro.
Juriul concursului va fi compus din jurnaliştii care fac parte din conducerea FIJR, dar şi oameni de cultură din comunităţile româneşti din jurul graniţelor. În ecuaţia jurizării se vor lua în calcul şi „like-urile” şi numărul de comentarii pentru fiecare material în parte. Nu în ultimul rând, câştigătorii vor primi automat o invitaţie la congresul FIJR din această toamnă. Materialele vor fi publicate pe Facebook în cadrul grupului deja format intitulat „Forumul Jurnaliștilor Români de Pretutindeni”, unde îi invităm să adere pe toți participanții și pe cei interesați de acest concurs pentru a putea citi materialele. Mult succes!
Eseurile pot fi trimise pe următoarele adrese de e-mail: mad_vdo@yahoo.com şisergiudan@ymail.com

vineri, 22 august 2014

Iulian Apostu. Zydokomuna: evreii si comunismul. Cazul Romaniei (1944-1965)

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer

http://www.calameo.com/read/000949189a84b182cb924

În completare critică sau polemică, a se vedea :

De unde vine minciuna “Teohari Georgescu = Burăh Tescovici” de Vladimir TISMANEANU (19-9-2010)
Plus cele patru ecouri la intervenția lui V. T. mai jos reprodusă.
Sursa : http://acum.tv/articol/17459/

«Prima data am intalnit aceasta inventie intr-o carte despre Pitesti (cred ca nu ma insel). Apoi am vazut-o repetata in varii locuri, a circulat intens si s-a transformat in certitudine pentru unii. Niciunul dintre ministrii de interne nu a fost evreu: Teohari Georgescu, Alexandru Draghici, scurt timp Pavel Stefan, Cornel Onescu, Ion Stanescu, Teodor Coman, Emil Bobu, Tudor Postelnicu.
Evident ca, mai ales in anii 50, in Securitate au lucrat numerosi evrei, maghiari, ruteni etc Dar majoritatea coplesitoare a activului Securitatii era de origine pur romaneasca. Romani au fost Aurel Mois si Nicolae Plesita, Mihai Gavriliuc si Nicolae Doicaru, Aristotel Stamatoiu si Emil Macri, Neagu Cosma si Iulian Vlad. Ceea ce nu inseamna ca in Securitate n-ar fi lucrat Alexandru Nikolski, Pantiusa-Bodnarenko, Grigore Naum, Erwin Voiculescu, Misu Dulbergher-Dulgheru, Willhelm Einchorn si Koloman Ambrus. Dar acestia erau acolo ca militanti comunisti, total devotati PMR si lui Stalin, nu ca evrei, rusi sau maghiari.»
Sub pana lui V. T. , ca și altor comentatori evrei, devine ridicolă această precizare rituală, care vrea să inducă opinia că prin simplul fapt că deveniseră comuniști, evreii și-ar fi pierdut «evreitatea». Nu știm exact ce ar fi ea. Dar acceptând că un asemnea calificativ ar putea fi definit științific, din raționamentul precedent al lui V.T. am putea deduce că «românitatea» unui comunist român dispare prin aderarea la P.C.R. ? 
E vorba de o solidaritate de grup, printre altele. Astfel de solidarități sunt curente în viața socială. La Paris anumite meserii sunt curent practicate de gurpuri etnice imigrate. Nu fiindcă ar fi acestea ghettoizate sau li s-ar refuza accesul la alte meserii, ci fiindcă se crează rețele de într-ajutorare care permit astfel de regrupări. Analiza unor liste de meserii practicate de portughezi de pildă, dovedesc supra-reprezentarea acestora printre portarii de case în mediul urban parizian sau în meseriile legate de construcții de imobile, zidari etc. Așa a fost la un moment dat cu provincialii francezi din regiunea Auvergne, foarte mulți dintre comercianți de cărbune fiind auvergniați (les bougnat). Italienii lucrau în cariere de calcar sau marmură, polonezii imigranți erau minieri în Nord.
Toate relațiile politice din cadrul aparatelor de partid din țările comuniste dovedesc că etnia comunistului nu putea fi ignorată și nu era ignorată de acesta. 

În 1945, o mare parte a aparatului de stat şi de partid era în mîinile evreilor, aşa încît, în 1950, se ajunsese la o situaţie penibilă, în care poate 2% din populaţia ţării deţinea peste 25% din posturile cheie ale regimului. În această perioadă se povestea că singura deosebire între Comitetul de Stat al Planificării şi Ministerul Economiei din Israel consta în faptul că în ministerul israelian se puteau găsi şi cîţiva arabi.” (din raportul de uz intern “Evreii din Romania: o minoritate care dispareal Ambasadei S.U.A. la Bucureşti, datat 26 febr. 1964, sustras de Securitate din clădirea ambasadei, reprodus în versiunea tradusă de Securitate în Marius Oprea 2002b şi Solomovici 2004: 509-13) 
Cazul Pătrășcanu nu s-a soldat cu o crimă politică doar fiindcă individul era un concurent real sau potențial al lui Gh. Gheorghiu-Dej, ci fiindcă încălcase public tabuul fățarnic privitor la ignorarea sau ascunderea aspectului național în canonul comunist. Lucrețiu Pătrășcanu fusese, în acțiunea privitoare la situația Ardealului, mai întâi român și apoi comunist. 
Mulți comuniști evrei sau unguri au păstrat sensibilitatea nevrotică și etnică a comunității din care proveneau. Sigmund Freud ca și Maurice Halbwachs (evrei amîndoi) ne ajută să intuim sursele acestei sensibilități nevrotice. Ea există și la români, bazată pe evenimentele colective traumatice ale ocupării (cedării) Ardealului de Nord, respectiv a Bucovinei de Nord și a Basarabiei.
În ambele cazuri, pentru maghiari de la 1918 încoace, adică după pierderea Ardealului și desmembrarea monarhiei dualist, pentru evrei de la dispersare dar mai ales după fiecare alungare, memoria colectivă a fixat datele «Catastrofei» ca date simbolice comemorative, la care se face o referire continuă. Memoria colectivă, studiată de Halbwachs se definește cel puțin în două feluri : ca memorie individuală, influențată de cadrele sociale în care este încastrată, sau ca memorie colectivă, de grup, depășind memoriile idividuale. 
Este evident că acest tip de memorie nu se poate transmite decât prin educație, sub aspect informal în cadrul familiei, sub aspect de construct coerent, în cadrul școlii sau bisericii. Este ceea ce s-a întâmplat în toate cazurile evocate.
Aceste evenimente sunt «simboluri comemorative» care apar, după Freud, ca «simptome histerice» Sigur, histeria este o boală inventată, în sensul că se numeau prin acest termen boli diferite a căror sursă patologică nu era cunoscută.
«Este interesant si simptomatic — continuă V. T. — faptul ca pe diverse forumuri sunt postate aceste liste, cu “Burah Tescovici” la loc de frunte, menite sa genereze impresia ca dictatura comunista a fost una “iudeo-bolsevica”. Regasim aceleasi mituri in Polonia, in Ungaria, in Rusia. Am scris despre ele in cartea mea “Fantasmele salvarii: Democratie, nationalism si mit in Europa postcomunista” (trad.rom. la Polirom, nou paperback, Princeton University Press, 2009). Au scris in acelasi sens istoricii Jan T. Gross si regretatul Tony Judt. In Polonia mitul la care ma refer se numeste “zydokommuna”.»

« Sa mai adaug ca numele in cauza “Burah Tescovici” este neverosimil. Cum absurde sunt alegatiile care il evreizeaza pe Avram Bunaciu ori pe Miron Constantinescu (acesta, sustin maniacii antisemitismului onomastic, s-ar fi numit de fapt Meir Kohn). Cât il priveste pe adevaratul Teohari Georgescu, venea dintr-o familie românească. Sora sa, Lenuța Păsculescu, a fost șefa de cabinet a Anei Pauker. Prima soție a fost o ilegalistă evreică, Elena Samoilă (au avut o fiică, Anca, a studiat medicina – in anii 80 a emigrat impreuna cu sotul ei). A doua sotie, Mariuca, fusese inainte măritată cu Grigore Geamănu, cel care avea să fie ani de zile secretarul Consiliului de Stat. Au avut doi băieti gemeni, iar Măriuca a refuzat să se despartă de Teohari când acesta a fost mazilit.»
Acest articol a fost publicat duminică, 19 septembrie 2010 la rubrica Istorie si actualitate.
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Ecouri
Iulian Apostu:(25-11-2010 la 07:52)

In sablonul erorii de argumentare argumentum ad ignorantiam (i.e. o afirmatie ar fi falsa doar pentru ca nu exista probe in sustinerea ei, viciu de logica denuntat de sintagma anglo-saxona “the absence of evidence isn’t evidence of absence”), unii autori din literatura de specialitate contesta originea evreiasca a lui Teohari Georgescu, sustinand ca nu ar exista documente (a se citi probe certe, de tipul celor admisibile in instanta) in favoarea acestei afirmatii. Pentru neavizati si sfertodocti: dincolo de informatiile care circulau oral dupa razboi privind persoana, exista si o nota informativa intocmita in 1946 de catre misiunea politica britanica in România si destinata centralei Foreign Office-ului (Public Record Office, FO371/59190/R7847/6181/37, reprodusa în Deletant, 2001: 34-5, nota 22 si citata si în Jelea, 2001: 124) care sustine ca numele real al lui Georgescu este Burah Tescovici (vezi si Andreescu, Nastasa si Varga, 2003: 186, nota 1), el fiind botezat ortodox si recasatorit cu evreica fosta croitoreasă Eugenia Samoila. Imediat dupa razboi, cumnatul sau, generalul Nicolae Parvulescu, a fost subsecretar la departamentul pentru aprovizionare al MAI, iar fratele sau a fost seful Militiei districtului 31 Bucuresti.

Intervine și directorul publicatiei ACUM.TB, Stefan N. Maier:(5-12-2010 la 17:52)

«Rămâne întrebarea: “în ce ar fi constat “evreitatea” acțiunilor lui Teohari Georgescu, presupunând ca acesta ar fi fost, totusi evreu?”Ar putea cineva raspunde? In caz contrar întreaga dispută este sterilă și servește doar delimitării antisemiților de lumea civilizată…»
Culcer : De unde se poate deduce că semiții și filosemiții reprezintă lumea civilizată. Cei neutri, cei care refuză aceste false diviziuni, nu vor fi civilizați? Evreitatea constă în solidaritatea etnică a cărei manifestare curentă se poate observa în activitatea publiciștilor de la ACUM.TV., par exemple.
Firește, nu acestea sunt întrebările necesare. Ci acelea privitoare la cauzele suprareprezentării, la începuturile revoluției bolșevici și apoi la începuturile perioadei coloniale sovietice, în aparatele de administrație, represiune, ale statului ocupat, România, a unor minorități care aveau toate elementele definitorii pentru colaboraționism și care acționau fie direct, fie cu ajutorul cozilor de topor, români, firește, sau de alte naționalități minoritare, în cadrul sistemului «comprador». Termenul este definit în analizele sociopolitice dedicate colonialismului.
Mi se pare semnificativă tăcere sau agresivitatea cu care au fost întâmpinate câteva cărți care răspund măcar în parte acestor întrebări. E vorba de cele semnate de Alexandr Soljenițân (rus), Două secole împreună,  și de Youri Slezkine (american probabil rusofon cu origini evreiești din Rusia), Secolul evreiesc
Voi observa în treacăt că experimentul kibuțim în Israel și respectiv, experimentul etno-social construit de Stalin sub numele de Regiunea autonomă evreiască Birobidjan, din cadrul URSS, sunt de fapt primele expresii ale comunismului național, pe care l-au inventat deci Bernard Lazare, fost comunist, Stalin, în «complicitate» nevoită cu capitaliștii evrei din Europa occidentală.

george:(31-10-2011 la 11:54)

Re Iulian Apostu

Nota mentionata de tine (daca chiar a existat aceasta nota) era «bazata» pe zvonuri tendentioase din presa anului 1946, zvonuri fara nici un fel de suport real.[Presa din România era supusă cenzurii, nu văd cum ar fi putut apărea astfel de zvonuri. Dan Culcer] Cei care lansau astfel de zvonuri cautau sa atate sentimente antisemite ale populatiei. In numeroase note secrete ale reprezentantelor diplomatice ale unor state occidentale din acea vreme (note care au fost publicate ulterior) se vede o necunoastere crasa a realitatilor romanesti.Ex intr-o nota adresata de aceasta data Departamentului de stat al SUA un slujbas al Legatiei SUA afirma ca «cel mai crud» instrument al Moscovei era …. Bodnaras si ca toata banda de comunisti in frunte cu Gheorghiu Dej si Ana Pauker tremura in fata lui.Nici vorba de asa ceva. Gheorghiu Dej era seful lui Bodnaras iar acesta (Bodnaras) nu iesea din cuvantul lui fiind unul din oamenii in care Dej avea cea mai mare incredere, iar Ana Pauker avea in acele vremuri o pozitie mult mai puternica decat a lui Bodnaras. In aceasi nota se afirma alt neadevar -ca Dej s-ar fi nascut in orasul … Dej.(fals s-a nascut in Bârlad)
Sunt criticate detalii, cu indignare «proletară», prin care iarăși se induce neîncrederea asupra ansamblului cercetării lui Iulian Apostu.

Vladimir Tismaneanu:(31-10-2011 la 12:44)

Dl Apostu mi-a trimis prin e-mail linkul la o lucrare a sa aparuta pe un site cu numele “Zydokomuna”. Pe lunga lista de nume pe care le propune ca argument pentru rolul decisiv al evreilor in diversele aparate de partid, securitate, ideologic, sindicate etc, sunt erori usor demonstrabile: Ghizela Vass nu era maghiarofona (era basarabeanca); Eduard Mezincescu era suta la suta etnic roman (nu Mesinger!); Simion Babenco, un timp sef al Gospodariei de Partid, era ucrainian, nu evreu; Alexandru Barladeanu era roman basarabean, nu s-a numit niciodata Goldenbert; Mihail Levente nu a fost evreu, nici Avram Bunaciu (a se citit amintirile lui Petre Pandrea), nici Gavril Birtas (etnic maghiar); sora mamei mele, Cristina Luca, nu a fost expulzata din Franta in 1945, a revenit la inceputul acelui an in tara din proprie initiativa, evident cu aprobaarea conducerilor PCF si PCR, a lucrat la ORTF, impreuna cu Ilarie Voronca, a revenit la Paris, la Conferinta de Pace din 1946, fiind corespondenta ziarului “Scânteia; a fost decorata cu “Medaill de la Resistance”; Iosif Banc nu a fost evreu (cititi memoriile lui D.Popescu, C. Burtica, “Dictionarul membrilor CC al PCR”; idem in cazul Maxim Berghianu (acesta era de origine etnic german).
Despre afirmatiile legate de Teohari Georgescu si presupusul nume despre care se poarta discutia, cred ca ne cam pierdem vremea. Am cunoscut-o bine pe Lenuta Samoila, i-am intalnit pe gemenii nascuti din a doua casatorie a lui T.G. cu Mariuca, fosta sotie a lui Gr. Geamanu. L-am intalnit pe fratele lui TG, am vorbit despre el cu cel putin doi fosti inalti ofiteri din MAI intervievati de mine pentru cartea “Stalinism for All Seasons: A Political History of Romanian Communism”. Teohari Georgescu nu s-a numit niciodata “Burah Tescovici” nu era evreu. Nu voi lungi ceea ce devine ridicol: dl Apostu nu doreste sa scrie adevarul, domnia sa are o teza de demonstrat si in rest, “too bad for the facts”. »
V. T. continuă cu turnătoria directă: 
«Inteleg ca dl Apostu este cadru academic. In lumea academica occidentală asemenea erori (de fapt falsificari) ar trebui recunoscute public si corectate de urgenta. Nu comentez orientarea net tendentioasa a textului aparut pe site-ul al carui nume este explicit si direct antisemit. Si-a trecut dl Apostu in CV-ul academic aceasta publicatie? Este “Zydokomuna” recunoscuta de ISI? Este Facultatea de Sociologie a Universității din București onorată de asemenea “contribuții”?
Subiectul este iarăși ocolit de comentator. Nu erorile acestea, dacă ele sunt erori, definesc contribuția lui Iulian Apostu la studierea documentată a chestiunii. Analiza lui Apostu poate fi dusă mai departe. Nimic nu permite să afirmăm că ea este fără prihană, dar este prima sinteză pe această temă, care înlocuiește listele și indignările inutile. Ea este de preferat altor intervenții teziste, foarte adesea pro domo sua, care vor mereu să demonstreze că rolul evreilor implicați în comunism au fost secundar și în nici un caz nu definea convingerile comunității. Poate. Dar oportunismul a existat nu doar la români, aș putea susține că proporțional acesta era mai activ la minoritari, dintre care mulți au dovedit că nu au fost comuniști loiali dar au folosit comunista mască pentru a lucra în sensul intereselor comunitare. Și în cadrul acesta al oportunismului exagerarea criminală putea fi prcticată mai ușor împotriva unor persoane care nu apațineau comunității evreiești, decât împotriva corelegionarilor, a căror presiune de grup a modelat desigur comportamentele activiștilor de partid evrei, într-un sens sau în altul. Faptele vorbesc. Desigur cercetarea acestora este departe de a fi încheiată. Ea nu trebuie limitată doar la rolul evreilor în comunismul real. 
Alte grupuri de minoritari sau de români au avut roluri diverse, în funcție de regiuni și de statutul politic care li se acorda sau li se retrăgea, de către conducerea restrânsă a Partidului, sub influența imitației «revoluționare» sau ordinelor moscovite. 
«Spaniolii», cum erau uneori numiți foștii voluntari comuniști în Războiul civil din Spania, basarbenii, rutenii, evreii maghiarii, țiganii, grecii comuniști sau rezistenți, refugiați politici etc. 
Observ, nu în treacăt, că după 1990 liderii comunității evreiști au încurajat nu doar cercetările privitoare la istoria evreilor ci și pe acelea privitoare la «romi». Un interes științific pentru problema «romă» este normal. E o comunitate puțin cunoscută, privită printr-un filtru al prejudecăților, ca o unitate fără diversitate, pe baza părții ei vizibile, cerșătoria, înșelătoria, violența, sărăcia endemică și incultura, evitarea muncilor curente. Această imagine este restrictivă și mai ales falsă. 
Am lucrat la Paris, în calitate de ghid, plătit cu 500 de euro pe zi vreme de patru sau cinci zile, pentru un țigan bogat din București, specializat în tranzacții imobiliare. Purta un trening de fâș de la Nike și păstra banii în buzunarul pantalonului într-un teanc din care scotea bancnotele în fiecare seară pentru mine. Cumpărase două ceasuri de mână din Place Vendomme, în buricul Parisului, cu 30 000 de euro bucata. Am fost interpret în conversația dintre el și vânzătorul parizian dintr-un magazin de lux.
Am discutat pe un trotuar, lângă turnulEiffel, cu un țigan care era pândar în echipa unui jucător de alba-neagra. Printre altele mi-a spus că echipa lor putea câștiga între 200 și 2000 de euro pe zi. Desigur în funcție de clienți, adică în funcție de zonă, de pasiunea cartoforului sau tâmpenia acestuia. Poliția e neputincioasă.

Explozia demografică a acestei etnii în România, susținută prin efectul colateral al măsurilor de încurajare a nașterilor, respectiv de interdicție a avorturilor, în perioada Ceușescu, nu și-a epuizat efectele. Nu doar savanții țigani (care există, am publicat un interviu cu unul dintre ei prin 1993, se numea Marcel Courthiade și este profesor universitar) se ocupă de cercetarea «holocaustului țiganilor» ci mai ales evreii care și-au găsit în această temă, suprareprezentată și ea în istoriogafia recentă, o oportunitate de a relua tema lor preferată și de a evita acuza care li se adresase că ar fi excesiv de etnocentrici. 
Pentru perioda la care se referă Apostu există arhive destule. Dar nu și bani pentru a plăti cercetătorii necesari. Fundațiile care finanțează actualmente cercetarea în România au alte priorități.Ele au orientat cercetarea după 1990 pe linia priorităților proprii. Și din păcate nu există alte resurse, statul român fiind absent. El nu-i mai reprezintă pe români. 
(Iată linkul care duce la cartea de peste 300 de pagini la care ne referim: http://www.calameo.com/read/000949189a84b182cb924)

joi, 21 august 2014

Ioan Rosca. Despre tabara celor care folosesc şi cazul Goma ca să menţină românii în intimidare, laşitate şi domesticire

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Niște mercenari și niște fricoși îi refuză Premiul Național al Moldovei scriitorului Paul Goma, contestă omul și opera, sub pretextul că ar fi un vorba de un antisemit notoriu.

Pusă în felul acesta, chestiunea nu are nici o relevanță. Premiul pentru care a fost propus Paul Goma nu este dat în funcție de filosemitismul sau antisemitismul celui onorat. Ci în functie de valoarea unei opere și poate, chiar mai mult, în funcție de valoarea se personală și simbolică pentru români, nu pentru oarecari străini.

Este ceea ce Ioan Roșca a înțeles și de aceea reacția sa vehementă este cât se poate de legitimă. Este o reacție rațională, radicală, un refuz al confuziei criteriilor și al supunerii la considerente străine de interesele și valorilor românilor. Sunt cu totul de acord cu această poziție.
Cu prietenie, Dan Culcer

Nu cred că există un singur naiv în tabara celor care folosesc şi cazul Goma ca să menţină românii în intimidare, laşitate şi domesticire. Agenţi cinici ai interselor filosemite,  acoperiţi cu tot felul de paravane discursive,  îşi fac treaba propagandistică sub-mercenară cu meşteşug trist, deşi nu mai păcălesc pe nimeni- doar capitalizează frica fabricată metodic. Doar copiii părinţilor sovietismului/comunismului sînt probabil sincer pătimaşi- ei au o redută de apărat… fără riscuri.
Antiromânismul nu este delict - la Bucureşti sau la Chişinău… Delict e aici numai să superi nişte evrei, apărînd interesele neamului tău de un atac al lor. Faptul că aşa ceva a putut fi plantat în codul nostru penal spune totul. Într-o ţară liberă, e delict să faci jocul străinilor împotriva intereselor celor din cetate - nu invers. Inclusiv la Tel Aviv - unde nimeni nu trebuie să se apere de acuzaţia de antiromânism. Dacă nu am fi colonizaţi multilateral - nu am face sluj la comandă. Chiar nu se mai poate câştiga o pâine şi altfel?
Cui nu-i convine faptul că Goma a vorbit despre conflictul dintre români şi evrei, la capătul tensiunilor interbelice,  în vîltoarea fracturilor produse de războiul II?  Urmaşilor românilor-victimă? Nu cred- nu pot fi chiar atît de mancurtizaţi.
Să vă fie ruşine, piticilor de servici (dacă nu sînteţi urmaşii călăilor noştri) !
Jos laba de pe Goma, spurcăciunilor! Ştim că de fapt vreţi să ne astupaţi cu ea gura.


Ioan Roşca

Jean Claude Thériault. Cronica LA MONDIALISATION DE LA PAUVRETÉ de Michel Chossudovsky

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer

LA MONDIALISATION DE LA PAUVRETÉ- auteur : Michel Chossudovsky aux Ed. Ecosociété. 
Si vous voulez mieux comprendre la pauvreté dans le monde et l’endettement des peuples, je vous suggère ce résumé textuel de ce livre que je vous encourage à acheter.  Une mine incroyable. 
La page éclair arrière du livre
« Depuis le début des années 1980,  les structures de l’économie mondiale ont changé en profondeur. L’auteur explique comment les institutions financières internationales, et en particulier le Fonds monétaire International et la Banque Mondiale, ont forcé l’application de ces changements d’abord dans le Tiers Monde, puis, plus récemment, dans les pays de l’Est de l’Europe.  Il montre les conséquences d’un nouvel ordre financier qui se nourrit de la pauvreté et de la destruction de l’environnement, engendre un véritable apartheid social, encourage le racisme et les conflits ethniques et s’attaque aux droits des femmes.  Après avoir exposé en détail les mécanismes de mise en place de l’économie globale, l’auteur procède à une série d’analyses de  cas précis en Afrique, en Asie, en Amérique latine, en ex-Union soviétique et en ex-Yougoslavie.  L’ouvrage se termine par une brève étude des pays industrialisés et du Québec, démontrant que les populations de ces pays ne sont pas épargnées. 
Noam  Chomsky, l’un des intellectuels les plus renommés de ce siècle, dit de cet ouvrage : « Michel Chossudovsky met à nu leurs caractéristiques fondamentales et leurs racines dans l’économie internationale.  Tant son analyse globale que les nombreuses études de cas qu’il nous offre démontrent avec perspicacité comment ces « réformes » rétablissent les modèles coloniaux, font obstacle à toute planification nationale et à toute véritable démocratie, tout en mettant en place les structures  d’un monde d’inégalité  croissante dans lequel la vaste majorité est vouée à la souffrance et au désespoir pour servir les intérêts d’un très petit nombre de privilégiés et de puissants.  Mais cette évolution n’a rien d’inévitable.  La recherche faite par Chossudovsky nous permet de comprendre, ce qui est un pas important dans la lutte acharnée nécessaire pour renverser la vapeur. « 
-Professeur en économie politique à l’université d’Ottawa, Michel Chossudovsky est un collaborateur régulier du Monde Diplomatique.  Il réside maintenant au Québec. 

Voici le résumé textuel. 
« Le commerce international est intégré, les marchés financiers sont en liaison permanente.  En conséquence, c’est un phénomène d’accumulation de la dette qui « réglemente » l’économie mondiale en étranglant les institutions nationales et en détruisant les économies réelles.  La dette extérieure (1997) du monde en développement atteint plus de 2000 milliards de Dollards; des pays entiers sont déstabilisés en raison de l’écroulement de leur monnaie nationale, des tensions sociales, des conflits ethniques, des guerres civiles qui s’en suivent.  Et le remboursement de la dette aboutit à son aggravation par … la création de dettes nouvelles.  Ce livre a pour but de mettre en évidence la restructuration imposée par les créanciers internationaux  aux pays en voie de développement depuis le début des années 1980.  Les institutions de Bretton Woods ( FMI (Fonds mondial international) et la Banque Mondiale ( BM) ont joué un rôle central dans cette restructuration  économique.  Le FMI, la BM et l’OMC ( Organisation mondiale du commerce) constitue une puissante bureaucratie internationale dont le mandat consiste à contrôler et superviser les économies nationales.  Le pouvoir ne repose pas néanmoins entre les mains de ces institutions.  Il s’agit d’organismes répondant aux besoins et aux exigences des intérêts économiques et financiers dominants. Le système économique mondial se caractérise ainsi par deux forces contradictoires : d’une part, la consolidation d’une économie mondiale de main- d’œuvre bon marché ; d’autre part, la recherche de nouveaux marchés de consommation.  L’extension des marchés par les sociétés multinationales exige la fragmentation et la destruction des économies nationales.  La circulation de l’argent et des marchandises ne connaît aucune frontière ; le crédit bancaire est déréglementé ; le capital international  s’empare de la propriété de l’Etat.  La mise en œuvre de la « chirurgie « économique du FMI abouti à la compression des revenus  réels et d’un système de main-d’œuvre bon marché. 
Le même mélange d’austérité budgétaire, d’ouverture des frontières et de privatisation est appliqué dans plus de 100 pays endettés du Tiers Monde et en Europe orientale.  Ces pays perdent toute souveraineté économique et tout contrôle  sur leur politique  fiscale et monétaire ; leur Banque centrale et leur ministère des Finances sont réorganisés ; les institutions étatiques disparaissent ; une tutelle économique est mise en place.  Selon un tableau sur la distribution du Revenu mondial de 1993, 15% de la population mondiale contrôle près de 80% du revenu mondial, tandis que 85% de la population mondiale ( total des pays pauvres) contrôle près de 20% du revenu mondial.  Dans le Sud, l’Est, et le Nord, une minorité sociale s’enrichit au détriment des peuples.  Dans le monde entier, des voix s’élèvent contre ce Nouvel ordre financier mondial qui tire profit de l’exploitation de la nature et des populations, développe l’apartheid social…. La Banque Mondiale dont le mandat consiste à « lutter contre la pauvreté » et protéger l’environnement collabore sur le terrain au démantèlement des services de santé et d’éducation.  Son soutien aux mégaprojets énergétiques agro-industriels  accélère  la déforestation et la destruction de l’écosystème, entraînant le déplacement forcé de plusieurs millions de personnes.  Tant dans le  Sud que dans l’Est, des centaines de millions d’enfants sont sous-alimentés et privés d’enseignement… 
Les politique dictées par le FMI et la BM accentuent les disparités sociales entre nations et en leur sein. Mais la réalité est de plus en plus camouflée par la « science économique » néolibérale ainsi que par la manipulation des statistiques de revenu.  Le thème de la « démocratisation » de la vie politique est devenu le cheval de bataille des hérault du « marché libre » mais la mise en œuvre des réformes économiques nécessite l’appui des militaires et des Etats autoritaires.  L’ajustement structurel aboutit   à la mise en place d’institutions de façade et d’une parodie de démocratie parlementaire dont le rôle consiste à mener à  bien la restructuration économique.  Dans les pays en voie de  développement, « la répression économique » ainsi que la négation des droits des travailleurs constituent le principal obstacle à une véritable démocratisation. C’est ainsi que le FMI fait de la désindexation des salaires la condition de la rénégociation de la dette extérieure ; pour atteindre cet objectif, les grèves sont déclarées illégales et les dirigeants syndicaux sont arrêtés.  La mondialisation de la pauvreté alimente le développement d’une économie planétaire orientée vers l’exportation et fondée sur une main-d’œuvre bon marché.  Mais les mesures de stabilisation imposées au Tiers monde pèsent en retour sur les économies des pays riches ; la pauvreté dans le Sud contracte la demande globale à l’importation qui finit par affecter négativement la croissance et le niveau d’emploi dans le Nord.  Ainsi l’austérité programmée par le FMI et la BM finit-elle par affecter toute la planète. 

Dette et Ajustement structurel. 
Depuis le début des années 1980, le fardeau de la dette des pays en développement s’est considérablement accru, et ceci en dépit des divers programmes de rééchelonnement proposés par les créanciers.  La dette à long terme des pays en développement était d’environ 62 milliards de $ en 1970.  Elle fut multipliée par sept durant les années 1970, pour atteindre 481 milliards en 1980.  La dette totale des pays en développement, incluant la dette à court-terme, se  situait  à plus de 2000 milliards en 1997, i,e, plus de 30 fois le montant de la dette en 1970.  Jusqu’au milieu des années 1980, les institutions multilatérales finançaient  de nouveaux prêts afin de permettre aux pays de rembourser leurs dettes auprès des banques commerciales et des créanciers officiels.  Entre 1986 et 1990, le transfert net des ressources en faveur du seul FMI a été de l’ordre de 31,5 milliards.  Les prêts du FMI aux pays en développement furent en quelque sorte financés par les pays pauvres eux-mêmes.  Il existe une relation étroite entre la gestion de la dette et les réformes macroéconomiques.  L’objectif des créanciers est de s’assurer que les nations endettées continuent à rembourser le service de la dette.  Les fonds ne sont accordés que si le gouvernement met en place les  réformes proposées par les créanciers.  Les pays qui refusent d’adopter les recommandations du FMI rencontrent de graves difficultés dans le rééchelonnement de leur dette.  De plus, le FMI dispose de moyens qui peuvent perturber une économie nationale.  Les pays réfractaires sont placés sur une liste noire.  Une fois le prêt accordé, les performances sont étroitement surveillées sur une base trimestrielle par les institutions de Washington. 
L’ajustement structurel est souvent considéré comme étant subdivisé en 2 phases distinctes : 

1e phase : La stabilisation économique à court terme. 
D’abord la dévaluation de la monnaie qui constitue le facteur principal enclenchant l’inflation des prix domestiques.  Une « maxi-dévaluation » qui entraîne  des hausses de prix immédiates- aboutit à une compression du pouvoir d’achat tout en réduisant la valeur  en devises étrangères des coûts de main-d’œuvre.  Elle diminue aussi la valeur en argent des dépenses publiques, ce qui permet la canalisation des revenus de l’Etat vers le service de la dette extérieure.  Le FMI exige également la désindexation des salaires.  La dévaluation de la monnaie est souvent exigée comme condition préalable à la négociation d’un prêt à l’ajustement structurel.  Le FMI dans le cadre de la thérapie de choc, propose souvent une dévaluation très forte et l’élimination des subventions et des contrôles de prix.  Conséquence :Les prix montent en flèche pour rejoindre le niveau mondial, cependant que le pouvoir d’achat de la population est gelé afin de « stabiliser la demande » et « d’éviter les pressions inflationnistes ». 
Cette stratégie débouche sur la dollarisation des prix qui signifie que les prix domestiques sont alloués sur ceux du marché mondial ; elle a pour conséquence la hausse des prix de la plupart des biens de consommation : aliments de base, biens durables, combustible… Non seulement le FMI niera les effets inflationnistes de la dévaluation, mais  encore il imposera le gel de la création de monnaie dans le but de « combattre  les pressions inflationnistes « .  Ce contrôle de la masse monétaire va obliger le gouvernement à comprimer ses dépenses réelles, à réduire les salaires réels et à licencier ses employés.  Alors que dans les pays endettés, les salaires sont jusqu’à 50 fois inférieur à ceux des pays riches, le FMI exige non seulement la « vérité des prix » mais  aussi la désindexation des salaires.  Du jour au lendemain, le niveau de vie s’effondre.  De  plus, le FMI exige une prétendue «  indépendance de la Banque centrale  à l’égard du pouvoir politique ».  Cela veut dire que c’est le FMI plutôt que le gouvernement qui contrôle la politique monétaire.  L’accord de prêt conclu avec le FMI empêche le gouvernement de financer les dépenses publiques par la création de monnaie par la Banque centrale.  Le pays devient de plus en plus dépendant des sources internationales  de financement, ce qui a pour conséquence de gonfler le fardeau de la dette extérieure.  Le FMI exige également l’indépendance  de la Banque centrale à l’égard du Parlement.  Dans plusieurs pays en développement, les cadres de la Banque centrale sont des anciens fonctionnaires du FMI et de la BM.  Ils sont souvent nommés directement par les institutions de Bretton Woods.  Ces institutions imposent la réduction de l’emploi dans le secteur public et des compressions budgétaires dans les programmes sociaux.  Ces mesures d’austérité frappent toutes les catégories de dépenses publiques.  Dans ce contexte, la composition des dépenses de chaque ministère est sous la supervision de la BM.  Selon elle, cette réduction des dépenses a pour but de « promouvoir la réduction de la pauvreté à moindre coût ».Ces compressions sont en grande partie responsables de la dégradation des écoles, des dispensaires et des hôpitaux, tout en fournissant un semblant de légitimité aux institutions de Washington. 
Concernant la libéralisation des prix, cette mesure consiste en l’élimination des subsides aux produits et services de première nécessité ;  dans une série de pays de Tiers monde, les prix du pain ou du riz étaient maintenus à un niveau  relativement bas grâce à ces subventions.  L’impact sur les salaires réels est immédiat.  La libéralisation des prix aura aussi un effet sur les prix des intrants.  Combinées à la dévaluation, les mesures prises conduisent à des augmentations substantielles des prix intérieurs des engrais, etc…   Cette politique aura un impact économique immédiat sur la structure des coûts dans la plupart des secteurs d’activité. Par ailleurs, le prix du pétrole est fixé par l’Etat sous la supervision de la BM.  Les augmentations du prix des carburants et de certains services publics ( eau, électricité) ont pour effet de déstabiliser les producteurs nationaux.  Par exemple, en Afrique subsaharienne , le coût élevé du transfert imposé par la BM empêche le paysannat de vendre sa production de manière concurrentielle par rapport aux produits agricoles importés d’Europe ou d’Amérique du Nord, lesquels sont fortement subventionnés. 

2e phase : Réforme structurelle. 
La mise en œuvre de la stabilisation économique est suivie par la mise en application d’un certain nombre de réformes structurelles en profondeur. 
- Libéralisation du commerce : 
Cela consiste à  libéraliser le commerce extérieur et  à ouvrir les frontières- cela accélère la « dollarisation « des prix, les prix intérieurs s’alignant sur ceux du marché mondial ( plus élevé).  Cette libéralisation est conçue en vue de  rendre l’économie   domestique plus « concurentielle ».  Mais combinée à la compression du pouvoir d’achat, cette libéralisation provoque la faillite d’importants secteurs de l’économie.  Les biens importés remplacent la production intérieure et contribuent  à accroître la  dette extérieure du pays. 
-Privatisation  des  entreprises d’Etat : 
Dans le cadre   du « redressement des finances publiques « , les institutions de Bretton Woods exigent  le débauchage massif des salariés et la fermeture des entreprises d’Etat « malades « .  Il y a  donc les  sociétés d’Etat « souffrantes » qui sont soumises à un programme « d’assainissement «    sous la surveillance de la Banque Mondiale,  phase préalable à la privatisation dans le cadre de la  renégociation de la dette extérieure. Tout comme dans les procédures de faillite, les sociétés d’Etat « saines »  d’Argentine et du Vénézuela , compagnies aériennes et de télécommunications incluses, furent achetées à un « bon prix » non par des entreprises privées mais par des sociétés d’Etat européennes.  Les revenus obtenus  grâce à cette privatisation » sont ensuite utilisés par les gouvernements pour rembourser les pays membres des Clubs de Paris et de Londres.  De nombreux pays  débiteurs sont ainsi simultanément incités à mettre leurs sociétés d’Etat aux  enchères.  Le capital international obtient ainsi le contrôle ou la propriété des entreprises d’Etat les plus rentables à un prix   dérisoire en ne faisant pratiquement aucun investissement réel. 
-La  réforme fiscale : 
L’introduction d’une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ou d’une taxe sur les ventes ainsi que les changements dans la structure de la taxation directe signifient un plus lourd fardeau fiscal pour les groupes à revenu moyen. Alors que les producteurs intérieurs sont soumis à l’impôt, les entreprises à capital mixte et étranger jouissent  toujours d’exemptions fiscales, moyen « d’attirer les investissements étrangers ». 
-Privatisation des terres : Un marché des terres est établi ; la paysannerie perd ses terres au profit des usuriers et marchands liés à l’agro-business.  La privatisation des terres sert aussi à rembourser la dette extérieure.  Les recettes de ces ventes sont canalisées par le Trésor vers les créanciers internationaux. 
-Libéralisation du système bancaire : 
Cette restructuration signifie l’ouverture du marché financier aux banques étrangères et la fermeture, « l’assainissement « ou la privatisation des banques d’Etat.  La Banque centrale, soumise à une vérification trimestrielle du FMI,  perd toute maîtrise de la politique monétaire nationale.  Le crédit subventionné aux agriculteurs à la petite et moyenne industrie locale doit disparaître ; désormais, le taux d’intérêt est fixé par le « libre »jeu du marché.  Et ce renchérissement du crédit ( avec des taux en monnaie locale supérieure à 20% ) contribue à son tour à ruiner l’économie nationale. 
-Recyclage de l’argent sale vers le service de la dette. 
La libéralisation des marchés financiers comporte, à la suite de l’intervention du FMI, la restauration du secret bancaire  favorisant le blanchiment de l’argent et la fuite des capitaux vers des comptes étrangers. La libéralisation des mouvements de capitaux sert les intérêts des créanciers.  C’est un moyen qui permet de canaliser l’argent sale ( produit du commerce illégal et criminel) et l’argent noir (celui qui échappe à l’impôt), vers le service de la dette, tout en offrant aux classes sociales privilégiées un mécanisme commode pour blanchir de grandes quantités d’argent obtenu illégalement.  Le fonctionnement est le suivant : 
Des  capitaux en devises sont transférés  d’un compte bancaire dans un paradis fiscal au  système interbancaire  d’un pays en développement.  Les autorités assurent la confidentialité de ces transactions.  Ces devises sont ensuite converties en monnaie locale et utilisés pour acheter des sociétés d’Etat ou les terres publiques mises aux enchères dans le contexte du programme de privatisation parrainé par la Banque Mondiale.  Ensuite, les entrées en devises étrangères sont canalisées vers le Trésor qui les assigne au service de la dette. 
-L’établissement des fonds d’urgence sociale. 
Ce  type de fonds sanctionne le retrait de l’Etat des secteurs sociaux.  Diverses organisations non gouvernementales ( ONG), financées par l’aide internationale, ont graduellement pris à leur compte de nombreuses  fonctions des gouvernements locaux dont le financement fut gelé à la suite du Programme d’Ajustement structurel.  La petite production manufacturière et les projets artisanaux, la sous-traitance pour les firmes d’exportation, la formation dans les communautés et les programmes de mise au travail, etc…sont réalisés dans le cadre du « filet de sécurité sociale ».  On assure la fragile survie des communautés au niveau local tout en contenant les risques  d’un soulèvement social. 

IMPACT ÉCONOMIQUE ET CONSÉQUENCE SOCIALE DU PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL.** 
L’ajustement structurel détruit l’économie nationale.  L’ensemble des mesures provoque l’effondrement économique et social.  Les mesures d’austérité conduisent à l’effondrement de l’Etat, l’économie nationale est remodelée et la production pour le marché intérieur est détruite par la compression du pouvoir d’achat. 
La solution préconisée par les institutions de Bretton Woods devient la cause d’un endettement accru. L’échec du PAS est incontestable.  La thérapie proposée par le FMI détruit l’économie, disloque la société civile des pays endettés et entraîne vers l’abîme.  Les institutions de Washington admettent d’ailleurs « qu’on ne peut citer aucun cas de succès brillant.  Mais le FMI affirme : « On ne peut pas dire avec certitude si ces programmes d’ajustement ont fonctionné ou non, »  En dépit de cet échec flagrant, le FMI fait valoir que l’ajustement a tout de même réussi à éliminer « les grands  déséquilibres macroéconomiques ». 
Les conséquences sociales de ces réformes, y compris dans les domaines de la santé, de l’éducation, des droits sociaux des femmes et de l’environnement, ont fait l’objet de nombreuses  études.  Les réformes du FMI et de la BM démantèlent de manière brutale les secteurs sociaux des pays en voie de développement. Les établissements d’éducation ferment leurs portes et les enseignants sont congédiés faute de fonds.  Dans le secteur de la santé, c’est l’effondrement des soins corporatifs et préventifs : l’équipement médical fait défaut, les conditions de travail sont insatisfaisantes, le personnel est mal payé. 
Les centres de santé en Afrique subsaharienne sont devenus, en fait, une source de maladie et de contagion. Il y rareté des fonds alloués aux fournitures   médicales.  On a vu surgir un certain nombre de maladies contagieuses que l’on croyait  contrôlées.  Elles incluent le choléra, la fièvre jaune et le paludisme. Directement   reliées aux compressions des dépenses publiques dues au PAS, les activités de contrôle et de prévention ont diminué de manière  catastrophique.  – Nous pourrions aussi parler de l’Amérique Latine, de l’Inde et autres pays.-  Les conséquences sociales de l’ajustement structurel sont pleinement reconnues par les institutions de Washington.  Mais les secteurs sociaux ne font pas partie des variables d’un modèle économique.  C’est un autre secteur : le secteur social. 

LA MONDIALISATION DU CHÔMAGE.* 
La mondialisation de la pauvreté s’accompagne d’une restructuration des économies nationales ainsi que d’une redéfinition de leur  rôle dans le nouvel ordre économique mondial.  Quand la « médecine économique » du FMI est appliquée simultanément et de manière uniforme dans un grand nombre de pays, elle aboutit  en quelque sorte à une mondialisation du chômage.  Cette  création de réserves de main-d’œuvre favorise à son tour la délocalisation  d’une partie importante de la base industrielle des pays développés vers les pays à faibles  salaires.  Que se passe t-il quand ces  réformes sont appliquées en même temps dans un grand  nombre de pays ?  Dans une économie mondiale interdépendante, la « somme des ajustements appliqués au niveau de chaque pays contribue en quelque sorte à une « mondialisation des  réformes » ayant pour conséquence de pousser l’économie mondiale dans l’abîme.  Le développement de l’industrie d’exportation à main-d’œuvre bon marché  dans le Tiers Monde est accompagné de fermetures d’usine dans les pays développés.  Depuis les années 1980, tous les secteurs de l’économie occidentale ainsi que toutes les catégories de travailleurs sont affectés par la délocalisation : restructuration et fermeture d’usines. 
Les médias présentent  généralement les nombreuses fermetures d’usine en Occident ainsi que les licenciements comme des cas isolés de « restructuration ».  Pourtant, l’impact combiné de ces actions micro-économiques sur les salaires  réels et l’emploi est dévastateur.  Chaque emploi perdu et transféré dans le Tiers monde entraîne une baisse correspondante du pouvoir d’achat dans les pays développés.  La demande( ainsi que les marchés de consommation) s’effondrent parce qu’un grand nombre d’entreprises dans plusieurs pays décident simultanément de réduire l’emploi et les salaires.  A son tour, la chute de la demande se répercute sur la production, contribuant à une nouvelle   vague de fermetures d’usines et de faillites et ainsi de suite. En Occident, les politiques gouvernementales favorisent la déréglementation du marché du travail, qu’il s’agisse  de la désindexation des salaires, de la généralisation de l’emploi à temps partiel, des mises à la retraite anticipée ou des prétendues réductions « volontaires » des  rémunérations. L’Alena contribue directement à la baisse de l’emploi et des salaires réels.  La relocalisation industrielle au Mexique  détruit des emplois et comprime les revenus réels aux Usa et au Canada.  L’Alena exacerbe la récession  économique : les travailleurs licenciés aux USA et au Canada ne sont pas des employés ailleurs dans l’économie et aucune nouvelle avenue de croissance économique n’apparaît comme résultat de la délocalisation des dépenses de consommation qui  résulte des mises à pied et des fermetures d’usines mène à la contraction des ventes et de l’emploi, et à de nouveaux congédiements dans les industries. 
Parlons du rôle de la  révolution  scientifique.  L’Extraordinaire développement de l’informatique, des télécommunications et de la production numérique dans les années 1980 sert à merveille le processus de délocalisation de la production, car les centres de décision sont instantanément reliés aux sites industriels et aux ateliers de montage dispersés à travers le monde.  Le système capitaliste peut ainsi organiser et contrôler l’économie de la planète tout entière. 

L’ÉCONOMIE DE RENTE* 
Le changement  technologique se combine aux  délocalisations et aux restructurations d’entreprises pour favoriser une nouvelle vague de fusions dans les industries clés.  Autrement dit, les pôles de croissance dans les pays développés se trouvent  désormais dans les « secteurs non matériels » : haute  technologie, économie de services, infrastructures commerciales et financières.etc…plutôt que dans le montage et la transformation industriels.  Avec le déclin de l’industrie manufacturière en Occident, « une économie de rente » s’installe dans les pays riches.  Le secteur des  services s’approprie la plus-value engendrée par les industries d’assemblage et de transformation.  En  plus du paiement de redevances et de droits d’utilisation de la technologie, une partie importante des revenus des producteurs du Tiers Monde est appropriée par les grandes sociétés commerciales, les distributeurs, les grossistes, le chaînes de détaillants, etc   des pays développés.  La production non matérielle subordonne la production matérielle. 
Les  industries d’exportation ne contribuent que très faiblement au développement économique des pays producteurs. « L’économie de rente » des pays riches s’approprie les revenus des producteurs directs.  Alors que la production matérielle a lieu dans un pays du Tiers Monde,  la plus forte augmentation du PIB est enregistrée dans les pays importateurs.  EX : le prix de détail des biens produits   dans le tiers monde est souvent plus de 10 fois supérieur au prix payé au producteur.  Une « valeur ajoutée » correspondante est ainsi crée artificiellement au sein de l’économie de services des pays riches, sans  qu’aucune production matérielle n’ait eu lieu.  Cette « valeur » s’ajoute au PIB des pays riches.  Par exemple, le prix de détail du café est 7 à 10 fois plus élevé que le prix FAB et environ 20 fois le prix payé au fermier du Tiers monde. Autrement dit, la plus grande partie des revenus des producteurs est appropriée par des marchands, intermédiaires et distributeurs. 

LES APPLICATIONS PRATIQUES* 
L’auteur expose ce qu’il en est dans d’autres pays du monde au  chapitre de la mondialisation de la pauvreté, Ce qui inclues les dettes nationales et les PAS.  
Que ce soit la famine et la guerre civile en Somalie, le génocide économique au Rwanda, l’Apartheid et la néolibéralisme en Afrique Australe, la famine et l’implosion sociale en Inde, le Bangladesh sous la tutelle des bailleurs de fonds, le Vietnam et la destruction économique d’après guerre , la dette et la  démocratie au Brésil, la thérapie de choc au Pérou, la Bolivie : dette et narcotrafic, le tiers-mondialisation de l’Ex- Union soviétique et le démantèlement de la Yougoslavie ainsi que le recolonisation de la Bosnie- Herzégovine. L’auteur termine avec les pays développés, à savoir la crise financière en Occident et l’ajustement structurel au Québec. 

LA CRISE FINANCIERE EN OCCIDENT* 
A tort présentée comme cyclique, la crise économique en Occident apparaît en fait comme structurelle. Fusions, restructurations, délocalisations accroissent les capacités de production tout en pesant sur le pouvoir de consommer.  Dans chacune des économies occidentales, des usines ferment et des salariés se retrouvent au chômage : restructuration industrielle dans l’aérospatiale, délocalisation de la production automobile vers l’Europe de l’Est et le tiers-monde, fermeture des mines de charbon au Royaume-Uni. 
Le  gonflement des dettes publiques. 
Depuis le début des années 1980, une grande partie des dettes des grandes sociétés et banques en Occident ont été effacées et transformées en dettes publiques.  Ce phénomène de « conversion » est un élément central de la crise : les pertes ont été systématiquement  transférées  à la charge de l’Etat.  De plus, une bonne partie des subventions publiques, au lieu de stimuler  la création d’emplois, ont été utilisées pour financer les concentrations d’entreprises, des technologies limitant la main-d’œuvre et des délocalisations vers le tiers-monde.  Un cercle vicieux a ainsi été mis en place.  Les destinataires des subsides gouvernementaux sont devenus les créanciers de l’Etat.  Les bons émis par le Trésor pour financer les grandes firmes sont acquis par les banques et les institutions financières, qui bénéficient aussi des subsides étatiques.  On nage en pleine absurdité : l’Etat finance de la sorte son propre endettement, des subsides sont utilisés pour l’achat de la dette publique.  Le gouvernement est ainsi coincé entre des milieux d’affaires faisant pression pour obtenir des subventions et ses créanciers.  Et parce qu’une grande part de la dette publique est détenue par des institutions financières privées, ces dernières sont à même d’influencer les gouvernements afin de contrôler davantage les ressources publiques…. 
De surcroît dans nombre de pays membres de l’OCDE, les pratiques des banques centrales ont été modifiées afin de répondre aux exigences des marchés.  Ces institutions sont devenues de plus en plus « indépendantes et ont été mises à l’abri des influences politiques. »  En  réalité, la Banque centrale ( qui n’est  responsable ni devant le gouvernement ni devant les élus) opère en tant que bureaucratie autonome sous la tutelle des intérêts financiers privés.  Ce sont eux, plus que le gouvernement, qui déterminent la politique monétaire. 
Les créanciers de l’Etat sont de la sorte devenus les véritables détenteurs du pouvoir, cependant que se répandait une idéologie uniforme, que le « consensus « recouvrait la palette politique tout entière au nom de la nécessaire réforme macro-économique aux USA et en Europe. 

L’AJUSTEMENT STRUCTUREL AU QUÉBEC* 
Le mot d’ordre est lancé : « l’économie est malade » ; on nous répète à satiété que pour aboutir au projet de société, il faudra nécessairement passer par l’assainissement des finances publiques…Les citoyens sont confus car les fermetures, les coupes dans les programmes sociaux et les mises à pied sont exigées au nom de la social-démocratie.  Cette thérapie économique affecte tous les secteurs de la société québécoise : réduction des salaires afin que les travailleurs québécois soient davantage « concurrentiels », dérogation aux droits des femmes, fermetures des hôpitaux, compressions des prestations aux aînés, coupes dans l’assistance sociale et l’assurance maladie, resserrement des budgets des commissions scolaires, des cégeps et des universités, fermeture des garderies en milieu scolaire, privatisation de l’eau… Les compressions sèment le désarroi et la confusion dans les milieux de travail.  Une décomposition du système d’éducation s’amorce au niveau des commissions scolaires. 
Le premiers ministre invite les travailleurs au « partage volontaire de l’emploi » ou à la retraite anticipée afin de dégager les montants nécessaires au remboursement de la dette publique.  En fait, il s’agit d’un « partage du chômage » dont le fardeau s’abat inévitablement sur les jeunes à la recherche d’emplois précaires…En proposant le déficit zéro, le gouvernement veut satisfaire les diktats des marchés  financiers. Exigées par Wall Street, les mesures d’austérité adoptées au Québec ressemblent fort à la « thérapie de choc » que le FMI impose aux pays endettés du tiers-monde.  La dette publique québécoise est « notée » par les marchés financiers et des firmes spécialisées comme Moody’s ou Standard and Poors.  On attend du ministre des Finances qu’il rende des comptes aux grandes banques.  « Démocratie autoritaire », le gouvernement voudrait ( par l’entremise d’un projet de loi) puiser dans les caisses de retraite des salariés de l’Etat afin de rembourser Wall Street.  Les réalités économiques sont truquées, les données sur le chômage sont manipulées.  Aveuglés par le dogme libéral, les dirigeants politiques nient l’existence d’une crise. Selon M. Landry, on maintiendra le cap « à moins d’une détérioration  importante des conditions économiques ».  La montée du chômage et de l’exclusion sont présentées comme étant des réalités transitoires et passagères : « un mauvais moment à passer… 
Autrement dit, la mise au chômage de contribuables ainsi que les faillites ne contribuent   guère à l’accroissement  des recettes de l’Etat.  L’assiette fiscale est rapetissée, la « solution » préconisée par le ministre de Finances devient la « cause » de la crise fiscale. La pauvreté et l’exclusion augmentent, la pouvoir d’achat s’effondre…. 

LES SOLUTIONS DE RECHANGE* 
Il s’agit de réfuter cette logique implacable des mises à pied et des compressions.  Il faut refuser « la loi sur l’élimination du déficit et l’équilibre budgétaire » ; les citoyens doivent rejeter avec fermeté ce modèle économique destructeur, orienté vers la compression  du niveau de vie.  L’objectif du déficit zéro ne résout absolument rien : il contribue à exacerber la crise des finances publiques, l’assiette fiscale de l’Etat s’affaisse, le déficit zéro devient la cause de cette crise et non pas la solution…Il s’agira pour la société civile québécoise (organisations et coalitions de citoyens, syndicats, groupes socio-communautaires, associations de producteurs indépendants, associations de professionnels et de travailleurs indépendants, associations d’étudiants), de formuler les fondements d’une politique expansionniste ayant pour objet primordial la relance du pouvoir d’achat afin de permettre la mobilisation des ressources et la reprise dans les secteurs les plus affectés par la récession.  En matière de création d’emploi, il s’agira de développer des mesures concrètes afin de protéger les entreprises menacées par la faillite.  Les implications de l’ALENA pour l’économie du Québec et des régions devront faire l’objet d’un important débat.  Concernant le redressement des finances publiques, il s’agira également d’identifier les véritables causes de l’endettement 
afin de réduire la dépendance de l’Eta envers ses créanciers. 

COMMENTAIRES ET CONCLUSIONS PERSONNELLES.* 
Le  FMI , la BM et les créanciers internationaux ont-ils choisi le meilleur rôle ? C’est évident, être les libérateurs ou les sauveurs des pays endettés ;  mais les faits démontrent qu’ils sont aussi les créateurs de l’accumulation de ces dettes ; leurs buts sont d’endetter davantage avec les PAS. 
Voyons trois titres d’articles du journal La Presse à des dates diverses et concernant le FMI. 
Le 1e mai 2001 : « Le FMI aime mieux prévenir que guérir » Le 30 avril 2001 : « Accord entre le FMI et l’Argentine pour une poursuite de l’aide ». Le 28 avril 2001 ; « Le FMI et la Banque Mondiale au secours d’une économie mondiale faiblissante ». 
Je rappelle au lecteur que le FMI et la BM tiennent deux fois par année des réunions : septembre et mai. Les deux organismes travaillent main dans la main puisqu’ils sont aussi des voisins de paliers à Washington. Les réunions de septembre 2002 du FMI viennent de se terminer ; qu’avons-nous vraiment appris qui pourraient nous faire croire que les nations ont bien profités  des prêts du FMI ?  On donnera plutôt beaucoup d’explications pour mêler les cartes et ne pas dire la vérité.  Qu’avons-nous besoin d’entendre de plus pour nous convaincre, à moins de ne pas vouloir voir les réalités ? 
Pour en savoir davantage, quoi de mieux que de laisser s’exprimer M. Joseph Stiglitz, ancien économiste à la Banque Mondiale et qui vient de publier « La Grande  Désillusion ». Il écrit :  « Un demi-siècle après sa fondation,  il est clair que le FMI a échoué dans sa mission ».  Il a fait des erreurs dans tous les domaines où il est intervenu ; le développement, la gestion des crises et la transition du communisme au capitalisme ». 
Le problème ?  Une croyance aveugle aux mécanismes du marché et un aveuglement  volontaire aux souffrances des peuples touchés par ses politiques d’austérité »  Le FMI a cessé de servir les intérêts de l’économie mondiale pour servir ceux de la finance mondiale »  - Et tout cela , comme par hasard, profite surtout aux grandes banques. - A preuve, l’institution est toujours intervenue à coups de milliards de dollars pour permettre aux spéculateurs de quitter à bon compte un pays en crise. Ce qui rend la spéculation lucrative, c’est l’argent des Etats soutenus par le  FMI.  Quand le FMI et l’Etat brésilien par exemple ont dépensé, fin 1998, près de 50 milliards de dollars pour maintenir le taux de change à un niveau surévalué, où est allé cet argent ?… Une grande partie est allée dans les poches des spéculateurs. »  Et la note est refilée au peuple brésilien…  Il réserve ses critiques les plus cinglantes au cas de la Russie, où il dresse le portrait d’un FMI complice du pillage systématique qui, dans ce pays, a tenu lieu de politique économique depuis l’effondrement de l’URSS.  En conclusion, M. Stiglitz propose une réforme des institutions financières internationales.  Le FMI devrait, dit-il, revenir à sa mission première qui est de prêter aux gouvernements en temps de crise, pour leur permettre de mettre en œuvre des politiques créatrices d’emploi et d’équité sociale. Toutes les institutions devraient être plus transparentes et être dirigées par les gens sur lesquels elles ont un impact. 
Ces commentaires vont certainement dans le sens de l’auteur du livre La Mondialisation de la pauvreté. 
Tous les faits le démontrent ; pas besoin de suivre un cours à l’université pour comprendre ce qui se passe et ce qu’est vraiment le FMI et la BM.  Que devons-nous faire maintenant ?  C’est simple ; dire ce qui est, dire la vérité à chacun des citoyens de notre pays, de notre province. 
Dans les discours du budget, on parle des efforts à faire pour réduire la pauvreté, d’assainir les finances publiques, de diminuer les salaires…les grosses entreprises nous parlent de fusions, de restructurations, de relocalisation de la main-d’œuvre….  Quand vous lirez les journaux officiels, vous comprendrez mieux maintenant le côté plus officieux.  Sommes-nous fatigués de financer notre propre endettement et de créer notre faible niveau de vie ?  En avez-vous assez ?  Vous sachez quoi faire maintenant….maintenant… 
RIEN DE MEILLEUR QUE LA CONSCIENTISATION ET L’ÉDUCATION DES NATIONS. 
PS : Faites suivre ce document. 
Jean Claude Thériault 

Septembre 2002