miercuri, 16 martie 2011

Où est passé le Birobidjan ?

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Birobidja este numele republicii autonome evreiești din cadrul fostei URSS, dar este și numele unui teritoriu care există în cadrul Comunității statelor independente deci și în cadrul Rusiei. Cu prietenie, Dan Culcer

Où est passé le Birobidjan ?

mercredi 26 mars 2008, par Jean-Marie Chauvier
A part quelques initiés, tout le monde a ignoré, et ignore toujours, qu’il existe une « république autonome juive », installée il est vrai sur un territoire inhabité de l’URSS. En 1928 (donc vingt ans avant la création d’Israël), sur proposition du président Mikhaïl Kalinine, Staline décide de créer à 8 400 kilomètres de Moscou, au Birobidjan, région perdue, marécageuse et désertique de l’Extrême-Orient sibérien, près de la frontière avec la Chine, une « entité nationale juive », avec le statut de terre d’accueil pour les Juifs d’URSS. En 1934, le Birobidjan reçoit son statut officiel de région autonome juive. En 1937, on y compte 37 000 Juifs.
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La Russie, Moscou et... le Birobidjan
La comparaison avec Israël serait évidemment excessive : le Birobidjan n’est pas un « Etat juif », mais une « autonomie » plus ou moins relative selon les époques, où la population juive et la langue officielle yiddish — largement enseignée jusqu’en 1948 — sont peu à peu devenues quasiment fictives. Après l’implosion de l’URSS en 1991, un grand nombre de ses habitants a émigré en Israël, en Europe ou aux Etats-Unis. Aujourd’hui, la population serait d’environ 5 800 personnes d’origine ou de religion juive — sur un total de 200 000 — et un petit mouvement de retour semble s’esquisser (environ 150 personnes depuis ces dernières années).
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Cérémonie pour le 70e anniversaire du Birobidjan (photo officielle).
La Région (ex-république) autonome juive du Birobidjan, ainsi qu’on l’appelait jusqu’en 1996, était l’un des quatre-vingt neuf « sujets » de la Fédération de Russie, formée après la dislocation de l’URSS. Elle devait être intégrée le 1er mars 2008 à la région de Khabarovsk. Ce regroupement fait partie d’une réforme en cours, dont la caractéristique est de dissoudre des régions et districts de petites minorités ethniques dans des ensembles administratifs régionaux, ou encore de regrouper les villes de Moscou et Saint-Pétersbourg avec leurs régions environnantes de Moscou et Leningrad (l’ancien nom de la ville est resté pour la région). Cette réforme se fait au nom de la « rationalité » économique et administrative. A l’automne 2007, il n’y avait déjà plus que quatre-vingt cinq « sujets » (au lieu de quatre-vingt neuf).
Le Birobidjan avait été créé après des tentatives infructueuses en vue d’établir un territoire juif dans d’autres régions, notamment la Crimée (Ukraine) où des communes agricoles juives s’étaient formées, dont certaines ont d’ailleurs subsisté jusqu’au génocide nazi. Mais, dans ces régions, la création d’une république juive rencontrait de fortes oppositions locales. Au point que le projet criméen, relancé après 1945 et encouragé par les Juifs américains, fut l’un des prétextes de la répression antisémite déclenchée par Staline en 1948 et qui dura jusqu’à sa mort en 1953.
A écouter : une valse composée pour les 65 ans du Birobidjan.
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La création d’un territoire juif en URSS, dont l’idée remonte à 1917, a souvent étonné : elle apparaît comme une version soviétique du « sionisme », alors que celui-ci y était condamné. Il n’en est rien : le projet sioniste visait la terre historique de Palestine, alors qu’en URSS la politique officielle consistait à former des territoires à titulaires ethniques : il en fut de même pour les Allemands de la Volga, les Tatars de Crimée ou de Kazan, les Abkhazes et les Ossètes de Géorgie installés en « autonomies » sur la terre de leurs ancêtres. D’autres minorités sans territoire le sont restées : les Grecs par exemple, ou les Coréens.
La « curiosité » du Birobidjan est qu’il a été installé dans une région d’Extrême-Orient où ne vivaient pas de Juifs auparavant. S’il s’agissait, pour Staline, après l’émancipation des Juifs par la révolution bolchevique, de créer une république juive de nature à satisfaire l’aspiration nationale de certains d’entre eux [1], d’autres observateurs privilégient la volonté de les éloigner et d’en profiter pour peupler une région stratégique, aux frontières de la Mongolie et, au-delà, de la Chine. Cette opération s’explique aussi par le contexte des années 1920-1935, favorable à un certain fédéralisme et au développement des cultures nationales, avant que Staline n’impose centralisme et russification — ce qui n’a pas empêché l’URSS de conserver sa diversité linguistique.

Notes

[1] C’était, par exemple, une des revendications du parti juif de gauche Poale Sion Smole.
* Journaliste, Bruxelles.

17 commentaires sur « Où est passé le Birobidjan ? »

  • permalien Alain Decaux :
    26 mars 2008 @17h12   »
    Hitler n’avait-il pas pensé à Madagascar dans un premier temps pour les Juifs ?
  • permalien Samia Mokhtari :
    26 mars 2008 @19h29   « »
    Bonjour,
    Que voulez-vous dire par "à titulaire ethnique" ?
    Merci
  • permalien David Avalo :
    28 mars 2008 @19h24   « »
    J’allais justement poser la meme question, c’est quoi titulaire ethnique ? Je crois plus au moins comprendre, mais, je veux confirmer.
  • permalien m.tweedledum :
    30 mars 2008 @20h23   « »
    Yes Hitler and others briefly considered Madagascar as a solution to die Judenfrage. That was before they settled on Palestine and joined forces with the Zionists to send Germany’s and later all Europe’s Jews there. Hitler was a Zionist, the Nazis actively promoted Zionism, and they resorted to the Final Solution only when Zionism proved infeasible for their purporses. See Francis R. Nicosia, The Third Reich and the Palestine Question.
  • permalien Jean-Marie Chauvier :
    31 mars 2008 @10h57   « »
    A propos des ethnies titulaires
    Chaque entité de l’URSS- république fédérée, république autonome, région autonome ou "arrondissement national" - avait une ethnie titulaire (autochtone et éventuellement, mais pas toujours, majoritaire) d’où découlait en principe la langue officielle locale. C’était surtout le cas des quinze républiques fédérées. Les ethnies non titulaires étaient traitées comme minorités. Et parfois opprimées. Les Kurdes, par exemple, étaient bien traités en Arménie mais pas en Azerbaidjan.
    Dans la réalité, les situations variaient d’une république et d’une région à l’autre. Les 15 républiques fédérées (devenues 15 états indépendants après la fin de l’URSS) disposaient d’une large autonomie culturelle selon les cas. Les autres républiques et régions autonomes vivaient des “autonomies” réduites ou fictives.
  • permalien Adrien Mathieu-Hurtiger :
    31 mars 2008 @11h20   « »
    La solution de Madagascar a d’abord été envisagé conjointement par la France et la Pologne dès 1937. Le projet émanerait du Comité pour la Défense des droits des Israélites en Europe Centrale et Orienta. Il a été présenté à M. Moutet, ministre français des colonies, et envisagé favorablement par ce dernier, qui s’inquiétait principalement du financement de l’opération et de l’influence des populations juives-polonaises sur le marché de l’emploi à Madagascar.
    En outre, cette idée d’émigration massive en Afrique n’est pas neuve. Dans un contexte fort différent, Théodor Herzl, en 1903, avait présenté un projet d’installation provisoire en Ouganda.
  • permalien Dominique Vidal :
    31 mars 2008 @12h56   « »
    Madagascar, projet ou euphémisme ?
    La « solution malgache » évoquée ici mérite un commentaire.
    De nombreux dirigeants nazis ont en effet évoqué, en 1939-1940, un possible « transfert » de plusieurs millions de Juifs européens à Madagascar. Cette opération, il faut le préciser, était conçue d’emblée comme meurtrière : ses organisateurs comptaient sur le climat malgache pour décimer les immigrants...
    Encore fallait-il pour la réaliser, outre l’accord de Vichy, que la résistance de la Grande-Bretagne et par conséquent sa suprématie maritime soient brisées. Or Londres tint bon, mettant fin au rêve d’un Empire colonial allemand en Afrique, Madagascar compris.
    Mais, surtout, la plupart des historiens se demandent désormais si Hitler a jamais pris au sérieux ce projet, comme, plus tard, celui de « Réserve juive » en Pologne, puis en Sibérie. Ces formules ne recouvraient-elles pas en fait un euphémisme de la « solution finale » bientôt mise en œuvre par les Einsatzgruppen en Union soviétique, et qui serait « industrialisée », à partir de 1942, dans les centres d’extermination ?
    Encore un mot sur l’étrange formule de M. Tweedledum selon laquelle Hitler aurait été « sioniste ». Entre leur prise du pouvoir en 1933 et le déclenchement de la seconde guerre mondiale en 1939, les nazis ont en effet donné la priorité à l’émigration des Juifs allemands, puis autrichiens. C’est dans cet esprit qu’ils ont signé un accord, dit « Haavara », avec l’Organisation sioniste mondiale, afin de favoriser les départs vers la Palestine, avec le transfert sur place de biens juifs sous forme d’exportation de produits allemands à raison de 50 000 Reichsmark par émigrant.
    Mais cette perspective s’évanouit avec la guerre, qui vit la « politique juive » du IIIe Reich passer progressivement - dans un processus de radicalisation inséparable de la logique d’un conflit mondial, avec les victoires initiales de Berlin, puis ses défaites - de l’émigration à la ghettoïsation et à l’extermination.
  • permalien Odilon :
    31 mars 2008 @23h46   « »
    l’île aux enfants
    Merci pour cet article fort instructif !!!
    Et dire que j’ai mis presque trente ans à découvrir de tels informations...
    La frénésie de l’homme moderne à vouloir faire coïncider à tout prix un territoire un peuple, une langue et une confession m’épate !
    Alors quand cela c’est fait en plein contexte de planification stalinien à l’autre bout du monde, c’est du pur délire !
    Allez je me réécoute cette valse anniversaire si furieusement sérieuse !
  • permalien Gaston PELLET :
    11 août 2008 @16h27   « »
    C’est fou ce que l’anticommunisme -et bien sûr dans la foulée, l’antisoviétisme - peut faire écrire de bêtise !
    Je connais le Birobidjan depuis que, avec quelques amis, nous avions implanté le MRAP à Avignon à la fin des années 70. Je connais aussi parfaitement, bien sûr, l’histoire du sionisme et de la création d’Israël.
    Si on lit sans parti pris la présentation qui est faite de la question du Birobidjan par J.M. Chauvier, on observe que, nonobstant la position très lointaine, pour cause d’hostilité de la population comme chez nous pour l’implantation de terrains pour "gens du voyage", l’intention du pouvoir soviétique était tout à fait louable.
    Eh bien non, les réactions (M. Decaux en tête bien entendu !) sont d’emblée négatives et l’on dégaine tout de suite l’amalgame Staline/Hitler, URSS/Allemagne nazie.
    Tous les commentaires finissent par tourner autour de la déportation des juifs et le génocide nazis. Pratiquement rien sur le Birobidjan, c’est un comble !
    L’amalgame est désormais enraciné "grave" dans les esprits et tout ’le monde’ y est pour quelque chose...
    Merci Dominique Vidal pour vos explications sur... la déportation à Madagascar et souvenez-vous d’une empoignade verbale sympathique à Avignon, alors que nous vous avions invité - le Comité Palestine Vaucluse- pour évoquer votre livre "Le péché originel d’Israël" sur l’exemplaire en ma possession duquel est écrit : "Histoire de la purification ethnique de la Palestine par les Juifs (israéliens est-il ajouté !).
    Les Soviétiques voulaient-ils pratiquer la purification ethnique en créant le Birobidjan ?
    Gaston PELLET
  • permalien Daniel Lévy :
    31 août 2008 @02h43   « »
    Quand l’URSS a éclaté, le Birobidjan a tenté de devenir un état juif autonome, mais le gouvernement israélien, qui ne pouvait tolérer une telle ’concurrence’, a tout fait en sous-main pour saborder ses efforts.
  • permalien Karine :
    2 mars 2009 @11h49   « »
    Effectivement Herzl n’a jamais parlé que d’un"asile de nuit" provisoire pour la solution Ouganda
    Mis en minorité, il a vite fait machine arrière
    Ca n’enlève rien au caractère amoral de la solution palestinienne
    "Terre des aïeux" dont, aidés ou non par le post -sioniste Sand, les Juifs sont évidemment incapables de prouver leur lien ascendental
    Qui d’entre nous prétendrait pouvoir prouver qu’il est descendant des Gaulois ?
    Ces sionistes ne reculent devant aucune incohérence
  • permalien georges972 :
    3 mars 2009 @10h30   « »
    Je suis toujours tres etonne par les derives des lecteurs des qu’on aborde les problemes des Juifs, du sionisme et de l’Etat d’Israel.
    Le sujet etait le Birobidjan. Le seul chiffre de 37.000 personnes juives qui fut le summum de la colonisation de ce territoire ou d’autres minorites ethniques evoluaient deja montre de toute evidence que les tentatives sovietiques furent voues a l’echec. Au meme moment, en Palestine, il y avait deja au moins 400.000 Juifs.
    Il semblerait donc que l’existence meme d’un territoire, vide ou pas, n’est pas suffisant. Il faut que ce territoire evoque aussi une histoire, une mythologie, qu’il soit ancre dans une culture, des souvenirs, une langue, des traditions.
    Le Birobidjan a ete un echec car il lui manquait tout cela. D’autres tentatives territorialistes furent entreprises, soit d’une facon toute theorique (aux USA par exemple), soit d’une facon tout a fait pratique, comme en Argentine avec les efforts du Baron de Hirsch. En Argentine, il existe encore quelque agglomerations qui ont vu le jour a la fin du 19e siecle sous l’impulsion d’une colonisation juive. La-bas aussi, ce que j’ai ecrit sur le Birobidjan s’y est reproduit.
    Aussi, et meme si cela a conduit a un conflit qui n’est pas encore resolu, l’experience israelienne est la seule qui est sue lier un territoire avec une langue, des traditions, une histoire, une mythologie et un peuple, car ce que Shlomo Sand ecrit n’a rien a voir avec la realite mais n’est tout au plus qu’un voeu pieux d’un auteur en mal de succes.
  • permalien oulianov666 :
    19 mai 2009 @22h06   « »
    Alors là, c’est le summum de la tartufferie.
    Je cite :"Il semblerait donc que l’existence meme d’un territoire, vide ou pas, n’est pas suffisant. Il faut que ce territoire evoque aussi une histoire, une mythologie, qu’il soit ancre dans une culture, des souvenirs, une langue, des traditions." ?????
    Bon ,par exemple nombre d’entre nous sommes d’origine extra-territorrialle par rapport a la France et alors !! Doit-on nous faire le procés de la motivation à défendre le territoire sacré de l’hexagone et des valeurs , etc.... qui s’y rattache ....Il n’y a évidemment pas de terre sainte, sinon à quoi sert l’homme, la personne humaine....
  • permalien oulianov666 :
    19 mai 2009 @22h16   « »
    "Aussi, et meme si cela a conduit a un conflit qui n’est pas encore resolu, l’experience israelienne est la seule qui est sue lier un territoire avec une langue, des traditions, une histoire, une mythologie et un peuple, car ce que Shlomo Sand ecrit n’a rien a voir avec la realite mais n’est tout au plus qu’un voeu pieux d’un auteur en mal de succes."
    Preuve absolue qu’un mauvais argument a besoin d’etre répété et répété encore pour donner l’impression d"une réalité et d’une fausse profondeur. (même avec des fautes d’orthographe)
    Je pense, moi, et d’expérience, que l’installation réussie d’un chez soi eSt conditionné par les bonnes relations avec ses voisins, cela tombe sous le coup du bon sens.........
  • permalien Alexandre :
    26 octobre 2009 @12h49   « »
    Vaste débat sur l’identité .........
    Vous venez d’ouvrir un large débat très interessant sur le rapport entre identité et sol (ou terres ou territoire).
    Sujet tout à fait actuel, réouvert par le Ministre Besson.
    Pour ma part, je crois que l’identité d’un individu est intimement liée à une terre et un territoire.
    Je pense que la terre et le territoire par lesquels il est lié peuvent être réel, concret, historique, architectural, construit et/ou bâti.
    Mais pas seulement.
    Ils peuvent naître d’un rêve, un espoir, une envie et d’un souvenir.
    Je pense que l’on pouvait en 1955 être Français dans le magreb algérien [je ne veux pas utilisé le mot "Algérie", qui pourrait être compris comme le territoire national qui n’existe pas encore à cette période].
    Mais je pense aussi qu’en 1955, le magreg algérien ne pouvait pas être la France.
    En fait, ce qui est beau, magique et plein de potentiels, c’est que la notion d’identité n’est pas une et unique. Chaque individu à une multitude d’identités avec laquelle il jongle au quotidien.
    Et c’est quand on oublie c’est notion de pluriel en chacun de nous que nait les extrémismes d’un bord ou d’un autre, qui ne sont que des visions partielles et partiales des individus, des choses et/ou des événements.
    Par ailleurs, si on commence à amener la notion de politique dans un rapport à une terre, le débat devient insoluble.
    Ma réponse c’est qu’il n’y a pas qu’une vérité.
    L’identité reliée à une terre n’est elle pas aussi une problématique de politique de sécurité publique (pour ne pas dire sécurité nationale) et ce, depuis la nuit des temps, des terrains de chasse et de cueillette jusqu’au terrains de transport/communication et de réserves des sols/sous-sols ?
    A.L.
    P.S. : je me suis obligé à ne faire aucun jugement de valeur ni à rentrer dans une opposition bien/mal. Je vous demanderai de lire ce post avec la même méthode afin de faire avancer le débat.
  • permalien K. :
    9 juin 2010 @14h49   « »
    Pourquoi certains juifs préfèrent vivre en Sibérie plutot qu’en Israel.
  • permalien Nathan :
    9 juin 2010 @15h20   «
    C’est formidable ! Ils veulent maintenant nous parquer au Birobidjan, comme y avait songé Staline. C’est vrai que ça résoudrait tout. Tous les juifs israéliens au Birobidjan. Ne resteraient plus en Palestine que les ultra-religieux acceptant la férule locale. On reviendrait comme au bon vieux temps. Comme l’écrit Benny Morris dans "Victimes" :
    "Au XIXème siècle et au début du XXème siècle, les Arabes de Palestine se référaient souvent aux Juifs en termes d’awlad al-maut (enfants de la mort)."

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