duminică, 27 februarie 2011

Emrah KAYNAK. Le nouveau désordre mondial

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Textul e mai vechi, 2007, are însă o actualitate care ne va lega de evenimentele din nordul Africii. Are cineva vreo propunere de explicație, în afara setei de democrație care ar fi animat aceste revolte «spontane» ? Petrolul, poate? Eu nu mai cred în spontaneitatea revoltelor populare de pe vremea când am citit istoria revoluțiilor din Franța sau Rusia.
Firește că ar trebui puse pe alte șapte coloane evenimentele produse de alte imperialisme : cel spaniol, cel britanic, cel francez, cel german, cel japonez și cel rus. Cred că nu am uitat pe nimeni. Ordinea e aproape cronologică. Cu prietenie, Dan Culcer

Le nouveau désordre mondial

« La faiblesse de la force est de ne croire qu’en la force » Paul VALERY
On parle souvent de la Pax Americana pour dénommer l’ordre résultant de l’hégémonie des Etats-Unis. Cette position de force n’est pas un gage d’équilibre et de paix à l’échelle mondiale. C’est ainsi que les États-Unis avec le concours de leurs partenaires interviennent de façon chronique lorsque leurs intérêts stratégiques sont menacés comme dans la Guerre de Corée (1950-1953), dans la Guerre du Viêt Nam (1968-1975) ou plus récemment dans la Guerre en Irak (2003). Les gendarmes sont censés assurer l’ordre public et non le troubler. Contrairement à ce que laisse entendre ce terme, les Etats-Unis ne sont pas un facteur de stabilité ayant pour vocation de préserver le statu quo. Les néo-conservateurs tout imprégnés d’un élitisme nietzschéen et d’un messianisme expansionniste fustigent l’immobilité et font de la force une vertu et de la guerre une démonstration. Conformément à leur vision anthropologique désabusée, l’homme auquel ils attribuent un caractère naturellement mauvais doit être commandé par la force.
Aux fondements de la politique étrangère américaine se trouve le concept de « destinée manifeste », au relent religieux indéniable. Il n’y a qu’un seul destin possible pour l’humanité et c’est bien évidemment aux Etats-Unis de le manifester. Après s’être étendu vers l’ouest, le modèle américain doit s’étendre à l’est et au sud. C’est la voie évidente de la nation américaine, inspirée de Dieu, de s’étendre et de conquérir l’ensemble d’abord du continent et ensuite du monde. Les Indiens, dont la culture communautaire était irréductible au modèle de référence, devaient se laisser civiliser de gré ou de force. Il en va de même aujourd’hui des Arabes auxquels on dénue toute forme de civilisation. On les considère comme inhumain, sans compassion, inculte, cruel. Cette approche dédaigneuse adossée à un complexe de supériorité sanctifie le clivage du civilisé et du barbare par le biais de l’occupant et de l’occupé. Les interventions sont justifiées par un discours moralisateur insufflant une vision du monde manichéenne dans lequel l’Amérique fait offrande de sa démocratie aux peuples barbares. Montaigne disait avec à propos que « chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage ».
Depuis ses origines, l’histoire de ce pays à peine double centenaire est entachée de sang. Un regard furtif sur les nombreuses interventions hors de son territoire nous en convaincra :
1846 : Guerre américano-mexicaine : les États-Unis d’Amérique annexent la moitié du territoire mexicain.
1852 et 1853 : Argentine : intervention en vue de protéger les intérêts américains suite à une révolution.
1853 : Nicaragua : protection des citoyens et des intérêts américains pendant des troubles politiques.
1854 : Nicaragua : intervention suite à un acte d’insubordination.
1859 : Chine : protection des intérêts américains à Shanghai.
1893 : Hawaii : intervention en 1893 et annexion définitive en 1898.
1894 : Nicaragua, intervention pour protéger les intérêts des États-Unis suite à une révolution.
1898 : guerre hispano-américaine en vue de s’approprier les colonies de Porto Rico, Guam et les Philippines. Intervention militaire à Cuba avec comme motif la libération de la tutelle espagnole. Les États-Unis imposent un droit d’ingérence dans les affaires intérieures du pays connu sous le nom de l’amendement Platt.
1903 : Colombie : mise en place d’une révolte, visant à la séparation de ce qui deviendra la république de Panama en vue de la construction du Canal de Panama.
1915 : intervention à Haïti en 1915 et occupation jusqu’en 1934.
1916 : intervention en République dominicaine.
1916-1917 : expédition punitive au Mexique suite à l’incursion de l’armée de Pancho Villa aux Etats-Unis.
1917 à 1918 : participation américaine à la Première Guerre mondiale
1941 à 1945 : protagoniste de la Seconde Guerre mondiale, en Europe et dans le Pacifique.
1945 et 1946 : envoi de troupes et bombardements en Chine. 1946 : soutien au gouvernement philippin en proie à une insurrection.
1947 : soutien logistique militaire au régime mis en place par le Royaume-Uni en Grèce.
1950 à 1953 : Guerre de Corée
1953 : organisation d’un coup d’état en Iran.
1954 : renversement du gouvernement progressiste de Jacobo Arbenz au Guatemala.
1958 : bombardements en Indonésie.
1960 : bombardements au Guatemala.
1961 : Cuba : débarquement de la baie des Cochons qui se soldera par un cuisant échec.
1961 à 1972 : Guerre du Viêt Nam. Intervention au Laos et au Cambodge.
1965 : Indonésie, aide au gouvernement dans la répression d’un complot pro-chinois.
1967 à 1969 : bombardements au Guatemala.
1970 : Oman : aide logistique à l’Iran pour contrer une insurrection à la demande de ce pays.
1973 : Chili : organisation d’un coup d’État, mise en place du général Augusto Pinochet par la CIA.
1975 à 1999 : Timor oriental : soutien à la junte militaire Indonésienne puis aux forces de l’ONU pour son indépendance.
1980 à 1990 : Salvador : aide militaire au gouvernement et aux Escadrons de la mort pour déloger la guérilla.
1981 à 1988 : Nicaragua, soutien des contras au Honduras pour renverser les sandinistes du Nicaragua.
1983 : Invasion de Grenade.
1986 : bombardement de plusieurs villes et bases militaires en Lybie.
1989 : intervention à Panama et renversement du général Manuel Noriega.
1991 : Guerre du Golfe
1993-1994 : intervention militaire en Somalie.
1994 : intervention à Haïti pour installer le Président élu Jean-Bertrand Aristide.
1995 : intervention dans le cadre de l’Otan en Bosnie.
1998 : bombardement de l’Irak.
1998 : bombardement circonscrit du Soudan.
1999 : bombardement et intervention terrestre de l’OTAN dans la guerre du Kosovo.
2001 : déclaration de la guerre au terrorisme suite aux attentats du 11 septembre 2001.
2001- ? : intervention en Afghanistan dans le cadre de cette guerre.
2003- ? : envahissement et occupation sans mandat onusien de l’Iraq avec le soutien du Royaume-Uni et d’autres nations.
2004 : intervention militaire à Haïti en intelligence avec la France pour chasser du pouvoir le président élu Jean-Bertrand Aristide.
2007 : Iran ?
De même que l’on n’imaginait pas qu’ils pousseraient la vilenie jusqu’à pendre court comme dans une scène de western le président Saddam Hussein, on conçoit toujours avec peine l’attaque probablement imminente contre l’Iran. Le bruit des bombes couvrira une fois encore les babillages stériles dans l’enceinte de l’ONU, les cris d’indignation dissonants des Européens et le mutisme assourdissant des dirigeants Arabes. Une sombre ligne viendra s’ajouter à l’interminable martyrologue des Etats-Unis fondé sur la violence et le mépris.

Emrah KAYNAK

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