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Iran, Hamas : les étonnantes confidences de l'ancien patron du Mossad
La république islamique ne représente pas une menace existentielle contre l’État hébreu, a affirmé hier Ephraïm Halévy, l’ancien chef du Mossad lors d’une conférence à Paris devant le think-tank Center of Political and Foreign Affairs.
Chose surprenante encore, en 2008, le plus proche collaborateur du président Mahmoud Ahmadinejad, Rahim Mashaïe avait déclaré que l'Iran n'avait rien contre le peuple israélien, et en dépit des protestations de certains radicaux, il a conservé son poste.
Les déclarations d’Halévy tranchent avec le discours officiel de l’État hébreu qui voit dans l’Iran la plus grande menace pesant sur son existence. Mais comme l’a reconnu l’ancien patron du Mossad, il n’y a pas consensus en Israël sur la réponse à donner au problème nucléaire iranien. Ephraïm Halévy a tenu d’autres propos iconoclastes, sur le Hamas palestinien, cette fois : «Le Hamas est entrain d’évoluer vers une acceptation de l’État d’Israël», a-t-il déclaré. Les islamistes «ne le disent pas ainsi aujourd’hui. Ils disent quelque chose de différent : qu’ils accepteront un état palestinien dans les frontières de 1967. Si on comprend leur langage, cela veut dire qu’au-delà de cet État, il y a un autre État, c’est Israël. Ils accepteront de facto Israël», a soutenu Halévy, pour qui «ces changements prennent du temps. Nous devons avoir de la patience.» L’ancien patron de Mossad estime que l’Occident a tort de ne pas parler aux islamistes palestiniens. Pour lui, la solution réside dans un accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas. En 2007, les États-Unis ont eu tort de saboter l’accord de réconciliation arraché à La Mecque par l’Arabie saoudite, a-t-il regretté.
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La guerre secrète contre l'Iran retarde la bombe
Mots clés : Programme nucléaire, Virus Stuxnet, IRAN, ISRAËL, ETATS-UNIS
Par Isabelle Lasserre
19/01/2011 Mise à jour : 07:44 Réactions (230)
Par Isabelle Lasserre
19/01/2011 Mise à jour : 07:44 Réactions (230)
Le site de la centrale nucléaire de Bushehr , construite en coopération avec la Russie. Crédits photo : ATTA KENARE/AFP
Le virus informatique Stuxnet, réputé avoir provoqué l'arrêt d'un cinquième des centrifugeuses atomiques installées par Téhéran, aurait été mis au point par Israël et les États-Unis.
«Nous sommes en guerre contre l'Iran. La plus grande partie de cette guerre est clandestine. Et les deux parties ont intérêt à ce qu'elle reste secrète », affirmait mardi Efraim Halevy, ancien directeur du Mossad, les services de renseignements israéliens, invité du Center of Political and Foreign Affairs (CPFA). Cette «guerre secrète», dont il ne dévoile pas les détails, s'incarne, pour les observateurs de la scène iranienne, par un virus nommé Stuxnet, dressé pour dévorer, ou au moins blesser, le programme nucléaire iranien. En infectant un logiciel Siemens utilisé par ce programme, il a entrepris de saboter le fonctionnement des centrifugeuses iraniennes produisant de l'uranium enrichi.Restées jusqu'à présent très discrètes sur le sujet, assurant que les dégâts de Stuxnet avaient été limités, les autorités iraniennes ont récemment accusé les États-Unis, par la voix du négociateur Saeed Jalili, d'être derrière cette cyberattaque aussi puissante que sophistiquée. Dans un article paru samedi, le New York Times affirme que les services de renseignements américains et israéliens ont collaboré au développement du virus. Citant des experts militaires, le quotidien révèle même que l'efficacité de Stuxnet a été testée à Dimona, dans le complexe qui abrite, au milieu du désert du Neguev, le programme atomique non déclaré israélien.
En novembre dernier, le virus informatique aurait, selon des spécialistes, provoqué l'arrêt d'un cinquième des centrifugeuses et retardé la capacité iranienne à fabriquer ses premières bombes atomiques. À l'œuvre depuis deux ans, Stuxnet continue à agir. Mais d'autres moyens, les sanctions notamment, sont utilisés pour faire fléchir Téhéran. Les scientifiques nucléaires iraniens sont parfois la cible d'attaques ciblées. Après l'assassinat, en janvier 2010 à Téhéran, du scientifique Massoud Ali Mohammadi, le ministère des Affaires étrangères iranien a récemment fait savoir son intention de porter plainte contre Israël.
Plusieurs années de répit
Pendant longtemps, les grandes agences de renseignements travaillant sur le programme nucléaire iranien avaient considéré la fin de l'année 2009 comme une ligne rouge. Au-delà, prévenaient-ils, il ne sera plus guère possible d'empêcher l'avènement de la bombe iranienne. Ensuite, plus rien. Après une rapide progression des activités d'enrichissement en 2007 et 2008,les travaux nucléaires iraniens semblent avoir été ralentis. Et certains de ces mêmes experts affirment aujourd'hui que l'Iran pourrait ne pas arriver à ses fins avant 2012, ou même 2015. «Nous avons plus de temps que nous le pensions», reconnaît le général Michael Hayden, ancien directeur de la CIA. Faisant état de récentes «difficultés», le ministre des Affaires étrangères israélien, Moshe Yaalon, a récemment affirmé que l'accession de Téhéran au statut atomique avait été retardée de plusieurs années. Au début du mois, Israël a officiellement revu son évaluation des progrès nucléaires des Iraniens, estimant, «grâce aux mesures déployées contre eux», bénéficier de quatre années supplémentaires.Régulièrement agitée en Israël, où l'armée s'entraîne à cette perspective, l'option d'une frappe militaire contre les installations nucléaires iraniennes semble donc s'éloigner. Trop compliquée, trop risquée et trop peu soutenue par Washington qui, du temps de l'Administration Bush déjà, avait refusé aux Israéliens la possibilité d'utiliser l'espace aérien irakien en cas d'attaque contre l'Iran. À Tel-Aviv, certains vont même jusqu'à dire que le programme nucléaire iranien «ne représente plus, pour l'instant, une menace existentielle pour l'État d'Israël». Quant au chef d'état-major de l'armée, le général Gabi Ashkenazi, il s'est dit persuadé il y a quelques jours que «commencer une guerre n'apportera que le désastre à Israël».
Ces nouveaux développements redonnent du temps, ainsi qu'une chance nouvelle, à la diplomatie, qui montrait pourtant ses limites dans le dossier nucléaire iranien.
Néanmoins, cette vision optimiste n'est pas partagée par tout le monde en Israël. Au sein du pouvoir, de nombreux responsables politiques et militaires considèrent toujours le programme nucléaire iranien comme une menace mortelle pour le jeune État. En tout état de cause, affirme une source israélienne proche du dossier : «Il est salutaire que les Iraniens pensent que nous pouvons utiliser la force contre eux.»
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