luni, 10 ianuarie 2011

Crimes et pitié, le sort des civils allemands, 9 à 13 millions de morts de 44 à 50

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer

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Extraits de l'article de Eric Blair sur le livre de l'historien James Bacque, Crimes and Mercies, The Fate of German Civilians Under Allied Occupation 1944-1950 [Crimes et pitié, le sort des civils allemands sous l'occupation alliée, 1944-1950].
Ce livre, "Crimes and Mercies" [1997] est une suite de son travail de 1989, "Other Losses" [publié en français sous le titre "Morts pour raisons diverses", NDT] qui se concentrait sur le sort des millions de prisonniers de guerre allemands à la fin de la 2ème Guerre Mondiale, dont les Alliés provoquèrent délibérément la mort de plus d'un million, par une combinaison de maladies, d'exposition aux intempéries, et de famine.


Le livre "Crimes et pitié", lui, se concentre surtout sur le triste sort de 60 millions de civils allemands dans l'après-guerre.

Publié en septembre [1997], Crimes and Mercies fait plus de 300 pages. Cela inclut plus de 30 cartes, photos et illustrations; un avant-propos d'un historien spécialisé, Alfred De Zayas, et une introduction de l'auteur; 8 chapitres, avec un index, une bibliographie, des notes, et des appendices.

Mais c'est probablement à la page 131 que nous trouvons l'épicentre du livre, et sa thèse sismique; c'est là, dans un petit tableau de statistiques, que les découvertes de Bacque peuvent être vues d'un seul coup d'oeil :
Total de Morts

Total de Morts

  Minimum Maximum
Expulsés (1945-50) 2 100 000 6 000 000
Prisonniers (1941-50) 1 500 000 2 000 000
Résidents (1946-50) 5 700 000 5 700 000
Totaux 9 300 000 13 700 000  

Les «expulsés» désignent les 16 millions de personnes d'ethnie allemande qui furent chassés de leurs habitats ancestraux en Pologne, Hongrie, Tchécoslovaquie, et partout en Europe à la fin de la guerre. Ce chiffre comprend surtout des femmes, des enfants et des vieillards qui, avec quelques maigres bagages et soumis à la profonde hostilité des populations locales, se mirent en route vers ce qui restait de l'Allemagne.

Les «prisonniers» sont bien sûr les prisonniers de guerre allemands dont parle le premier livre de James Bacque.

Les «résidents» désignent ici la population civile allemande qui survécut à la 2ème Guerre Mondiale.

Selon Bacque, à cause des conditions extraordinairement dures imposées par les Alliés (c'est-à-dire les Britanniques, les Français, les Soviétiques et les Américains), au moins 9,3 millions d'Allemands, et peut-être jusqu'à 13,7 millions, étaient morts en 1950, sans aucune nécessité.

Il écrit: «C'est beaucoup plus d'Allemands qu'il n'en mourut dans les batailles, raids aériens et camps de concentration pendant la guerre. Des millions de ces gens moururent lentement de faim sous les yeux des vainqueurs chaque jour pendant des années».

Ajoutant: «Ces morts n'ont jamais été honnêtement reconnues ni par les Alliés ni par le gouvernement allemand».

C'est cette malhonnêteté, qui est en partie du silence, en partie de l'indifférence, en partie de la haine anti-allemande, ainsi que de l'érudition corrompue, que Bacque veut corriger avec le présent volume. [Image: Un enfant allemand aux pieds nus fouille une poubelle à la recherche de nourriture, Hambourg 1945.]

Dans la ligne conductrice du récit et à côté de celui-ci, il y a un grand nombre de motifs récurrents.

C'est l'exposition de l'inhumanité sans pudeur des dirigeants alliés: Roosevelt, Churchill, Staline et De Gaulle.

Mais c'est le Secrétaire américain au Trésor, Henry Morgenthau Jr, qui est le grand méchant de la pièce, celui qui couva l'oeuf du serpent: le Plan Morgenthau, vicieux et revanchard, visant à la «pastoralisation» (lire: la désindustrialisation et la subjugation abjecte) du peuple allemand.
Conçu, «annulé», mis en oeuvre par la directive punitive JCS / 1067, le Plan Morgenthau ravagea l'économie allemande, et par extension la fragile économie européenne.

A cause de lui, la reconstruction allemande de l'après-guerre fut reportée à la fin de 1948; à ce moment des millions de civils allemands avaient déjà péri.

Par effet de contraste, le héros du livre -- à qui le livre est dédicacé -- est Herbert Hoover.

Ce fut Hoover qui, dans l'esprit de la charité chrétienne et fidèle à ses racines de Quaker [les Quakers forment un mouvement religieux protestant, connu pour son attachement à la non-violence et à la charité, NDT] conduisit un effort d'aide alimentaire à l'échelle mondiale pendant la période d'après-guerre; sauvant par cette action, affirme Bacque, probablement jusqu'à 80 millions de vies; un point final dans un livre d'histoire rempli de statistiques décourageantes.

Hoover fit aussi campagne pour un programme d'aide alimentaire pour améliorer les conditions désespérées régnant en Allemagne, ce qui, avec le Plan Marshall, aida à mettre fin au cauchemar Morgenthau et sauva littéralement des millions de gens d'une mort lente.

Bacque jette aussi un éclairage sévère sur les médias occidentaux, depuis le New York Times jusqu'en bas, pour avoir dissimulé ou nié injustement la complicité des Alliés dans de nombreuses atrocités; pour leur trahison insensée de la résistance allemande anti-hitlérienne, des Cosaques anti-communistes et des Polonais Libres [anti-communistes]; et des hideuses cruautés qu'ils infligèrent, eux les vainqueurs, aux femmes allemandes sans défense, mais sans crainte, qui tentaient d'aider leurs maris malades et affamés, internés dans les camps de prisonniers des Alliés.
La détermination de Bacque à faire la lumière sur certaines vérités, cachées ou négligées depuis longtemps, concernant les Alliés occidentaux et leurs actions souvent peu glorieuses pendant et après la 2ème Guerre Mondiale, provoquera, aussi sûrement que la nuit succède au jour, l'animosité de la coterie de mythologues qui ont rabâché la notion simpliste de l'héroïsme et de la décence des Alliés -- et de la méchanceté exclusive des Allemands -- pendant le dernier demi-siècle. (...)

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