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Déclaration de principes – Avant-propos du coordonnateur national
Le Danube a, pour la Roumanie, une signification spéciale. Le fleuve, appelé par les antiques Donaris, Istre ou Danubius, a depuis toujours été une opportunité économique et commerciale pour les habitants de cet espace à l’ouest du Pont Euxine ainsi qu’une importante liaison entre diverses cultures et civilisations. Le célèbre historien de l’antiquité, Hérodote, disait que « l’Istre devait être remarqué parmi les fleuves navigables renommés qui se jettent dans la mer »
De nos jours, il nous faut non seulement conserver cette renommée, mais aussi réussir dans l’utilisation de l’énorme potentiel du Danube, par le truchement des technologies de dernière heure, par l’application d’une « stratégie verte, durable, fondée sur les éléments les plus récents du savoir humain ».
Parallèlement à la réforme de la politique régionale de l’Union Européenne et aux débats en marge de l’extension du concept de cohésion économique et sociale, à la dimension territoriale, la Roumanie et l’Autriche ont lancé un ample processus de consultations avec les Etats voisins et avec la Commission européenne, au sujet de la consolidation et de la redéfinition de la coopération régionale, pour l’atteinte des objectifs concrets du développement économique et du partenariat social.
Par voie de conséquence, le Conseil européen des 17-18 juin 2009, de Bruxelles, invitait la Commission européenne à élaborer, avant la fin de 2010, une Stratégie de l’Union européenne visant la région danubienne. Cette stratégie sera conçue à la suite d’un processus de consultation publique qui sera lancé en 2010, par la Commission, au niveau de tous les Etats riverains et auquel seront invites à participer tous les acteurs régionaux intéressés, les autorités centrales et locales, les formateurs d’opinion, le milieu académique et des représentants de la société civile.
Pour la Roumanie, la consolidation de la coopération danubienne est une priorité, dans les conditions de l’existence d’un potentiel considérable de développement durable de la région et de la volonté de contribuer à la transformation du Danube en une colonne vertébrale de l’espace européen, partie de l’axe Rhin – Danube. Les problèmes auxquels nous nous voyons confrontés sont bien nombreux et les dimensions de la coopération régionale sont vraiment multiples: transports, énergie, tourisme, agriculture et environnement – pour n’en citer que quelques unes.
Le développement économique et social de la région danubienne doit avoir un caractère durable, qui puisse prendre en considération les principales normes communautaires de protection de l’environnement. La Roumanie soutient cette approche dans les conditions ou elle gère la majeure partie des réserves du delta du Danube, cette terre la plus jeune du bassin danubien et unique écosystème d’Europe inscrit en 1991 sur la liste des sites de l’UNESCO définis comme patrimoine culturel de l’humanité. Les transformations climatiques, la nécessité de protéger les localités et les parcs nationaux de la région danubienne sont des aspects extrêmement importants dont il convient de tenir compte dans la future stratégie.
Une dimension économique importante du Danube est celle du secteur des transports fluviaux. Défini comme VIIe corridor paneuropéen de transport, le Danube est une partie de l’axe prioritaire de transport qui assure la liaison entre la mer du Nord, par le port de Rotterdam et la mer Noire, par le port de Constanţa: Il convient donc d’utiliser au mieux cette magistrale navigable pour servir le développement économique des régions adjacentes et faire diminuer les disparités qui existent actuellement entre les différentes régions.
Le processus d’élargissement de l’Union européenne a transformé quasi-totalement le Danube en un fleuve intérieur de l’Union et nous permet ainsi de redéfinir l’action de coopération régionale dans un nouveau cadre et d’une manière cohérente, sous les coordonnées des politiques et des instruments communautaires. Aux efforts des Etats riverains de répondre aux besoins de la région, nous voyons maintenant se joindre l’action des institutions de l’Union européenne, en premier lieu de la Commission européenne, qui vise l’atteinte, grâce aux politiques de cohésion et de développement régional, de plusieurs objectifs communautaires des domaines mentionnés. C’est là une nouvelle chance offerte à la région, une chance qu’il nous faut maintenant valoriser.
La Roumanie soutient la création d’une stratégie capable d’assurer une efficacité accrue dans l’allocation et l’administration des fonds européens et d’intégrer les évolutions actuelles de la politique de développement régional. La Stratégie aura ainsi la capacité de contribuer à l’amélioration des mécanismes d’application des initiatives régionales actuelles et de faciliter le dialogue au niveau communautaire, régional et local.
Par sa dimension internationale, la Stratégie va consolider le dialogue de l’Union européenne avec les Etats tiers du bassin danubien et faciliter, implicitement, l’extension et la revigoration des valeurs et des normes européennes dans l’espace voisin. Il ne nous faut, non plus, négliger le potentiel de cette Stratégie pour ce qui est de l’effort de faciliter la connexion de l’Union européenne avec la zone élargie de la mer Noire et, aussi, avec l’Asie Centrale. Nous allons ainsi pouvoir mieux répondre aux espoirs de l’ensemble de l’Union européenne pour ce qui est de l’amélioration de la capacité de la frontière communautaire de freiner les menaces de l’extérieur et de consolider la coopération de l’Union avec les Etats voisins, au bénéfice des deux parties.
La connexion la plus importante que le Danube réalise reste pourtant celle entre les citoyens européens qui vivent dans cette région. Chaque fois que je pense au Danube, je me rappelle des passages des célèbres valses de Iosif Ivanovici et de Johann Strauss, „Les flots du Danube” et „ Le Bleu Danube”. Ces chefs-d’œuvre de la musique ont créé, pour les européens qui vivent sur les rives du fleuve, une réelle appartenance à cet espace merveilleux, qu’il nous faut conserver et entretenir avec les moyens dont nous disposons en ce XXIe siècle.
Viorel Ardeleanu,
Coordonateur national pour la Stratégie européenne du Danube
La position de la Roumanie
Pour la Roumanie, le principal défi est celui de son maintien parmi les principaux promoteurs de l’initiative de création de la Stratégie et l’acceptation du plus grand nombre de ses projets prioritaires dans le Plan d’action. Cela impose l’implication du Gouvernement dans le processus d’élaboration de la Stratégie, par l’adoption et la promotion d’une position nationale fondée sur un dialogue interinstitutionnel.
Un groupe interministériel de travail a ainsi été créé, en 2008, qui sera institutionnalisé prochainement par arrêté gouvernemental. Ce groupe va réunir, sous la coordination du Ministère des Affaires étrangères, des représentants, au niveau de directeur/directeur adjoint; du Ministère des Transports et de l’Infrastructure, du Ministère de l’Environnement, du Ministère du Développement régional et du Logement, du Ministère des Finances – notamment de l’Autorité de coordination des instruments structurels, du Département aux Affaires européennes, du Ministère de l’Administration et de l’Intérieur, du Ministère de l’Education, de la Recherche et de l’Innovation, du Ministère de la Culture, des Cultes et du Patrimoine National, ainsi que du Ministère de l’Economie.
Le dialogue interministériel était lancé pour définir les domaines d’intérêt et identifier les propositions qui seront avancées par la Roumanie au sujet des aires de coopération de la future stratégie. Le groupe travaille de même à la clarification des positions des acteurs autochtones, à l’élaboration d’un calendrier des réunions à participation nationale et internationale (une première réunion de ce genre se tiendra les 20 et 21 janvier 2010 à Bucarest), au lancement d’une campagne d’information, par le truchement d’un plan de communication, à l’élaboration d’études d’environnement afin d’identifier des solutions de protection des zones riveraines contre les calamités naturelles et contre la pollution transfrontalière. L’on envisage également la mise en relation des programmes et des projets en déroulement dans la zone du Danube, financés de sources nationales ou extérieures, avec les nouvelles propositions d’investissements identifiables dans le processus d’élaboration de la Stratégie, propositions qui vont supplémenter les axes prioritaires actuelles. Une première version de la Stratégie nationale du Danube sera adoptée en février 2010 et sera mise à la base de la contribution nationale qui sera envoyée à la Commission européenne.
Une dimension importante de la future contribution de la Roumanie au processus d’élaboration de la Stratégie sera la position des administrations publiques départementales et locales qui doivent être informées de cette opportunité, par l’intermédiaire des services déconcentrés des ministères. Un aspect significatif de la contribution de la Roumanie est également celui de la contribution des organisations de la société civile, ce qui rend nécessaire leur entrainement dans le dialogue communautaire. Plusieurs départements riverains du Danube, situés dans la zone méridionale de Roumanie, figurent parmi les départements les moins développés du point de vue économique et l’implication des autorités locales pourrait ainsi aider à l’accroissement de la compétitivité et à la revigoration socio-économique des localités munies d’un potentiel de croissance.
Un coordonnateur national, chargé de représenter la Roumanie, au plan intérieur et à l’étranger, dans le processus d’élaboration de la Stratégie était nominalisé en octobre 2009.
Il est appuyé, au niveau du Ministère des Affaires étrangères, par un secrétariat technique, formé d’experts des directions du Ministère ayant des attributions complémentaires à la Stratégie de l’UE pour la région danubienne.
La Roumanie considère que les trois piliers de la Stratégie ont une égale importance. C’est pour cela que les programmes qui attendent d’être proposés doivent reposer sur des technologies nouvelles, afin de rendre la Stratégie durable, verte et novatrice. En ce qui concerne l’implication des Etats riverains et voisins, qui ne sont pas membres de l’Union européenne, une solution peut être donnée par la revitalisation du Processus de Coopération Danubienne, lancé par la Roumanie et l’Autriche en 2002.
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