luni, 24 august 2009

L'émigration roumaine et la création de l'Etat d'Israël

(Notă - 200 000 evrei emigrati din Romania înainte de 1964)

L'émigration roumaine et la création de l'Etat d'Israël

Le grandiose projet du sionisme de créer un Etat national israélien, pour assurer l'émancipation de tous les Juifs à travers le monde, a été réalisé après la seconde guerre mondiale. La réalité terrifiante de l'Holocauste a convaincu les Nations Unies du besoin de protéger les Juifs, menant à la création, en 1948, de l'Etat d'Israël.

Les Juifs du monde entier - nationalistes romantiques, libéraux, socialistes, religieux et laïcs, bigots et athées - ont été appelés à édifier l'Etat juif en Palestine, par aliyah. Ce mot hébreu signifie littéralement “ascension” ou “élévation spirituelle”, étant lié aussi à la position géographique de Jérusalem, situé sur des collines. “Aliyah” désigne l'acte d'immigration en Terre Sainte, devenu une profession de foi pour tous ceux qui assumaient ouvertement leur appartenance à l'identité judaïque.

Après 1948, les Juifs de Roumanie ont contribué, eux aussi, à la consolidation du nouvel Etat. La Roumanie de l'année 1948 était tout à fait différente de celle où le sionisme avait été actif, dès ses débuts. C'était un pays défiguré par la présence des troupes soviétiques qui y avaient apporté le communisme. La Roumanie devenait un pays fermé, où l'un des droits humains fondamentaux, celui à la libre circulation, était violé. Seuls les Juifs qui voulaient émigrer en Israël furent autorisés et encouragés à le faire, entre 1948 et 1952, période durant laquelle Ana Pauker a occupé le fauteuil de ministre des Affaires Etrangères. Etant d'origine juive, elle est devenue l'artisan de la colonisation d'Israël avec des Juifs de Roumanie.

Aujourd'hui nous vous proposons un entretien avec l'historienne Cristina Pàiusan, auteur d'un ouvrage sur les relations de la Roumanie avec Israël entre 1948 et 1978 et sur la contribution des Juifs de Roumanie à la colonisation de l'Etat hébreu. Notre interlocutrice va esquisser pour commencer l'activité du sionisme en Roumanie, avant 1948:
« Les sionistes roumains ont été les pionniers de l’émigration en Palestine, dès 1883. Ce fut l'un des premiers groupes organisés du territoire roumain à se rendre là-bas. Le sionisme a été un courant très fort en Roumanie, bénéficiant, jusqu'en 1948 - 1949, d'organisations dans toutes les grandes villes où vivaient des Juifs. Ces organisations recueillaient des fonds pour l'émigration en Palestine, ils organisaient de petites communautés pour voir si la population souhaitait émigrer, si elle pouvait s’accommoder à une vie nouvelle dans un Etat qui venait d'être créé. Une vie menée au début sous une tente. Après, on se voyait offrir un logement et on pouvait éventuellement aller vivre dans une ville. Selon les statistiques, la plupart des émigrants souhaitaient habiter en milieu urbain et continuer le métier qu'ils avaient pratiqué en Roumanie; toutefois, au début, cela était quasiment impossible. Le sionisme roumain a été important; pourtant, il pâlit si on le compare aux mouvements de Grande Bretagne ou des Etats-Unis, du point de vue des fonds recueillis ou des personnes impliquées ».

La période des émigrations a débuté en force. Parmi les 200 mille Juifs d’origine roumaine qui se sont installés en Israël avant 1962 - 1964, plus de 50% sont partis à l’issue de la deuxième guerre mondiale. Au micro, Cristina Pàiusan:
« La période 1948 - 1952 a été la plus prolifique côté émigration, puisque selon différentes sources, entre 100 mille et 120 mille Roumains d’origine juive sont partis à cette époque vers Israël. C’était une migration en masse, comme l’attestent les documents du temps qui parlent également du soutien fourni par Ana Pauker. Malgré différentes mauvaises actions dont elle s’est rendue coupable, elle a appuyé les Juifs dans leur tentative de rejoindre leurs familles d’Israël. Car ce fut bien sous ces termes que l’on a appelé l’émigration: la réunification ou la réintégration familiale. Officiellement parlant, la Roumanie n’a pas eu d’émigrants entre 1945 et 1989. Le régime, aussi bien celui de Dej que celui de Ceausescu, a refusé de reconnaître le phénomène de l’émigration. Selon les statistiques, le nombre des Roumains s’élevait à un quart ou un cinquième de la population qui vivait en Israël en 1952 ».

Pourtant, parmi les immigrants roumains d’origine juive, il y avait certains qui souhaitaient arriver en Israël pour y faire édifier le communisme.
« Ana Pauker était d’origine juive, bien qu’elle n’aimât pas trop en parler. Pourtant, l’émigration massive est intervenue justement à l’époque où celle-ci fut ministre des Affaires Etrangères. Je vais vous raconter une petite anecdote réelle: après 1948, on a essayé de faire un Aliyah rouge. Cela veut dire que les autorités roumaines ont facilité l’émigration en Israël d’un groupe de Juifs communistes pour contribuer à l’édification de cette doctrine en Terre sainte. Parallèlement, on assiste à la création du Parti communiste israélien longtemps subventionné aussi bien par l’URSS que par la Roumanie. Malgré les rapports bilatéraux, ce parti est resté minoritaire et marginalisé. Au moment où il a commencé à blâmer le sionisme, il a été écarté de la scène politique israélienne et plusieurs de ses membres sont tombés victimes de répercussions. On peut donc affirmer que l’Alyiah rouge fut un fiasco total. Surtout qu’au moment où les immigrants ont mis le pied en Israël, ils ont oublié le but de leur voyage, à savoir l’édification du communisme et ils ont adopté une attitude plus ouverte envers la démocratie ».

L’émigration massive des Roumains d’origine juive intervenue après la deuxième guerre mondiale a entraîné une baisse de la population juive de Roumanie. De nos jours, cette minorité ne compte plus que 9 mille membres par rapport à 800 mille qui vivaient ici en 1930. (Steliu Lambru ; Dominique, Ligia Mihaiescu)

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