Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer
Otto Heller:
"La solution de la question juive en URSS"
(1931)
Le texte ci-dessous est reproduit d'après un dossier sur la Troisième Internationale, la Palestine et le Parti communiste de Palestine, publié par le CEMOPI.
Bulletin international
n° 55‑58, juillet-octobre 1982
édité par le CEMOPI
(Centre d'étude sur le mouvement ouvrier et paysan international),
France
La Troisième Internationale, la Palestine et le Parti communiste de Palestine,
1920‑1932 - Sommaire
Otto Heller
La solution de la question juive en URSS[1]
I
La question juive pendant les premières années de la révolution
Maintenant que le plan quinquennal va vers son achèvement, et que les derniers détails de cette formidable entreprise deviennent visibles, l'attention de l'opinion publique mondiale est attirée sur un problème de l'édification socialiste qui, s'il n'en est qu'une petite partie, a néanmoins une importance dépassant de loin les frontières de l'Union soviétique: la question juive.
La question juive a été remise à l'ordre du jour par l'anti-sémitisme fasciste, d'une part, et par la crise du sionisme, de l'autre. Et, en effet, cette question mérite davantage qu'un intérêt superficiel. Elle est plutôt une pierre d'achoppement du fait que la question nationale, dans sa forme la plus compliquée et dans ses formes les plus cachées en apparence, ne peut être résolue que par le socialisme. Arracher le judaïsme oriental, paupérisé socialement, dernière réserve idéologique du judaïsme bourgeois cosmopolite, à son étreinte de caste, cause de sa misère et de la haine de ses ennemis, faire renaître la nation juive là où son existence est indéniable, du ghetto de la caste moyenâgeuse en une nation socialiste, tel est l'objectif du formidable travail de regroupement qu'opère le gouvernement soviétique.
Des 5,5 millions de Juifs vivant avant la révolution d'Octobre sur le territoire de l'ancien Empire russe, 2,6 millions sont restés sur le territoire de l'Union soviétique. Les Juifs de l'ancienne Russie étaient forcés par les lois de vivre dans certains gouvernements occidentaux de l'Empire. Seule une minorité infime de Juifs aisés parvint à vivre comme commerçant de première ou de deuxième classe, comme médecins ou avocat, en dehors de ce rayon de colonisation juive qui s'étendait sur les territoires occidentaux de la Pologne, de la Lituanie, de la Russie Blanche, de l'Ukraine soviétique occidentale et méridionale, ainsi que de la Bessarabie.
La position sociale des Juifs, conditionnée par l'état arriéré général du développement social, donc économique, de l'empire tsariste qui en faisait une caste de commerçants, de préteurs d'argent et de petits artisans portant le stigmate religieux, l'absence d'une large classe bourgeoise, la concentration des Juifs dans de petites villes par suite de l'interdiction qui leur était faite d'acquérir de la terre et de poursuivre la colonisation commencée il y a plus de cent ans, ‑ tout cela créa dans l'Est européen la question juive, question sociale aussi bien que nationale. Ce ghetto forcé sauva cependant la religion et la nationalité.
Pour se faire une idée du contenu particulier du problème des Juifs soviétiques, il faut considérer quelques chiffres. Avant la révolution de 1917, il y avait, sur cent Juifs de l'Est de la Russie, 15 ouvriers, 10 employés, 2,2[12???] paysans, 13 artisans, 35 commerçants et entrepreneurs, un soldat et 14 “autres”. Ces “autres” n'étaient dans leur grande majorité, pas plus que les commerçants, des éléments travailleurs. 49 % de la population juive n'appartenaient pas à la classe laborieuse. 35 % de la population juive étaient des commerçants, alors que ce chiffre ne s'élevait qu'à 3,9 % parmi la population non-juive. Des travailleurs, presque tous étaient occupés dans l'industrie juive à domicile et dans l'artisanat, la plupart des entreprises industrielles étaient fermées aux ouvriers juifs. En 1898, on comptait parmi les ouvriers juifs de la Russie non moins de 53,9 % de tailleurs et cordonniers, et seulement 10,5 % de métallurgistes. Des artisans, non moins de 55,6 % étaient des tailleurs, des cordonniers et autres travailleurs du cuir. Si dans le rayon de colonisation juive, il y avait en moyenne 2,2 % de tailleurs sur le nombre total de la population, en dehors du rayon, par exemple dans la ville de Smolensk, ce pourcentage n'était que de 1,1 % par cent habitants. En 1920, il y avait encore dans certaines villes de l'Ukraine jusqu'à 22 % de Juifs propriétaires de petites boutiques et de kiosques. On peut se faire ainsi une idée approximative du bas niveau de vie de ces petits commerçants et petits artisans juifs.
Pour les Juifs, la victoire de la révolution d'Octobre, termina évidemment la période des horreurs de la guerre civile et des pogroms, effaça leur stigmate, fit tomber définitivement les frontières du rayon de colonisation, devenues illusoires déjà pendant la guerre mondiale, et fit surgir en grand nombre, des écoles, des théâtres et des journaux juifs, en même temps elle souleva à nouveau la question juive.
Celle-ci devint alors visible dans toute son ampleur, ampleur déterminée par les conditions sociales. Ni les questions de race ou de religion, ni le ghetto ou l'interdiction d'acquérir de la terre n'obscurcirent plus le problème. Le peuple, réduit en caste par l'histoire, ne pouvait plus faire, au moment de son émancipation de l'oppression nationale, son assimilation au groupement de classe du monde bourgeois, ce monde ayant sombré quand tombèrent ses propres murs de prison.
La révolution d'Octobre priva la majorité écrasante des Juifs restés sur la terre soviétique de leur base d'existence déjà extrêmement misérable. Les commerçants n'appartenant pas à la classe des travailleurs, perdirent en grande partie le droit électoral. Perte du droit électoral, cela signifie perte du droit au travail, à l'enseignement supérieur, à l'adhésion au syndicat et à la coopérative. Les commerçants, avec ou sans droits politiques, n'avaient plus rien pour faire du commerce. L'organisation du commerce par les coopératives se fit à un rythme rapide, notamment en Ukraine et en Russie Blanche occidentale. Le propriétaire d'une boutique perdit le créditeur (qui, évidemment, s'appauvrissait aussi), l'intermédiaire ou le négociant en gros. Abstraction faite du fardeau fiscal dont le gouvernement soviétique greva les entreprises privées ‑ les commerçants durent s'adonner à la contrebande ou à la spéculation illicite ou devenir des ouvriers manuels, le commerce étant en URSS l'affaire de l'État et des coopératives.
Le petit artisan juif a subi et subit encore un sort identique. Tout d'abord, il fut frappé par la pénurie des matières premières. Et lorsque les matières premières reparurent, l'État les distribua en premier lieu aux entreprises étatiques, aux coopératives de production, aux artels. Le coup mortel fut porté au petit artisan juif lorsque commença l'édification socialiste de l'économie, l'industrialisation. La forme de production dans les petites villes juives correspondait absolument au niveau de toute l'économie environnante, notamment de l'agriculture. Elle ne lui cédait en rien quant à son caractère primitif, patriarcal. Les vêtements et les souliers, on les fabrique aujourd'hui en Union soviétique aussi bien qu'ailleurs, avec des machines, ou alors par la production coopérative. On ne laboure plus avec la charrue de bois. Le tailleur n'est plus accroupi dans son trou de cave pour coudre des caftans. 48 % de la population juive ont ainsi été frappés directement par la révolution. Les 14 % “d'autres” ayant été en partie des intermédiaires, des agents ou des “ouvriers noirs”, n'ont pas été épargnés non plus. Un pourcentage minime appartenait à des professions libérales. Les petites villes juives ne peuvent plus les nourrir. Restent encore les employés.
Leur nombre s'est accru formidablement. D'anciennes existences indépendantes se sauvèrent en entrant à temps dans l'appareil d'État, dans les bureaux des instituts économiques, dans les innombrables bureaux de comptabilité et comptoirs des coopératives, dans les bureaux de fabriques, pour devenir ainsi des employés. Mais, la proportion des Juifs de l'ancien rayon de colonisation est relativement minime parmi les employés. Ceux-ci se recrutent parmi les restes de l'ancienne bourgeoisie et des intellectuels juifs qui avaient obtenu l'autorisation de séjourner dans les grandes villes situées au dehors du rayon de colonisation et qui s'étaient lancés en partie dans la révolution, ainsi que parmi les familles juives qui, pendant la guerre mondiale, s'étaient réfugiées ou avaient été évacuées dans les régions centrales de la Russie. Ces employés constituent la plupart du temps le prétexte extérieur de l'antisémitisme qui est combattu de la manière la plus sévère, tant idéologiquement que par les lois, mais qui, cependant, n'a pas encore disparu, pas plus que les formes de l'esprit contre-révolutionnaire qui a trouvé un dernier refuge chez les gros paysans, le clergé et avant tout, aussi, chez les intellectuels. Les idéologies ne meurent pas du jour au lendemain. La révolution est un processus. Et, en US, elle n'est non plus pas encore terminée.
Les Juifs des grandes villes situées plus à l'Est seront certainement perdus pour leur nation. Ils s'assimilent, ils se perdent dans la masse du peuple russe. Les choses se présentent autrement dans les villes blancs-russiennes où l'industrialisation a absorbé des masses de Juifs déclassés, les concentre dans les fabriques, dans les villes et en fait des ouvriers industriels. L'ancien ghetto a conservé aux masses juives leur nationalité. L'Est ‑ considéré de l'Europe occidentale ‑ fut le grand réservoir d'où le judaïsme occidental périclitant était rafraîchi toujours à nouveau et dont le sionisme et autres nationalismes juifs tiraient leurs forces. Cet Est ‑ l'Ouest pour Moscou ‑ sauve maintenant, à Minsk et à Kharkov, à Odessa et à Yalta, l'existence de son peuple. Les ouvriers juifs, et leur nombre fait déjà légion (de 1914 à 1926, il a augmenté de 30 % et s'accroît sans cesse), apportent leur langue dans la ville industrielle. Leur culture se développe librement grâce à la révolution. Ils ont leur presse, leurs écoles, leurs clubs et leurs théâtres. À Minsk, la minorité juive, autrefois un peuple de tailleurs et de commerçants, est aujourd'hui un facteur vivant, jeune, conscient et décisif au point de vue culturel. Les employés juifs (leur nombre s'accrut, dans toute l'Union, de 180 % de 1914 à 1926!) s'assimilent la culture prolétarienne juive des ouvriers juifs.
II
La colonisation juive
Il est cependant impossible de résoudre la question juive en Union soviétique par l'augmentation du nombre des employés et par la création d'un prolétariat juif industriel. Il s'agit, en effet, d'une masse de plus de 2,5 millions d'hommes. En faisant abstraction des employés et des ouvriers industriels déjà occupés dans les entreprises, il reste ‑ sur les chiffres de 1928 ‑ encore un peuple d'environ 1,5 millions d'hommes sans métier pour ainsi dire, pauvres comme des mendiants, 1,5 millions d'hommes de tout âge, non qualifiés et déclassés. Depuis 1928, ce nombre a cependant diminué, le rythme de l'industrialisation s'étant accéléré par suite de l'exécution du plan quinquennal, et les besoins grandissants de forces de travail entraînant toujours de nouvelles couches de la population juive dans les fabriques. C'est ainsi, par exemple, que le nombre de métallurgistes juifs s'accroît rapidement. À Kertch (en Crimée), il y a environ 1800 métallurgistes juifs, à Odessa, environ 700, occupés dans l'industrie mécanique et autant dans l'industrie métallurgique de transformation. En Russie Blanche, on compte déjà 1500 ouvriers de fabrique juifs. Tout récemment, prés de 7000 jeunes Juifs ont été admis dans ce qu'on appelle les écoles de perfectionnement professionnel d'où sortent les ouvriers de fabrique qualifiés. Plusieurs milliers de jeunes Juifs sont instruits dans le service des chemins de fer. Plusieurs centaines de jeunes Juifs ont également été envoyés dans les fabriques de l'Oural, notamment à Magnitogorsk, pour devenir des métallurgistes hautement qualifiés.
Mais en dépit de l'industrialisation, la colonisation des Juifs déracinés reste le problème essentiel. Permettant le développement de la vie particulière aux Juifs, de leur autonomie administrative et de leur conscience politique prolétarienne, la colonisation résout dans une grande mesure le problème social et national des Juifs. En même temps, l'agrarisation des Juifs exempts de l'entrave des traditions villageoises pouvant se faire sur la base sociale et technique la plus moderne, aboutit à leur intégration complète comme égaux entre égaux dans la communauté des 150 peuples de l'Union. La caste s'intègre ainsi dans la classe qui a anéanti son passé. La caste moribonde ne peut pas se jeter dans les bras du passé, mais seulement dans les bras de l'avenir, du prolétariat. Tel est le sens profond de la colonisation juive et de l'industrialisation en URSS.
La colonisation enregistre des succès sans précédent. Elle a l'avantage de s'effectuer en silence, sans grand bruit. En voici un bref bilan et ... on serait inexcusable de ne pas donner ici, comme terme de comparaison, quelques chiffres palestiniens.
Immédiatement après la révolution, presque encore dans le feu de la guerre civile, des milliers de familles juives de la Russie Blanche et de l'Ukraine prirent possession des fermes désertes et s'emparèrent de la terre où ils la trouvèrent. Cette colonisation “sauvage” comprenait, en 1926, non moins de 12 477 familles avec 61 688 personnes et environ 7000 hectares de terre. En 1924, fut créé auprès du Comité exécutif central de l'URSS, “le Comité pour la colonisation des Juifs travailleurs” (Komzet) qui se chargea de la colonisation systématique en distribuant aux Juifs des terres du fonds gouvernemental de colonisation. Le financement se fait soit avec des moyens budgétaires, soit avec les crédits des banques soviétiques, mais avant tout, par des sociétés étrangères parmi lesquelles il faut mentionner l'“Agrojoint”, une société russo-américaine disposant d'un capital de 20 millions de dollars. À côté de l'“Agrojoint” travaillent encore l'“Ica”, la “Fédération locale” et depuis 1927, la société soviétique “Ozet” avec ses organisations soeurs “Icor” (New York) et “Procor” (Buenos Aires) s'occupant de préférence de la question du Birobidjan.
D'après un calcul basé sur les chiffres soviétiques officiels (qui sont en partie inexacts, la colonisation étant un mouvement en fluctuation permanente) et sur des données non soviétiques (Dictionnaire juif, Berlin, 1930), la terre assignée par le “Komzet” à la colonisation, s'élevait, fin 1929, à 541 700 hectares ‑ en Ukraine, en Crimée, en Russie Blanche, au Daguestan, à Smolensk, en Azerbeidjan, en Ouzbekistan. Ces chiffres ne comprennent pas ce qu'on appelle la terre “ancienne” provenant des colonies créées vers 1850. À ce chiffre viennent s'ajouter 3 895 700 hectares de terre en Birobidjan, dont environ 1 900 000 hectares de terre montagneuse incultivable. 36 400 familles furent colonisées en tout jusqu'à la fin 1929; il y faut encore ajouter environ 12 000 “anciennes familles de colons” (d'avant-guerre). En supposant une moyenne de cinq membres par famille, il en résulte que la colonisation comprend environ 182 000, respectivement 242 000 personnes. Ce sont là les chiffres pour 1929. En 1930, environ 3000 familles furent colonisées, principalement en Crimée et en Ukraine méridionale, de sorte que le nombre de la population juive travaillant la terre s'élève actuellement à environ 255 000, soit 9 % en chiffres ronds, contre 4 % en 1913.
Or, ce n'est que maintenant que l'oeuvre de colonisation va faire un formidable pas en avant. Trois rayons nationaux juifs en Ukraine, environ 400 villages juifs jouissant de l'autonomie administrative, tout cela n'est qu'un début. Pour 1931, on a assigné 100 000 hectares de terre située dans la Crimée centrale, à la colonisation juive, qui se fera avec le concours de l'“Agrojoint”. Une proposition a été faite (projet Larine) d'assigner aux Juifs ‑ à 220 000 personnes ‑ en tout 550 000 hectares de terre libre en Crimée (la Crimée centrale, pays de steppe, a une population peu dense; deux tiers de la population indigène ont été anéantis ou chassés par le tsarisme, il y a 150 ans) qui auront pour tâche de coloniser et d'industrialiser ce pays. Ce plan a été adopté par le congrès de l'“Ozet” (l'organisation soviétique dirigeant la colonisation agricole des Juifs travailleurs en Union soviétique) après avoir été approuvé par le gouvernement. Les premiers 100 000 hectares ont déjà été assignés comme nous l'avons dit plus haut. Tout récemment, le premier rayon national juif de la Crimée a été constitué à Freidorf. C'est déjà le quatrième rayon national juif, les trois autres se trouvant en Ukraine.
Encore avant que n'eussent surgi les nouveaux grands projets de Crimée, celui du Birobidjan avait été étudié et déjà acheminé vers sa réalisation. Dans l'intention de mettre un territoire absolument “vide” à la disposition de la colonisation juive, afin de créer ainsi un centre de la vie politique nationale juive dans l'Union, le choix tomba, en mars 1928, après de longues recherches, sur le territoire situé entre les deux fleuves Bira et Bidjan sur l'Amour (Asie centrale). Nous nous écarterions de notre sujet si nous voulions dépeindre ce pays extraordinairement riche, presque non peuplé, mais offrant toutes les possibilités de développement. L'ayant vu, je peux en donner ici une caractéristique brève: un paradis pouvant être mis en valeur par de grands moyens. Jusqu'à la fin de 1930, 2050 Juifs avaient été envoyés comme colons dans le Birobidjan. Des communes, des kolkhoz, des sovkhoz, les cultures techniques, l'élevage du bétail, l'apiculture prospèrent déjà; la construction d'une voie ferrée est envisagée pour 1931‑1932, une fabrique de conserves, d'une production annuelle de 1 660 000 boîtes, sera prochainement mise en chantier. Pour 1931, le gouvernement soviétique a mis non moins de 20 millions de roubles à la disposition du Birobidjan dont la plus grande partie provient des moyens budgétaires non remboursables et le reste est alloué sous forme d'investissements dans divers sovkhoz, banques centrales ou agricoles. Jusqu'à la fin de 1930, 5,3 millions de roubles avaient été investis au Birobidjan dont 4 millions de fonds budgétaires. Il vient justement de s'y ouvrir la première haute école technique. Trois stations de tracteurs sont en construction. Et, le long de la voie ferrée, on est en train d'établir, avec fortes dépenses, de nombreuses petites entreprises industrielles servant avant tout à la construction d'habitations et d'ateliers et à la confection des routes. C'est ainsi, par exemple, que deux grandes tuileries sont en construction. La grande route transversale reliant le chemin de fer à l'Amour sera achevée encore avant la voie ferrée.
Ces quelques chiffres ne donnent qu'une idée vague de ce qui a été fait pour résoudre le problème juif en URSS. Il faudrait encore donner le nombre des écoles juives du premier et du second degré, des écoles professionnelles, des écoles agricoles (il en existe déjà quatre dans la seule Crimée), les chiffres sur la collectivisation (qui atteint 75 % dans la région de Kherson et 95% dans le Birobidjan).
Maintenant, passons rapidement en revue ce qui a été fait en Palestine: la terre juive en Palestine a une superficie de 100 000 hectares en chiffres ronds. 20 000 seulement appartiennent au fonds national inaliénable. Il n'existe que 140 colonies juives en Palestine. Après un travail de colonisation de près de 50 ans, le nombre des Juifs était un peu supérieur à 30 000. Après les années de grande immigration consécutives à la déclaration Balfour, on compte 165 000 Juifs en Palestine, donc bien moins qu'en Union soviétique où la colonisation ne fut commencée qu'en 1920. La terre cultivable dans le seul Birobidjan est plus vaste que toute la Palestine et elle est presque non peuplée. La terre libre en Crimée est presque aussi vaste que la terre encore cultivable en Palestine (d'après le livre blanc). Et personne ne revendique cette terre, elle est libre.
La question juive en Union soviétique n'est pas encore résolue. Mais elle le sera, nous pouvons l'affirmer. Que l'on considère seulement la misère grandissante des 3,5 millions de Juifs vivant en Pologne, en Lituanie et en Roumanie. Quiconque se rend à Minsk, qu'il descende d'abord à Pinsk, en Pologne, et il saura à quoi s'en tenir.
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu