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L’opération d’espionnage des Etats-Unis pour manipuler les réseaux sociaux sur Internet
par Nick Fielding et Ian
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The Guardian - 2011-03-17
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Général David Petraeus Photo: Cliff Owen/AP
L’armée
américaine est en train de développer un logiciel qui permettra de
manipuler discrètement les médias sociaux par la création de faux
profils afin d’influencer les conversations sur Internet et diffuser de
la propagande pro-américaine.
Une société
californienne s’est vu attribuer un contrat par le Commandement Central
(CentCom) des Etats-Unis, qui supervise les opérations militaires au
Moyen Orient et en Asie Centrale, pour le développement d’un service
décrit comme « un service de gestion de profils en ligne » qui
permettra à un employé de l’armée de contrôler jusqu’à 10 identités
différentes situées partout dans le monde.
Selon
des experts de l’Internet, le projet a été comparé aux tentatives de la
Chine de contrôler et limiter la liberté d’expression sur Internet.
Les critiques affirment qu’il permettra aux militaires US de créer un
faux consensus dans les conversations en-ligne, de noyer les opinions
indésirables et d’étouffer les commentaires ou articles qui ne
correspondent pas à leurs propres objectifs.
La
découverte que l’armée américaine est en train de développer des faux
profils – connus par les usagers des médias sociaux comme des
« faux-nez » (sock puppet ou sockpuppet en anglais – traduction proposée par Wikipedia ici http://fr.wikipedia.org/wiki/
Le
contrat de CentCom stipule que chaque faux profil devra présenter un
CV, un historique et des détails convaincants et que jusqu’à 50
contrôleurs devront être capables de gérer des fausses identités depuis
leurs postes de travail basés aux Etats-Unis « sans risque d’être
découverts par des adversaires sophistiqués ».
Le
porte-parole de CentCom, le commandant Bill Speaks, a dit « cette
technologie permet de mener des activités de blogueurs secrètes sur des
sites en langues étrangères pour permettre à CentCom de contrer la
propagande extrémiste violente de l’ennemi à l’extérieur des
Etats-Unis. »
Il a dit qu’aucune des
interventions ne s’effectuerait en anglais, car il serait illégal « de
s’adresser à un public états-unien » avec une telle technologie, et que
toute intervention en anglais dans un média social par CentCom serait
toujours clairement identifiée comme telle. Les interventions seraient
effectuées notamment en Arabe, Farsi, Ourdou et Pashtoune.
Centcom
a affirmé que n’étaient pas concernés les sites basés aux Etats-Unis,
de langue anglaise ou toute autre langue, et a spécifiquement affirmé
que les réseaux Facebook et Twitter n’étaient pas visés. (nous voilà rassurés – remarque perfide du traducteur)
Une
fois développé, le logiciel permettrait à des employés militaires US,
travaillant 24/24h depuis leur poste de travail, de réagir à
l’apparition de messages coordonnées publiés dans des blogs, forums et
autres lieux d’échanges. Les détails du contrat laissent entendre que
les postes seraient basés sur la base aérienne de MacDill prés de Tampa,
Floride, et siège du Commandement des Opérations Spéciales des
Etats-Unis.
Le contrat exige que chaque
contrôleur se voie attribuer un « serveur privé virtuel » situé aux
Etats-Unis et d’autres qui paraîtraient situés en dehors des Etats-Unis
pour donner l’impression que les faux-nez seraient de véritables
personnes localisées dans différentes parties du monde.
Le
contrat exige aussi un « brouillage de trafic », qui intègre
l’activité du contrôleur avec celui de gens extérieurs à CentCom de
manière à offrir « une excellente couverture et un fort pouvoir de
démenti. »
Le contrat sur les multiples profils
aurait été attribué dans la cadre d’une opération appelée Operation
Earnest Voice (OEV) (Opération Voix Sincère), qui a été développé à
l’origine en Irak comme une arme de guerre psychologique contre la
présence sur Internet de partisans d’Al Qaeda et d’autres unis contre
les forces de la coalition (terme qui désigne les forces d’invasion de l’Irak – NdT).
Depuis, OEV se serait développé en un programme de 200 millions de
dollars et aurait été employé contre les djihadistes au Pakistan,
Afghanistan et au Moyen orient.
OEV est perçu
par le haut commandement militaire US comme un programme vital de lutte
contre le terrorisme et l’extrémisme. Devant la commission des forces
armées du Sénat américain l’année dernière, le Général David Petraeus,
alors commandant du CentCom, a décrit l’opération comme un effort
visant à « contrer l’idéologie et la propagande extrémiste
et à garantir que des voix crédibles soient entendues dans la
région. » Il a dit que l’objectif de l’armée US était d’être « les
champions de la vérité ».
Le successeur de Petraeus, le Général James Mattis, a déclaré devant la même commission que OEV « soutient toutes les activités visant à contrer le discours de l’ennemi, y compris par des capacités d’intervention sur le Web et la distribution de produits internet ».
Centom
a confirmé que le contrat de 2,76 millions de dollars a été accordé à
Ntrepid, une société créée récemment à Los Angeles. Centcom a refusé de
dire si le projet de multiples faux profils était déjà opérationnel ou
de parler de toute autre contrat en relation.
Personne n’était disponible pour faire un commentaire chez Ntrepid.
Dans
son rapport à la commission du Sénat, le général Mattis a dit : « OEV
cherche à perturber le recrutement et la formation des kamikazes ; à
empêcher des sanctuaires à nos adversaires ; à contrer la propagande et
idéologie extrémiste. » Il a ajouté que CentCom travaillait « avec nos
partenaires de la coalition » pour développer de nouvelles techniques
et tactiques que les Etats-Unis pourraient utiliser « pour contrer
l’adversaire dans le domaine internet ».
Selon un rapport de l’Inspecteur Général du Département de la Défense en Irak (« cour des comptes » - NdT) OEV était gérée par les forces multinationales plutôt que par CentCom.
A
la question posée sur l’implication éventuelle de l’armée britannique
dans OEV, le ministère de la défense britannique a répondu qu’il
n’avait trouvé « aucun élément » qui puisse le confirmer. (nous voilà rassurés – remarque perfide du traducteur)
Le Ministère de la défense a refusé de dire s’il a été impliqué dans
le développement de ce programme, en déclarant : « Nous ne commentons
pas nos cyber capacités ».
OEV fut abordée l’année dernière lors d’un rassemblement de spécialistes en guerre électronique à Washington DC,
où un officier supérieur de CentCom a déclaré aux délégués que son
objectif était de « communiquer des messages essentiels et de contrer la
propagande de nos ennemis. »
La gestion de
faux profils par l’armée US pourrait se heurter à des problèmes
juridiques si elle devait être employée contre des citoyens
états-uniens où nombre de personnes qui se sont livrées à des opérations
sous faux-nez ont été mises en accusation.
L’année dernière, un avocat de New York qui se faisait passer pour un universitaire fut condamné à une peine de prison pour « usurpation d’identité ».
Il n’est pas clair si cette opération viole la loi britannique. Des experts juridiques disent qu’elle violerait la loi Forgery and Counterfeiting Act
(Faux et Contrefaçon) de 1981, qui précise qie « une personne se rend
coupable de faux par la création d’un faux instrument dans l’intention
de l’employer pour induire quelqu’un à le considérer comme authentique,
et par ce biais d’amener la personne à accomplir ou ne pas accomplir
un acte afin de porter préjudice à elle-même ou à une tierce
personne. » Mais ceci ne s’appliquerait que s’il pouvait être prouvé
que le site internet ou le réseau social avait souffert d’un
« préjudice ».
Nick Fielding et Ian Cobain
17 mars 2011
Cet
article a été modifié le 18 mars 2011 pour retirer des références à
Facebook et Twitter, insérées lors de la publication initiale et pour
ajouter un commentaire de CentCom reçu après publication et qui précise
que ces sites ne sont pas visés.
Article original en anglais : http://www.guardian.co.uk/
Traduction : VD pour le Grand Soir
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duminică, 16 octombrie 2011
Nick Fielding et Ian . L’opération d’espionnage des Etats-Unis pour manipuler les réseaux sociaux sur Internet
Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer
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