luni, 26 octombrie 2009

Rapport Attali : la dissolution à marche forcée des identités

Rapport Attali : la dissolution à marche forcée des identités
Date de mise en ligne : 12 avril 2008
Date de publication : avril 2008
http://www.ichtus.fr/article.php3?id_article=397

Pour remédier au vieillissement de la population, deux solutions s’offraient à nous : repeupler la France par une politique nataliste, ou y faire venir une population étrangère. Visiblement les « experts » du Rapport Attali ont choisi la seconde.
Extrait du Permanences n°450
Dans le rapport qu’il a présenté le 23 janvier dernier, Jacques Attali présente le recours à une immigration massive de « travail » comme un passage obligé vers la prospérité économique. En réalité, il s’agit sans doute d’une nécessité pour celui qui refuse de remettre en cause l’idéologie mondialiste qui l’anime ; le brassage des peuples et des cultures, la « mobilité » accrue des personnes et la disparition progressive des structures de base de la société (nation et famille) permettant de voir la France se fondre dans un ensemble invertébré où seules comptent les considérations marchandes et matérielles.
L’exercice de M. Attali consiste alors à présenter un projet global qui permet de rendre compatible l’organisation politique, économique et sociale de la France avec une vision idéologique de l’organisation de la planète. Tous les éléments qui favorisent et permettent la stabilité des individus, leur enracinement dans une identité historique, culturelle et spirituelle, sont présentés comme autant de « freins à la croissance » et de « carcans » dont il faut s’échapper.
L’objectif unique et exclusif de « croissance économique » est parfaitement révélateur d’une démarche globalisatrice, de négation des individus et de leur spécificité. Il s’agit d’un but qui ne passe pas nécessairement par la prospérité économique des personnes et des familles puisque la croissance peut être atteinte dans une société à deux vitesses où une partie seulement de la population accède à une situation matérielle confortable et descente.
À la lecture du rapport, on constate que l’ensemble des éléments qui participent de l’identité de la France et des Français sont considérés comme autant d’obstacle à la croissance qu’il convient donc de contourner ou de désagréger. Ainsi, la « mobilité des personnes et des entreprises » est érigée en objectif : « mobilité sociale », « mobilité géographique », « mobilité économique » et « mobilité internationale »  ! L’homo mondialis doit donc être aussi instable que possible, déraciné et sans attache civilisationnelle, nationale ou familiale. L’individu est réduit, au mieux, à sa dimension d’acteur économique ou, au pire, de produit économique.
Parmi les mesures institutionnelles qu’il préconise, le rapport Attali prévoit la suppression des départements et le transfert des compétences du Conseil général vers le Conseil régional. Si l’idée d’un échelon de décentralisation unique entre l’État et la Commune peut diminuer la bureaucratie et les coûts qui y sont liés sans porter atteinte au principe de subsidiarité, il est important que l’entité nouvellement créée ou à laquelle les pouvoirs sont transférés, corresponde à une réalité géographique charnelle et constitue ainsi un élément de l’identité individuelle et nationale. Or, il se trouve que les départements répondent davantage à cette exigence, même s’ils ont été créés au moment de la Révolution française pour se substituer à l’organisation de l’Eglise (paroisses et diocèses). Les 22 régions administratives françaises telles qu’elles ont été dessinées par la loi de décentralisation de 1982, ne correspondent, pour la plupart d’entre elles, à aucune réalité homogène et enracinée. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles sont promues, en concurrence de la nation, par les partisans du fédéralisme européen.
S’agissant de la nation, M. Attali n’en remet pas en cause le cadre ou la structure, l’Union européenne s’en charge déjà ! En revanche, il s’attaque à sa substance même en préconisant le recours à une immigration massive, refusant, sans surprise d’envisager la relance de la natalité française comme source de croissance. C’est d’ailleurs ce que déplore l’économiste Jean-Didier Lecaillon : « Certes, les insuffisances liées à la situation démographique ne sont pas niées, pas plus que la réalité du vieillissement de la population. Or, qui peut ignorer que ce dernier, s’il s’explique en partie par l’allongement de l’espérance de vie que nous n’avons aucune raison de déplorer (vieillissement par le haut de la pyramide des âges), résulte avant tout d’une fécondité insuffisante (vieillissement par le bas) ? Comment envisager sérieusement la croissance dans ces conditions ? Quelle curieuse façon, au moment où il est partout question de développement durable, de faire ainsi l’impasse sur l’intérêt que pourrait représenter pour la croissance économique un redressement de la natalité ».
Les chiffres les moins pessimistes évaluent à 135.000 le nombre d’immigrés qui entrent chaque année en France. M. Attali souhaite passer à 750.000 par an ! Il n’a d’ailleurs rien inventé dans ce domaine puisqu’un rapport de l’ONU paru en 2000 estimait nécessaire d’assurer une immigration de 120 millions d’individus vers l’Europe d’ici à 2025, soit 15 millions pour la France à elle seule !
Ces préconisations délirantes qui, sous prétexte de compétitivité économique, nient toutes les réalités identitaires, historiques, culturelles ethniques, politiques et sociales, négligent de surcroît l’ensemble du coût financier de l’immigration ainsi que ses conséquences néfastes, directes ou indirectes.
Mais Attali se limite à pousser un peu plus loin encore la fameuse logique sarkoziste de « l’immigration choisie » qui consiste à faire venir une « immigration de travail » sans tenir compte de la capacité des immigrés concernés à s’assimiler réellement, leur niveau d’étude ou leurs compétences professionnelles n’apportant aucune garantie réelle contre le communautarisme. La commission Attali souhaite que la France « facilite la délivrance de visas aux étrangers pour faire face à un marché du travail en tension » (décision n°223). Dans la Tribune, Jacques Attali confirmait : « La France a besoin d’immigration, il faut s’ouvrir aux travailleurs d’Europe de l’Est, aux Chinois, aux pays d’Afrique. Sans cela, toutes nos belles discussions sur le financement des retraites n’auront pas de sens ».
Puisqu’il se place dans une perspective exclusivement économique, M. Attali devrait reconnaître que l’immigration subie par la France depuis 30 ans était déjà officiellement une immigration de travail, mais elle a cependant fait augmenter le niveau du chômage et a eu un coût économique et social exorbitant (en raison notamment de la loi de 1976 sur le regroupement familial que M. Attali ne souhaite évidemment pas remettre en cause pour les futurs arrivants). Comme le rappelait Jean-Marie Le Pen le 23 janvier dernier : « Plus de dix millions d’étrangers se sont installés chez nous en 30 ans [...] Cette immigration, principalement d’assistance, est une cause majeure de l’appauvrissement du pays ».
Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro, estime que la relance de l’immigration n’aura aucun impact positif sur la croissance : « La vision comptable d’une immigration destinée à équilibrer les comptes sociaux est un non-sens quand elle conduit à fragiliser la solidarité nationale. Qui peut assurer que les immigrés de demain accepteront de payer les retraites de leurs hôtes ? La France court à son éclatement en mettant son identité à l’encan [...] Non seulement l’échec de l’intégration des populations extra-européennes est relativisé par une bien-pensance qui n’y voit qu’un effet du chômage, mais les chiffres se prêtent à des contestations qui conduisent à sous-estimer le solde migratoire. [...] Le 11 janvier, à Bruxelles, des institutions musulmanes européennes dont l’UOIF pour la France ont signé une charte qui stipule, concernant les pays d’accueil : « Lorsque les lois en vigueur s’opposent éventuellement aux pratiques et règles islamiques, les musulmans sont en droit (le projet initial disait : « sont tenus ») de s’adresser aux autorités pour expliquer leurs points de vue et exprimer leurs besoins et ce dans le but de trouver les solutions les plus adaptées ». [...] L’État doit reprendre pied dans ces territoires autonomes, qu’une constante immigration éloigne toujours davantage. Où voit-on que celle-ci pourrait être le « puissant facteur de croissance » vanté avec tant d’autosatisfaction par Attali ? [...] pourquoi « supplier » les étrangers de venir occuper les 500.000 emplois vacants, alors que le pays compte plus de 2 millions de chômeurs, surtout dans les cités ? Laisser croire que ceux-ci seraient inaptes aux métiers du bâtiment, du commerce, de la restauration, de la santé, de l’agriculture témoigne d’un mépris. »
Poursuivant ses objectifs de melting-pot imposé, la commission Attali souhaite augmenter le nombre global de logements sociaux en France et mettre en place un mécanisme qui permettrait à l’État d’exproprier les collectivités locales réticentes à l’application de la loi Gayssot dite de « Solidarité urbaine » qui oblige chaque commune de France à compter 20% de logements sociaux au nom d’une prétendue mixité sociale qui a toute les apparences d’une mixité ethnique.
Même s’il comprend quelques mesures intéressantes lorsqu’elles sont analysées indépendamment du texte dans son ensemble, le rapport Attali constitue une tentative désespérée de concilier des orientations idéologiques archaïques et dangereuses avec les réalités économiques. Si l’objectif affiché est d’accroître la croissance française de 1% et de diminuer le taux de chômage, le rapport Attali ne donne aucune indication précise et chiffrée des gains économiques qui pourraient découler des mesures proposées. Il reste d’ailleurs encore plus flou quant aux coût réel de ces « investissements indispensables pour la croissance de la France » dont la mise en œuvre s’élèverait, au minimum, à 100 milliards d’euros. Ce qui n’empêche pas M. Attali de clamer haut et fort « l’urgence de réduire les dépenses publiques » !
Détestable dans son contenu et, plus encore, dans son orientation philosophique, le rapport de la commission Attali l’est également en raison de la méthode utilisée qui coupe définitivement la décision politique de toute assise démocratique. En effet, Sarkozy a sous-traité l’essentiel de l’initiative législative à une commission d’experts qui n’a ni légitimité ni représentativité. On peut déjà s’interroger sur la légitimité de lois votées par 50% des parlementaires eux-mêmes élus souvent par moins de 20% du corps électoral compte tenu simultanément de la faible participation aux élections et du mode de scrutin majoritaire. Sarkozy ayant indiqué qu’il était en parfait accord avec « l’essentiel » de ce que contient le rapport Attali, les parlementaires français élus en seront alors réduits à rédiger les décrets d’application des 316 décisions de M. Attali. En lieu et place d’un gouvernement au service de la France, nous aurions alors une « nouvelle gouvernance au service de la croissance ».
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