dépêché à Ground Zero le 11 septembre 2001 où il a filmé 29
enregistrements durant un mois : "Ce que j'ai vu à certains moments et à certains
endroits... est très troublant!" Il ne les a jamais transmis aux autorités,
et a été persécuté depuis lors. Kurt Sonnenfeld s'est exilé en Argentine
où il a écrit *El Perseguido* (Le persécuté). Son livre, récemment publié,
relate son cauchemar interminable et porte un nouveau coup au rapport du
gouvernement concernant les événements du 11/9. Une interview exclusive
réalisée par le Réseau Voltaire.
22 juin 2009 De Buenos Aires (Argentine)
*Introduction *
Kurt Sonnenfeld, diplômé de l'Université du Colorado (USA), a étudié les
affaires internationales et l'économie ainsi que la littérature et la
philosophie. Il a travaillé pour le gouvernement des États-Unis en tant que
vidéaste officiel et comme directeur des opérations de diffusion de l'équipe
d'intervention d'urgence pour l'Agence Fédérale des Situations d'Urgence
(FEMA). Kurt Sonnenfeld a également travaillé sous contrat pour diverses
agences gouvernementales et des programmes pour des opérations
confidentielles et "sensibles" dans des installations scientifiques et
militaires sur le territoire américain.
Le 11 septembre 2001, la zone appelée "Ground Zero" a été fermée au public.
Pourtant, Sonnenfeld y avait libre accès, ce qui lui a permis de documenter
l'enquête (qui n'a jamais eu lieu) et de fournir des scènes "expurgées" à
pratiquement toutes les chaînes d'information dans le monde. Les
enregistrements révélant certaines anomalies qu'il a découvertes à Ground
Zero sont toujours en sa possession.
Accusé, selon le scénario manifeste d'un coup monté, surtout à la lumière
des événements qui ont suivi (1), d'un crime qui n'a pas eu lieu, Kurt
Sonnenfeld a été persécuté sur deux continents. Après des années de peur,
d'injustice et d'isolement, il a décidé de prendre publiquement position
contre l'histoire officielle du gouvernement; il est prêt à soumettre les
documents en sa possession à l'examen attentif d'experts fiables.
*Votre livre autobiographique intitulé : "El Perseguido", (Le persécuté), a
récemment été publié en Argentine où vous vivez en exil depuis 2003.
Dites-nous qui vous persécute ? *
*Kurt Sonnenfeld*: Bien que ce soit une autobiographie, il ne s'agit pas de
l'histoire de ma vie. Etant devenu un témoin gênant après mon service à
Ground Zéro, c'est plutôt le récit des événements extraordinaires qui nous
sont arrivés, à ma famille et moi-même, du fait des autorités US durant
plus de sept ans et dans les deux hémisphères.
*Vous avez expliqué que votre demande de statut de réfugié politique, selon
la Convention de Genève de 1951, est encore à l'étude par le Sénat
argentin, alors qu'en 2005 on vous garantissait l'asile politique, quoique sur des
bases provisoires. Cela fait probablement de vous le premier citoyen
américain dans cette situation! Sans doute le premier officiel du
gouvernement directement exposé aux événements entourant le 11 septembre
2001 qui soit devenu un "whistle-blower", un dénonciateur. Est-ce cela qui
vous a conduit à l'exil ? *
*Kurt Sonnenfeld*: Un réfugié est une personne qui a été forcée de quitter
son pays (ou ne peut y retourner) pour cause de persécution. Il est
indéniable que de nombreuses personnes ont été injustement persécutées à
cause des lois quasi- fascistes et des politiques issues du choc du 11
septembre 2001 et ils ont droit au statut de réfugié. Mais le fait est que
demander le statut de réfugié est une démarche risquée et dangereuse.
L'Amérique est la seule "super puissance" restant au monde, et la dissidence
y a été réprimée de fait. Quiconque demande le statut de réfugié sur des
bases politiques fait ainsi acte de dissidence extrême. Si votre demande est
rejetée, que faites-vous ? Une fois que vous avez déposée la demande, il est
impossible de revenir en arrière.
Personnellement, je n'étais pas obligé de quitter les États-Unis, je ne me
suis certainement pas enfui. À l'époque, je n'étais tout simplement pas
conscient de ce qui se tramait contre moi. Je n'avais pas encore établi les
liens. Alors, quand je suis parti en 2003, c'était avec l'intention de
revenir. Je suis venu en Argentine pour un court répit, pour tenter de
récupérer après tout ce qui m'était arrivé. Je suis venu ici librement
avec mon propre passeport, en utilisant mes propres cartes de crédit. Mais par
une suite incroyable d'événements, j'ai été depuis forcé à l'exil, et je
ne suis pas rentré.
*À quelles sortes d'événements faites-vous allusion ? *
*Kurt Sonnenfeld*: J'ai subi de fausses accusations pour des "crimes" qui,
d'évidence, ne se sont pas produits, un emprisonnement abusif, la torture
suite à ces accusations, en plus de scandaleuses calomnies envers ma
réputation, de menaces de mort, de tentatives d'enlèvement, et plusieurs
autres violations des droits civils et humains telles que dénoncées par de
nombreux accords internationaux. Mon retour aux États-Unis ne serait pas
seulement une prolongation de ces violations, il aboutirait à une séparation
- peut-être permanente d'avec ma femme et nos jumelles de 3 ans, la seule
raison d'être qui me reste. Et puis, avec l'impossibilité d'obtenir un
procès équitable pour un crime qui n'a jamais eu lieu, je risquerais même la
peine de mort.
*En 2005, le gouvernement américain a fait une requête pour vous extrader,
ce qui a été refusé par un juge fédéral. Puis, en 2007, la Cour suprême
argentine -dans une démonstration d'intégrité et d'indépendance- a refusé
l'appel américain, mais votre gouvernement a persisté. Pouvez-vous nous
éclairer sur la situation ? *
*Kurt Sonnenfeld*: En 2008, absolument sans aucune base légale, le
gouvernement américain a fait de nouveau appel auprès de la Cour suprême,
qui maintiendra certainement les deux décisions inattaquables déjà prises
par le juge fédéral.
L'une de ces décisions rapportait qu'il y avait trop de "sombras", ou des
zones d'ombres dans mon cas. Il y avait de nombreux mensonges dans l'ordre
d'extradition envoyé ici par les autorités US et heureusement, nous avons pu
le prouver. Le fait qu'il y ait tant de mensonges a servi à soutenir ma
requête de demande d'asile. On a pu montrer que l'on a été victimes d'une
longue campagne de harcèlement et d'intimidation de la part des services de
renseignements américains. En conséquence, ma famille est depuis sous
protection policière permanente. Comme l'a remarqué un sénateur à propos de
mon cas: "leur comportement trahit leurs motivations réelles."
*Ils veulent vous épingler pour "un crime qui n'existe pas." Comment
justifiez-vous un tel acharnement ? En temps que fonctionnaire de la FEMA,
le gouvernement aurait dû vous croire. À quel moment la situation a-t-elle
basculé ? *
*Kurt Sonnenfeld*: Rétrospectivement, je réalise que la situation a basculé
peu avant que j'en prenne conscience. Initialement, la fausse accusation
portée contre moi était totalement irrationnelle, elle m'a complètement
démoli. C'est incroyablement difficile d'avoir souffert de la perte de
quelqu'un qu'on aime et qui se suicide. Mais en être accusé, c'est
insupportable. L'affaire s'est soldée par un non-lieu, car une montagne de
preuves m'absolvait totalement (Nancy, ma femme, a laissé une lettre
derrière elle, et des écrits suicidaires dans son journal; il y a eu des cas
de suicide dans sa famille; etc.) L'accusation était sure à 100% de mon
innocence avant de demander le non-lieu.
Mais la garde à vue a été prolongée, même APRES qu'il ait été dit que je
devais être libéré, ce qui m'a prouvé que quelque chose se tramait en
coulisse. J'ai été incarcéré QUATRE MOIS après que mes avocats eurent
été informés qu'un non-lieu était requis; j'ai finalement été libéré en juin
2002. Pendant ce temps, une incroyable suite d'événements étranges s'est
produite. Alors que j'étais encore détenu, j'ai eu une conversation
téléphonique avec des fonctionnaires de la FEMA afin de résoudre le
problème, mais j'ai réalisé qu'on me considérait comme "compromis",
représentant un danger. On m'a dit qu'il était convenu que "l'agence devait
être protégée", surtout à la lumière du bouleversement qui menaçait avec
la mise en application du "PATRIOT ACT" et de l'intrusion attendue qui
viendrait avec le nouveau Département de la Sécurité de la Patrie
(Department of Homeland Security). Après tous les risques que j'avais
encourus, toutes les épreuves et les difficultés que j'avais endurées durant
presque 10 ans, je me suis senti trahi. La déception a été terrible.
Parce qu'ils m'abandonnaient, je leur ai dit que je n'avais pas les
enregistrements, que je les avais donnés à un "bureaucrate" de New York, et
qu'ils devraient attendre que je sois relâché pour récupérer tout autre
document en ma possession. Peu après cette conversation, ma maison a été
saisie, les serrures ont été changées, et des voisins ont vu des hommes
entrer chez moi, bien qu'il n'y ait pas à la Cour de rapport mentionnant
leurs entrées, comme cela se devait. Quand j'ai enfin été libéré, j'ai
découvert que mon bureau avait été mis à sac, mon ordinateur n'était plus
là et plusieurs vidéos avaient disparu de ma vidéothèque au sous-sol. Des
hommes étaient constamment garés dans la rue près de ma maison, mon système
de surveillance a été piraté plus d'une fois, les lampes de sécurité
extérieures étaient dévissées, etc., au point que je me suis installé chez
des amis, dans leur copropriété à la montagne, qui par la suite a AUSSI
été cambriolée.
Quiconque cherche la vérité reconnaît qu'il y a eu des séries
d'irrégularités extraordinaires dans cette affaire et qu'une scandaleuse
injustice est faite contre moi et ceux que j'aime. Cette intense campagne
pour me faire retourner sur le sol américain est un faux prétexte à des
motivations plus obscures.
*Vous avez suggéré que vous avez observé des choses à Ground Zero qui ne
concordent pas avec le compte-rendu officiel. Avez-vous dit ou fait quelque
chose pour éveiller le doute à cet égard ? *
*Kurt Sonnenfeld*: Lors de ce même coup de fil, j'ai dit que je révélerais
au public, non seulement mes suspicions sur les événements entourant le 11
septembre 2001, mais aussi sur divers contrats pour lesquels j'ai travaillé
par le passé .
*Sur quoi se basent vos soupçons ? *
*Kurt Sonnenfeld*: Rétrospectivement, il y avait beaucoup de choses
dérangeantes à Ground Zero. Cela m'a paru bizarre d'être envoyé à New York
avant même que le second avion ne frappe la tour Sud, alors que les médias
rapportaient seulement encore qu'un "petit avion" était entré en collision
avec la tour Nord - une catastrophe bien trop bénigne pour faire intervenir
la FEMA. La FEMA a été mobilisée en quelques minutes, alors qu'il lui a
fallu dix jours pour se déployer à New Orleans en réponse à l'ouragan
Katrina, malgré de nombreux avertissements préalables! J'ai trouvé bizarre
que les caméras soient si farouchement interdites dans le périmètre de
sécurité de Ground Zero, que toute la zone soit déclarée scène de crime,
alors que les "preuves" y étaient enlevées et détruites si rapidement. Puis
j'ai trouvé très étrange d'apprendre que la FEMA et plusieurs autres agences
fédérales étaient déjà en position dans leur centre de commande, au Pier
(quai) 92, le 10 septembre, un jour avant les attentats.
On nous demande de croire que les quatre boîtes noires "indestructibles" des
deux avions ayant percuté les tours n'ont jamais été retrouvées car elles
ont été complètement pulvérisées, pourtant j'ai un film montrant des roues
du train d'atterrissage peu endommagées, et aussi des sièges, des morceaux
de fuselage, une turbine d'avion, qui n'était absolument pas désintégrés.
Ceci dit, je trouve plutôt étrange que de tels objets presque intacts aient
pu résister à ce type de destruction qui a transformé la plus grande partie
des Tours Jumelles en poussière. Et j'ai assurément quelques doutes quant à
l'authenticité de la turbine de "l'avion".
Ce qui est arrivé au Bâtiment 7 est extrêmement suspect. J'ai une vidéo qui
montre à quel point la pile de gravats était curieusement petite et comment
les bâtiments de chaque côté n'ont pas été touchés par le Bâtiment 7
lorsqu'il s'est effondré. Il n'a pas été frappé par un avion; il n'a subi
que quelques dégâts mineurs quand les Tours Jumelles se sont écroulées, il
n'y avait que des incendies mineurs sur quelques étages. Il est impossible
que ce bâtiment ait pu imploser comme il l'a fait sans une démolition
contrôlée. Pourtant l'effondrement du Bâtiment 7 a à peine été évoqué
par les médias dominants et ignoré de manière suspecte par la Commission sur le
11/9.
*D'après certaines informations, les sous-sols du WTC7 contenaient des
archives sensibles et indubitablement compromettantes. Avez-vous trouvé
quelque chose à ce propos ? *
*Kurt Sonnenfeld*: Le Service Secret, le Département de la Défense, le FBI,
le Service des Revenus fiscaux (IRS, le Fisc, NDLR), la Commission de
réglementation et de contrôle des marchés financiers (la SEC) ainsi que la
"Cellule de crise" (de la ville de New York, NDLR) pour les situations
d'urgence (OEM) occupaient énormément d'espace sur plusieurs étages du
bâtiment. D'autres agences fédérales y avaient également des bureaux.
Après le 11 Septembre, on a découvert que, caché dans le bâtiment 7, se trouvait
le plus grand centre clandestin de la CIA dans le pays, hormis celui de
Washington DC; une base opérationnelle d'où l'on espionnait les diplomates
des Nations Unies et d'où étaient menées les opérations de
contre-terrorisme et de contre-espionnage (ainsi que l'Intelligence économique, NDLR).
Il n'y avait pas de parking souterrain dans le bâtiment (World Trade Center)
7. Il n'y avait pas de caves. À la place, les agences fédérales du Bâtiment
7 rangeaient leurs véhicules, documents et pièces à conviction dans le
bâtiment de leurs partenaires de l'autre côté la rue. Sous le niveau de la
place du Bureau des Douanes US (Bâtiment 6), il y avait un grand parking
souterrain séparé du reste de la zone souterraine du complexe et hautement
surveillé. C'est là que les divers services du gouvernement garaient leurs
voitures résistantes aux bombes, leurs limousines blindées, les faux taxis
et les camions de la compagnie de téléphone utilisés pour des surveillances
secrètes et des opérations secrètes, des fourgonnettes spécialisées et
autres véhicules. Dans cette zone de parking sécurisé, il y avait aussi un
accès à la chambre forte inférieure du Bâtiment 6.
Approchant l'entrée vers les niveaux inférieurs du Bâtiment
Quand la tour Nord est tombée, le Bureau des Douanes US (Bâtiment 6) a été
écrasé et complètement ravagé par le feu. La plupart de ses étages
souterrains ont également été détruits. Mais il y avait des cavités. Et
c'est par une de ces cavités, récemment découverte, que je suis descendu
pour enquêter avec la Force d'intervention spéciale. C'est là qu'on a
découvert l'antichambre de sécurité de la cave sévèrement endommagée.
Tout au bout du bureau de sécurité se trouvait la grande porte en acier de la
chambre forte avec, à coté, le clavier à code dans le mur en parpaing. Mais
le mur était fissuré et partiellement effondré, et la porte était
partiellement ouverte. A l'aide de nos torches, on a regardé ce qu'il y
avait dedans. Si ce n'est plusieurs rangées d'étagères vides, la chambre
forte ne contenait que des débris et de la poussière. Elle avait été
vidée. Pourquoi ? Et quand avait-elle pu être vidée ?
*Est-ce cela qui a fait résonner un signal d'alarme en vous ? *
*Kurt Sonnenfeld*: Oui, mais pas immédiatement. Dans un tel chaos, il était
difficile de réfléchir. Ce n'est qu'après avoir tout digéré que "l'alarme"
s'est déclenchée.
Le Bâtiment 6 a été évacué 12 minutes après que le premier avion ait
frappé la tour Nord. Les rues ont immédiatement été bouclées par des véhicules de
pompiers, des voitures de police et les embouteillages, et la chambre forte
était assez large, 15 mètres sur 15 selon moi, pour nécessiter au moins un
grand camion pour évacuer son contenu. Après que les tours soient tombées et
qu'elles aient détruit le niveau du parking, une mission pour récupérer le
contenu de l'antichambre aurait été impossible. La chambre forte a donc dû
être vidée avant l'attaque.
J'ai largement décrit tout ceci dans mon livre, et il semblerait que les
choses d'importance aient été mises en lieu sûr avant les attentats. Par
exemple, la CIA n'a pas semblé trop inquiétée par ses pertes. Après que
l'existence de leur bureau secret dans le Bâtiment 7 soit découverte, un
porte-parole de l'agence a dit aux journaux qu'une équipe spéciale avait
été dépêchée pour fouiller les débris à la recherche de documents secrets et
de rapports des services de renseignement, bien qu'il y ait des millions, si ce
n'est des milliards de pages flottant dans les rues. Néanmoins, le
porte-parole était confiant. "Il ne devrait pas y avoir trop de papiers
dispersés." a t-il déclaré.
Les vestiges insolites du Bureau des Douanes US. (Bâtiment 6)
Et les douanes ont d'abord clamé que tout avait été détruit. Que la chaleur
avait été si intense que toutes les pièces à conviction de la chambre forte
avaient été réduites en cendre. Mais quelques mois plus tard, ils ont
annoncé avoir mis un terme aux activités d'un important réseau de trafic de
narcotiques et de blanchiment d'argent colombien après avoir récupéré des
preuves cruciales de la chambre forte, dont des photos de surveillance et
des enregistrements d'écoutes téléphoniques très sensibles. Et quand ils
ont déménagé dans leur nouveau bâtiment au 1 Penn Plaza à Manhattan, ils ont
fièrement accroché sur le mur du hall leur plaque honorifique et la grande
enseigne ronde des Bureaux de la Douane US, elle aussi miraculeusement
retrouvée, immaculée, dans leurs anciens bureaux du World Trade Center,
écroulés et incendiés.
*Vous n'étiez pas seul en mission à Ground Zero. Est-ce que les autres ont
remarqué les mêmes anomalies ? Savez-vous s'ils ont également été
harcelés ?
*
*Kurt Sonnenfeld*: En fait, j'ai entendu parler de quelques personnes sur
deux sorties différentes. Certains d'entre nous en ont même discuté après.
Ils savent de qui il s'agit et j'espère qu'ils se manifesteront, mais je
suis certain qu'ils ont de fortes appréhensions sur ce qu'il leur arrivera
s'ils le font. Je leur laisse le soin de décider, mais l'union fait la
force.
*Avec la parution de votre livre, vous êtes devenu un "lanceur d'alerte"-
mais à un point de non retour ! Il doit y avoir beaucoup de gens qui savent
ce qui s'est réellement passé ou non en ce jour fatidique. Pourtant,
personne n'est monté au créneau, surtout pas ceux qui étaient directement
impliqués de manière officielle. C'est ce qui rend votre cas si convaincant.
À en juger d'après vos épreuves, il n'est pas difficile d'imaginer ce qui
retient de telles personnes. *
*Kurt Sonnenfeld*: En fait, il y a aussi des gens très bien et crédibles qui
ont lancé des alertes. Ils sont discrédités, ignorés. Certains sont
persécutés et harcelés comme moi.
Les gens sont tenus par la peur. Tout le monde sait que si vous questionnez
les autorités US, vous aurez des problèmes d'une façon ou d'une autre. Au
minimum, vous serez discrédité, déshumanisé. Le plus vraisemblablement,
vous vous trouverez accusé de quelque chose sans aucun rapport, comme une fraude
fiscale - ou même quelque chose de pire, comme dans mon cas. Regardez ce qui
est arrivé à Abraham Bolden, dénonciateur du Service Secret par exemple, ou
au maître des échecs Bobby Fischer après qu'il ait montré son mépris à
l'égard des États-Unis. Il y a une quantité d'exemples. Par le passé, j'ai
demandé à mes amis et associés de parler pour moi pour raconter tous les
mensonges diffusés dans les médias, mais ils avaient tous peur des retombées
contre eux-mêmes et leurs familles.
*À quel degré vos découvertes à Ground Zero impliqueraient le gouvernement
dans ces événements? Êtes-vous au courant des enquêtes qu'ont mené
plusieurs scientifiques et des professionnels qualifiés qui non seulement corroborent
vos propres découvertes, mais dans certains cas les surpassent de loin ?
Considérez vous ces personnes comme des "adeptes de la théorie du complot"
("conspiracy nuts") ? *
*Kurt Sonnenfeld*: Au plus haut niveau à Washington DC, quelqu'un savait ce
qui allait se produire. Ils voulaient tellement une guerre, qu'ils ont, au
minimum, laissé faire, et plus vraisemblablement ils ont même aidé ces
événements à se produire.
Parfois, il me semble que les "dingues" (NDLR: les "adeptes de la théorie du
complot") sont ceux qui s'accrochent à ce qu'on leur a dit avec une ferveur
presque religieuse malgré toutes les preuves du contraire - ceux qui ne *
veulent* pas considérer le fait qu'il y a eu une conspiration. Il y a tant
d'anomalies dans l'enquête "officielle" qu'on ne peut les attribuer à des
erreurs ou à de l'incompétence. Je connais les scientifiques et les
professionnels qualifiés auxquels vous faites référence, leurs découvertes
sont convaincantes, crédibles et présentées selon le protocole scientifique,
en totale opposition avec les découvertes de l'enquête "officielle". De
plus, de nombreux agents des services secrets et des fonctionnaires du
gouvernement avancent leurs opinions très informées (disant) que la
Commission sur le 11/9 était au mieux une farce, au pire une couverture. Mon
expérience à Ground Zero n'est qu'une pièce de plus à rajouter au puzzle.
*Ces événements remontent à presque 8 ans. Pensez-vous que découvrir la
vérité à propos du 11/9 est toujours un objectif important ? Pourquoi ? *
*Kurt Sonnenfeld*: C'est de la plus haute importance. Il en sera de même
dans 10 ou même 50 ans si la vérité n'a pas éclaté d'ici là. C'est un
objectif important car, à ce point de l'histoire, beaucoup de gens sont trop
crédules face à ce que les "autorités" leur racontent et trop enclins à les
suivre. En situation de choc, les gens cherchent à être guidés. Les gens qui
ont peur sont manipulables. Savoir manipuler les masses aboutit à
d'inimaginables bénéfices pour de nombreuses personnes très riches et très
puissantes. La guerre est incroyablement chère, mais l'argent finit bien
quelque part. La guerre est toujours très profitable pour un petit nombre.
D'une manière ou d'une autre, leurs fils finissent toujours à Washington DC,
ils prennent les décisions, établissent des budgets, tandis que les fils des
pauvres et de ceux qui ne sont pas pistonnés finissent toujours au front,
recevant les ordres et livrant les guerres des premiers. Les énormes caisses
noires du Département de la Défense US représentent une machine de
financement illimité pour le complexe militaro-industriel, chiffré à
plusieurs milliers de milliards de dollars, et il en sera ainsi tant que les
masses ne se réveilleront pas, tant qu'elles ne redeviendront pas sceptiques
et qu'elles ne demanderont pas des comptes. Les guerres (et les faux
prétextes mis en avant) ne cesseront pas tant que les gens ne prendront pas
conscience des réels motifs de la guerre et tant qu'ils n'arrêteront pas de
croire aux explications "officielles."
*Ce qu'on appelle le 9/11 Truth Movement (le mouvement pour la vérité sur le
11-Septembre, NDLR) a demandé une nouvelle enquête indépendante sur ces
événements. Croyez-vous qu'en ce sens il y ait un espoir avec
l'Administration Obama ? *
*Kurt Sonnenfeld*: Je le souhaite vraiment, mais je reste sceptique. Pour
quelles raisons le leadership d'un quelconque gouvernement établi agirait
volontairement à ce qui aboutirait à une sérieuse compromission de son
autorité ? Ils préfèrent maintenir le statu quo et laisser les choses en
l'état. Le chauffeur du train a changé, mais le train a-il changé de
direction ? J'en doute. L'impulsion doit venir du public, non seulement au
niveau national mais aussi à l'international, comme le fait votre groupe.
*Un nombre de groupes pour les droits de l'homme et des groupes d'activistes
vous soutiennent dans la détresse, et non des moindres, le Prix Nobel de la
Paix, Adolfo Pérez Esquivel par exemple. Comment les Argentins répondent-ils
en général à votre situation ? *
*Kurt Sonnenfeld*: Par un incroyable déferlement de soutiens. La dictature
militaire est encore fraîche dans la mémoire collective de la plupart des
gens ici, qui savent que la dictature (tout comme d'autres dictatures en
Amérique du Sud à ce moment-là) avait été soutenue par la CIA, à
l'époque dirigée par George Bush père. Ils se souviennent très bien des centres de
torture, des prisons secrètes, des milliers de personnes "disparues" à cause
de leurs opinions, la peur quotidienne. Ils savent que les États-Unis
recommenceront aujourd'hui s'ils le jugent opportun, qu'ils envahiront un
pays pour atteindre leurs intérêts politiques et économiques, puis pour
manipuler les médias à l'aide de "casus belli" fabriqués de toute pièce
pour justifier leurs conquêtes.
Kurt Sonnenfeld avec Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix 1980
Ma famille et moi sommes honorés de compter parmi nos plus chers amis Adolfo
Pérez Esquivel et ses conseillers du Servicio de Paz y Justicia (SERPAJ).
Nous avons travaillés ensemble à de nombreuses causes, dont les droits aux
réfugiés, le droit des femmes, des enfants sans familles, et des enfants
porteurs du HIV/SIDA. Nous sommes également honorés d'avoir le soutien de :
Abuelas de Plaza de Mayo; Madres de Plaza de Mayo, Línea Fundadora; Centro
de Estudios Legales y Sociales (CELS); Asamblea Permanente de Derechos
Humanos (APDH); Familiares de Detenidos y Desaparecidos por Razones
Políticas; Asociación de Mujeres, Migrantes y Refugiados Argentina (AMUMRA);
Comisión de Derechos Humanos de la Honorable Cámara de Diputados de la
Provincia de Buenos Aires; Secretaría de Derechos Humanos de la Nación; et
le Programa Nacional Anti-Impunidad. Au niveau international, un "amicus
curiae" a été présenté en notre faveur par l'ONG REPRIEVE de
Grande-Bretagne, et nous bénéficions de la collaboration de NIZKOR d'Espagne
et de Belgique. De plus, ma femme, Paula et moi avons été reçus au Congrès
par La Comisión de Derechos Humanos y Garantías de la Honorable Cámara de
Diputados de La Nación.
*Comme nous le disions, décider d'écrire ce livre et de le rendre public a
été un pas gigantesque. Qu'est-ce qui vous a poussé à le faire ? *
*Kurt Sonnenfeld*: Sauver ma famille. Et faire savoir au monde que les
choses ne sont pas ce qu'elles semblent être.
*Dernière question, mais pas la moins importante : qu'allez-vous faire de
vos enregistrements ? *
*Kurt Sonnenfeld*: Je suis certain que mes enregistrements révèlent plus de
choses que je ne suis capable d'analyser vu mes compétences limitées. C'est
pourquoi je coopérerai autant que je le peux avec des experts fiables et
sérieux dans un effort commun pour faire éclater la vérité.
*Merci beaucoup !
*
*Interview réalisé et publié par le réseau voltaire.*
*Traduit par ReOpen911.
Association ReOpen911
www.ReOpen911.info