miercuri, 17 iulie 2013

Dr. Paul Craig Roberts. POURQUOI LA DÉSINFORMATION FONCTIONNE

POURQUOI LA DÉSINFORMATION FONCTIONNE


Dr. Paul Craig Roberts
Illustration: Truth and LieVous êtes-vous jamais demandé comment la désinformation gouvernementale gagne du terrain ?
Ce que j’ai remarqué, c’est que chaque fois qu’un évènement extraordinaire se produit, tel que le 11/9 ou les attentats  de Boston, presque tout le monde, qu’il soit de droite ou de gauche, adopte l’explication du gouvernement, car ils peuvent accrocher leur ordre du jour à celui du gouvernement.
La Gauche aime les histoires officielles de musulmans créant le chaos terroriste en Amérique, car elles prouvent leur théorie du retour du bâton et les confortent dans l’idée que  les déshérités et les opprimés peuvent se battre contre l’impérialisme.
La droite patriotique aime la version officielle, car cela prouve que l’Amérique est attaquée à cause de sa bonté ou parce que les terroristes sont entrés dans le pays à cause des autorités d’immigration et nourris par le système social, ou parce que le gouvernement, qui ne peut jamais rien faire de bien, a ignoré un certain nombre d’alertes.
Quoi que le gouvernement dise, quel que soit le problème, la version officielle trouvera sa compatibilité avec des prédispositions existantes et les différents agendas politiques.
Dans un tel pays, la vérité n’a aucune importance. Seuls les agendas ont une importance.
On peut le voir partout. Je pourrai écrire des volumes illustrant comment des écrivains motivés par un agenda spécifique à travers le paysage politique, soutiendront des histoires improbables racontées par le gouvernement et ce malgré l’absence de toute preuve, simplement parce que la ligne du gouvernement peut être exploitée pour soutenir leurs programmes.
Par exemple, un écrivain conservateur dans le numéro de Juin de Chronicles, utilise la théorie du gouvernement au sujet des soi-disant terroristes des attentats de Boston, les frères Tsarnaev, pour argumenter contre l’immigration, l’amnistie contre les clandestins et l’asile politique pour les musulmans. Il écrit: “Même le système de sécurité le plus incroyablement sophistiqué échouera inévitablement parce qu’il sera submergé par un flot d’immigrants hostiles et dangereux.”
L’auteur accepte toutes les déclarations improbables du gouvernement comme preuve de la culpabilité des frères Tsarnaïev. Le frère blessé qui a été incapable de répondre à la propriétaire du bateau qui l’a découvert et a dû être mis sous assistance respiratoire a réussi à écrire une confession à l’intérieur du bateau.
Dès que les autorités ont eu le frère blessé bouclé dans un hôpital en soins intensifs, des “officiels anonymes” plantèrent un narratif dans les médias pour dire que le suspect était en train de signer des confessions écrites de sa culpabilité tout en étant placé en réanimation ; mais nous savons que ces confessions existent puisque le gouvernement et les médias nous le disent.
L’auteur conservateur sait que Djokhar est coupable parce qu’il est musulman et tchétchène. Ainsi, il n’apparaît aucunement à l’auteur de se demander quel pourrait bien être l’agenda des sources anonymes qui sont si occupées à créer la culpabilité des frères. Ceci assure qu’aucun juré n’osera voter un acquittement et devra expliquer son acte à sa famille et ses amis. Le concept d’innocent jusqu’à preuve du contraire dans une cour de justice, a été jeté par la fenêtre. Ceci devrait inquiéter cet auteur conservateur, mais ce n’est pas le cas.
Cet auteur voit le fait d’être tchétchène comme une indication de culpabilité alors même que les deux frères ont grandi aux Etats-Unis comme des Américains normaux, parce que les Tchétchènes sont “engagés dans un djihad anti-russe”. Mais les Tchétchènes n’ont aucune raison d’être hostiles envers les USA. Comme preuves, Washington soutient les Tchétchènes dans leur conflit contre la Russie. En soutenant le terrorisme tchétchène, Washington viole toutes les lois qu’il applique impitoyablement à des citoyens américains compatissant qui donnent aux œuvres caritatives palestiniennes que Washington affirme être gérées par le Hamas, déclaré organisation terroriste par ce même Washington.
Il n’apparaît pas à cet auteur conservateur qu’il y a quelque chose qui ne va pas lorsque la loi martiale est appliquée sur une des principales villes américaine et sa zone métropolitaine, que plus de 10 000 soldats lourdement armés sont mis dans les rues avec des véhicules blindés et les citoyens sont sommés de sortir de chez eux avec leurs mains sur la tête, tout cela pour rechercher un seul suspect de 19 ans, blessé. Au lieu de cela, l’auteur accuse “l’état de surveillance” pour “les conséquences inévitables du libéralisme suicidaire”, qui a adopté “le plus vieux pêché du monde: la rébellion contre l’autorité.” L’auteur se délecte tellement de pouvoir utiliser la ligne directrice du gouvernement comme moyen de se livrer à la romance conservatrice avec l’autorité et de porter des coups au libéralisme, qu’il ne voit pas qu’il s’est mis sur une ligne opposée de celle des pères fondateurs qui ont signés la Déclaration d’Indépendance et se sont rebellés contre l’autorité.
J’aurai tout aussi bien pu utiliser un écrivain de gauche pour montrer que des explications improbables sont acceptables si elles sont en accord avec des prédispositions et peuvent être employées pour satisfaire un agenda particulier.
Qu’on y pense. N’est-il pas extraordinaire que les seules enquêtes réelles qui ont été faites sur des évènements comme le 11 Septembre ou le marathon de Boston, sont des enquêtes privées, comme cette enquête sur les sacs à dos:
Il n’y a pas eu d’enquête sur le 11 Septembre. En fait, la Maison Blanche a résisté à toute demande d’enquête pendant un an et ce malgré les demandes insistantes faites par les familles des victimes. Le NIST n’a fait aucune enquête. Le NIST a juste construit un modèle informatique compatible avec la théorie du gouvernement. La commission sur le 11 Septembre s’est juste réunie pour écouter l’explication gouvernementale et la transcrire sur papier. Ceci ne constitue en rien des enquêtes.
Les seules recherches et enquêtes proviennent d’un physicien qui a prouvé que la tour 7 du WTC s’est effondrée à la vitesse de la chute libre et que c’était le résultat d’une démolition contrôlée; et par une équipe de scientifiques qui ont examinés la poussière des tours du WTC et y ont trouvé de la nano-thermite, par une équipe d’architectes et d’ingénieurs du génie civil ayant des décennies d’expérience sur le terrain, et par les équipes de premiers secours et les pompiers qui étaient sur place, dans les tours pour certains et qui ont vus et entendus des explosions partout dans les tours, y compris dans les sous-sols.
Nous avons atteint un point où la preuve n’est plus nécessaire. Les déclarations du gouvernement suffisent. Seuls des complotistes excentriques produisent de vraies preuves.
En Amérique, les déclarations du gouvernement ont une autorité unique. Cette autorité provient du chapeau blanc que portaient les Etats-Unis depuis la seconde guerre mondiale et la guerre froide qui s’en est suivie. Il était très facile de diaboliser l’Allemagne nazie, le communisme soviétique et le maoïsme chinois. Même aujourd’hui, lorsque des organes de presse russes me questionnent sur l’état périlleux des libertés civiles aux Etats-Unis et les attaques militaires incessantes de Washington dans des pays étrangers, je reçois parfois des messages de quelques Russes qui croient qu’un imposteur a été interrogé par leurs médias et non pas le véritable Paul Craig Roberts. Il y a des Russes qui croient que c’est le président Reagan qui a amené la liberté en Russie et comme j’ai servi dans le gouvernement Reagan, ces citoyens russes m’associent avec leur vision de l’Amérique comme étant une lumière pour le monde. Certains citoyens russes pensent vraiment que les guerres de Washington sont vraiment des guerres de libération.
Les mêmes illusions règnent parmi les dissidents chinois. Chen Guangchen est le dissident chinois qui chercha refuge dans l’ambassade des Etats-Unis en Chine. Il a été interviewé récemment par le BBC World Service. Il croit sincèrement que les Etats-Unis protègent les droits de l’Homme tandis que la Chine les supprime. Il s’est plaint à la BBC qu’en Chine la police arrête des citoyens et les maintient en détention pendant six mois sans le dire à personne. Il pense que les Etats-Unis et le Royaume-Uni devraient publiquement protester contre cette violation des droits individuels, des droits de l’Homme. Apparemment Chen Guangchen n’est pas au courant que les citoyens des Etats-Unis sont soumis à des mesures de détention indéfinie sans recours légal, sans avocat et même sujet à des assassinats extra-judiciaires.
Le gouvernement chinois a permis à Chen Guangchen de quitter la Chine sans encombre et de vivre aux Etats-Unis. Chen Guangchen est tellement imbu de ses illusions sur l’Amérique comme le phare des droits de l’Homme dans le monde qu’il ne lui est jamais apparu que le gouvernement chinois si oppresseur et violeur des droits de l’Homme lui a donné un passage libre vers l’extérieur, mais que quelqu’un comme Julian Assange, auquel l’asile politique a été accordé par l’Équateur, est toujours confiné dans l’ambassade de ce pays à Londres, parce que Washington ne permet pas à son état marionnette de Grande-Bretagne de lui donner sauf-conduit vers l’Équateur.
Peut-être que Chen Guangchen et les dissidents russes et chinois qui sont si épris des Etats-Unis, pourraient gagner un peu de hauteur de vue s’ils lisaient le livre du soldat Terry Holdbrooks au sujet du traitement donné aux prisonniers de Guantanamo Bay. Holdbrooks était là-bas, il fit partie du système de détention et voici ce qu’il a dit à la chaîne de télévision russe anglophone Russia Today (RT): “La torture et les méthodes d’extraction d’information que nous avons utilisées ont certainement créé beaucoup de doute et de questions dans mon esprit quant à savoir si cela était compatible avec mon Amérique. Mais j’ai bien réfléchi à ce que nous faisions là-bas et de la façon dont nous le faisions, cela ne ressemblait pas du tout à l’Amérique que je m’étais engagé de défendre. Cela ne ressemblait pas du tout à l’Amérique dans laquelle j’avais grandi et cela en soi, fut une énorme expérience de désillusion.”
Dans un article du Wall Street Journal du 17 Mai, Peggy Noonan écrivit que la grandeur d’âme du président Obama en avait pris un coup. Qu’avait donc bien pu faire Obama pour l’amener à cette perte de lui-même ? Est-ce parce qu’il s’assoit dans le bureau ovale pour approuver la liste de citoyens américains qui doivent être assassinés de façon extra-judiciaire ? Est-ce parce qu’il fait détenir des citoyens américains indéfiniment sans recours judiciaire en violation du Habeas Corpus ? Est-ce parce qu’il maintient ouverte la prison de torture de Guantanamo ? Est-ce parce qu’il continue les guerres que les néo-conservateurs ont commencées, malgré ses promesses de les terminer et d’en avoir commencé de nouvelles ?
Est-ce parce qu’il fait attaquer des gens dans leur maison avec ses drones, ainsi que des centres médicaux et des endroits de la vie de tous les jours dans des pays avec lesquels les Etats-Unis ne sont pas en guerre ? Est-ce parce que son gouvernement corrompu espionne les citoyens américains sans mandats et sans cause ?
Non. C’est pour aucune de ces raisons. D’après Noonan, ceci ne constitue pas le pourquoi les présidents, même démocrates, perdent de leur âmes. On ne peut plus avoir confiance en Obama, par que le fisc a harcelé quelques activistes politiques conservateurs.
Noonan est républicaine et ce qu’Obama a fait de mal a été d’utiliser l’IRS (le fisc) contre quelques républicains. Apparemment, il ne vient pas à l’esprit de Noonan que si Obama, ou quelque président que ce soit, peut utiliser l’IRS contre ses adversaires politiques, il peut utiliser le Département de la Sécurité Intérieure et la police contre eux. Il peut utiliser la détention indéfinie contre eux. Il peut utiliser des drones contre eux.
Tous ces éléments sont des mesures bien plus graves. Pourquoi Peggy Noonan ne se sent-elle pas concernée ? Parce qu’elle pense que ces mesures ne seront utilisées que contre des terroristes, juste comme le fisc est supposé n’être utilisé que contre les fraudeurs.
Quand une population et les commentateurs qui sont supposés l’informer acceptent l’effondrement de l’autorité constitutionnelle et la mise au placard de leurs libertés civiles et fondamentales, se plaindre du fisc n’a aucun sens.
Craig Roberts withkitties_150_120 Le Dr Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor US de la politique économique dans l’administration Reagan. Il a été rédacteur en chef adjoint et éditorialiste du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week et du Scripps Howard News Service. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Son dernier livreThe Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West est disponible ici: http://www.amazon.com/Failure-Capitalism-Economic-Dissolution-ebook/dp/B00BLPJNWE/
Traduction Avic

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