Le racisme religieux et l'assassinat de non-juifs autorisés en Israël
Des rabbins justifiant le meurtre de non-juifs ne seront pas poursuivis.
Par Renée-Anne Gutter, Correspondante à Jérusalem - La Libre Belgique
Mis en ligne le 30/05/2012
«Les
extrémistes religieux et antiarabes exultent, les défenseurs des droits
de l’homme fulminent. Le procureur général de l’Etat d’Israël, Yehuda
Weinstein, a en effet annoncé lundi qu’il renonçait à poursuivre les
rabbins Yitzhak Shapira et Yossef Elitzur, auteurs du traité religieux
"Torath Hamelekh" (Torah du roi), qui justifie le meurtre de non-juifs
dans certaines circonstances. Pas de poursuites en justice non plus
contre plusieurs autres rabbins qui ont publiquement approuvé la
publication de cet ouvrage controversé.
Motif : le manque de
preuves établissant que le livre a été écrit dans le but délibéré
d’inciter au racisme, alors qu’il faut prouver l’intention criminelle.
Tout
en soulignant qu’il n’approuve pas le contenu de l’ouvrage, le bureau
du procureur précise que celui-ci est un traité d’étude religieuse
citant des sources de la loi juive, rédigé "de façon générale", sans appel concret à la violence.
Cette
décision suscite la colère de plusieurs organisations israéliennes, y
compris de la minorité arabe israélienne et de mouvements religieux
modérés, qui y voient un précédent permettant aux rabbins extrémistes -
en particulier ceux liés aux colons en territoire palestinien -
d’inciter impunément à la violence contre quiconque s’oppose au
nationalisme juif.
C’est en 2009 que les rabbins Shapira et
Elitzur - tous deux de Yitzhar, une des colonies juives les plus
fanatiques en Cisjordanie - publient "Torath Hamelekh", dans lequel ils
analysent les circonstances dans lesquelles la loi juive permet de tuer
des non-juifs. Ainsi, par exemple, des enfants d’ennemis d’Israël peuvent être tués en temps de guerre, "car sinon ils grandiront et nous porteront préjudice".
L’ouvrage affirme aussi que les non-juifs "ne sont pas compatissants de nature " et que les attaquer permettrait d’"infléchir
leurs mauvais penchants". "Partout où l’influence des non-juifs
constitue une menace pour la survie d’Israël, il est permis de les
tuer."
Cette publication avait suscité, à l’époque, une
vive controverse en Israël sur les limites de la liberté d’expression
religieuse et sur la question de savoir si les rabbins étaient au-dessus
de la loi de l’Etat.
Les défenseurs des droits de l’homme et
les mouvements pluralistes ont vilipendé le livre, l’accusant de
racisme contre les Arabes d’Israël et contre d’autres minorités. Même
d’anciens grands-rabbins d’Israël se sont indignés, jugeant l’ouvrage
contraire aux enseignements du judaïsme.
Début 2011, le
procureur général a décidé d’ouvrir une enquête et a interpellé les
rabbins concernés pour interrogatoire. Ce qui a déclenché de violentes
protestations de la part de leurs sympathisants.
Pour leur
défense, les rabbins concernés ont argué que leur ouvrage examine des
sources religieuses juives, sans toutefois donner au lecteur des
directives ou instructions pratiques pour son propre comportement. Cette
semaine, leur dossier a donc été classé. Mais ce n’est pas le dernier
mot de l’affaire.
Plusieurs organisations pluralistes ont en
effet déposé une requête auprès de la Cour Suprême à Jérusalem pour que
le procureur général et le ministre de la Justice ouvrent bel et bien
des poursuites contre les auteurs et promoteurs de la "Torah du roi" et
pour que l’ouvrage soit interdit de diffusion. La Cour ne s’est pas
encore prononcée.»
....C'est exactement le même argument qu'utilisait Himmler dans un de ses discours aux SS prononcé à Minsk lorsqu'il déclarait qu'il fallait
tuer les enfants des parents exécutés car, même si cela révulsait
l'esprit de bonté propres aux Germains, ces enfants en grandissant
voudraient se venger de la mort de leurs pères et deviendraient des
ennemis du Reich.
BD
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu