marți, 28 ianuarie 2014

Ukraine :: « La très grande majorité des Ukrainiens ne veut pas de cette nouvelle guerre civile »

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Politica propusă de «opoziția» pro-europeană pare să fie profund antisocială și monidialist-liberală.
Cu prietenie, Dan Culcer

Subject: Solidaire (PTB): Un autre regard sur l'Ukraine. Interview de Jean-Marie Chauvier

Ukraine :: « La très grande majorité des Ukrainiens ne veut pas de cette nouvelle guerre civile »

Solidaire a interrogé Jean-Marie Chauvier pour mieux comprendre la situation actuelle de l’Ukraine. C’est un journaliste et essayiste belge, spécialiste de l’Ukraine et de l’ex Union soviétique. Connaissant ces pays et la langue russe de longue date, il collabore aujourd'hui au « Monde diplomatique » et à d’autres journaux et sites internet.

Jean Pestieau

Solidaire a interrogé Jean-Marie Chauvier (JMC) pour mieux comprendre la situation actuelle de l’Ukraine. C’est un journaliste et essayiste belge, spécialiste de l’Ukraine et de l’ex Union soviétique. Connaissant ces pays et la langue russe de longue date, il collabore aujourd'hui au Monde diplomatique et à divers autres journaux et sites internet.
Quels sont les problèmes économiques pressants qui se posent à la population ukrainienne, principalement les travailleurs, les petits paysans et les chômeurs ?
Jean-Marie Chauvier. Depuis le démembrement de l’Union soviétique en 1991, l’Ukraine est passée de 51,4 à 45 millions d’habitants. Cette diminution s’explique par une baisse de la natalité, une augmentation de la mortalité dues en partie au démantèlement des service de santé. L’immigration est très forte. 6,6 millions d’Ukrainiens vivent maintenant à l’étranger. Nombreux sont les gens de l’est de l’Ukraine qui sont partis travailler en Russie où les salaires sont sensiblement plus élevés, tandis que ceux de l’ouest se sont plutôt dirigés vers l’Europe occidentale, par exemple dans les serres de l’Andalousie ou dans le secteur de la construction au Portugal. L’immigration fait rentrer annuellement, en Ukraine, 3 milliards de dollars.
Alors que le chômage est officiellement de 8 % en Ukraine, une partie importante de la population vit en dessous du seuil de pauvreté : 25 %, selon le gouvernement, jusqu’à 80 % selon d’autres estimations. L’extrême pauvreté, accompagnée de sous-alimentation, est estimée entre 2 à 3% jusqu’à16 %. Le salaire moyen est de 332 US dollars par mois, un des plus bas d’Europe. Les régions les plus pauvres sont les régions rurales à l’ouest. Les allocations de chômage sont faibles et limitées dans le temps.
Les problèmes les plus pressants sont accentués par les risques liés à la signature d’un traité de libre échange avec l’UE et l’application des mesures préconisées par le FMI. Il y a ainsi la perspective de fermeture d’entreprises industrielles, surtout à l’est, ou leur reprise-restructuration-démantèlement par les multinationales. En ce qui concerne les terres fertiles et l’agriculture, se pointe à l’horizon la ruine de la production locale qui est assurée actuellement par les petits paysans et les sociétés par action, héritières des kolkhozes et par l’arrivée en grand des multinationales de l’agro-alimentaire. L’achat massif des riches terres s’accélérera. Ainsi Landkom, un groupe britannique, a acheté 100.000 hectares(ha) et le hedge fund russe, Renaissance, a acheté 300.000 ha [ce dernier chiffre correspond au cinquième des terres agricoles belges].
Pour les multinationales, il y a donc de bons morceaux à prendre : certaines industries, les oléoducs et gazoducs, les terres fertiles, la main d’oeuvre qualifiée.
Quels seraient les avantages et les désavantages d’un rapprochement avec l’Union européenne ?
Jean-Marie Chauvier. Les Ukrainiens - la jeunesse avant tout - rêve de l’UE, de la liberté de voyager, des illusions de confort, de bon salaire , de prospérité, etc. sur lesquelles les gouvernements occidentaux spéculent. Mais, en réalité, il n’est pas question d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Il n’est pas question de libre circulation des personnes. L’UE proposent peu de choses, sinon le développement du libre échange, d’importation massive de produits occidentaux, d’imposition des standards européens dans les produits susceptibles d’êtres exportés vers l’UE, ce qui soulève de redoutables obstacles à l’exportation ukrainienne. La Russie , quant à elle – en cas d’accord avec l’UE –  menace de fermer son marché aux produits ukrainiens. Déjà le marché russe se referme. Moscou a offert des compensations telles que la baisse d’un tiers du prix du pétrole, une aide de 15 milliards de dollars, l’union douanière avec elle-même, le Kazakhstan, l’Arménie,... Poutine a un projet euro-asiatique englobant la majeure partie de l’ancien espace soviétique (hormis les pays baltes) en renforçant les liens avec un projet de coopération industrielle avec l’Ukraine, en intégrant les technologies où l’Ukraine était performante du temps de l’URSS: aéronautique, satellites, armement, constructions navales, etc., en modernisant les complexes industriels. C’est évidemment l’est de l’Ukraine qui est plus intéressé à cette perspective.
Pouvez-vous expliquer les différences régionales qui traversent l’Ukraine ?
Jean-Marie Chauvier. Il n’y a pas d’État-nation homogène en Ukraine. Il y a une diversité d’Ukraine. Il y a des contradictions entre régions. Il y a une diversité d’histoire. Russie, Biélorussie et Ukraine ont eu un berceau commun : l’état des Slaves orientaux (9e-11e s), capitale Kiev, qu’on a appelé « Rous », « Russie » ou « Ruthénie ». Par la suite leurs parcours se sont différenciés : langues, religion, appartenances étatiques. L’Ouest a été longtemps lié au Grand Duché de Lituanie, aux royaumes polonais, à l’Empire austro-hongrois. Après la révolution de 1917 et la guerre civile est née la première formation nationale nommée « Ukraine », co-fondatrice en 1922 de l’URSS. La partie occidentale annexée notamment par la Pologne en a été « récupérée » en 1939 et 1945, puis le territoire actuel de l’Ukraine s’est encore élargi à la Crimée en 1954.
L’est de l’Ukraine est plus industrialisé, plus ouvrier, plus russophone tandis que l’ouest est plus rural, paysan, ukraïnophone. L’est est orthodoxe rattaché au patriarcat de Moscou tandis que l’ouest est à la fois gréco-uniate catholique, et orthodoxe, rattaché au patriarcat de Kiev depuis l’indépendance de 1991. L’Église uniate catholique, notamment à l’ouest en Galicie, a été traditionnellement germanophile, souvent en conflit avec l’Église catholique de Pologne. Le centre de l’Ukraine, avec Kiev, est un mélange des courants de l’est et de l’ouest. Kiev est très majoritairement russophone, ses élites sont pro-opposition et très liées aux ultralibéraux de Moscou.
L’Ukraine est donc partagée – historiquement, culturellement, politiquement – entre l’est et l’ouest, et il n’y a aucun sens à dresser l’une contre l’autre, sauf à miser sur l’éclatement voire la guerre civile, ce qui est sans doute le calcul de certains. A force de pousser à la cassure, comme le font les Occidentaux et leurs petits soldats sur place, le moment pourrait bien venir où l’UE et l’OTAN obtiendront « leur morceau » mais où la Russie prendra le sien! Ce ne serait pas le premier pays qu’on aurait fait délibérément exploser. Nul ne doit ignorer non plus que le choix européen serait également militaire : l’OTAN suivra et aussitôt se posera la question de la base russe de Sebastopol en Crimée, majoritairement russe et stratégiquement cruciale pour la présence militaire en Mer Noire. On peut imaginer que Moscou ne laissera pas s’installer une base américaine à cet endroit !
Que pensez-vous de la manière dont le conflit actuel est présenté dans nos médias ?
Jean-Marie Chauvier. C’est un western ! Les bons « pro-européens », les mauvais « pro-russes ». C’est manichéen, partial, ignorant de la réalité de l’Ukraine. La plupart du temps, les journalistes vont voir les gens qui pensent comme eux, qui disent ce que les Occidentaux ont envie d’entendre, qui parlent l’anglais ou d’autres langues occidentales. Et puis, il y a les mensonges par omission.
Il y a d’abord un grand absent: le peuple ukrainien, les travailleurs, les paysans, soumis à un capitalisme de choc, à la destruction systématique de tous leurs acquis sociaux, aux pouvoirs mafieux de tous bords.
Il y a ensuite l’occultation ou la minimisation d’un phénomène que l’on qualifie de « nationaliste» et qui est de fait néofasciste voire carrément nazi. Il est principalement (mais pas uniquement) localisé dans le parti SVOBODA, son chef Oleg Tiagnibog et la région occidentale correspondant à  l’ancienne « Galicie orientale » polonaise. Combien de fois n’ai-je vu, entendu, lu dans les médias, des citations de ce parti et de son chef comme « opposants » et sans autre précision ?
On parle de sympathiques jeunes « volontaires de l’autodéfense » venus de Lviv (Lwow, Lemberg) à Kiev, alors qu’ils s’agit de commandos levés par l’extrême-droite dans cette région (Galicie) qui est son bastion. Lourde est la responsabilité de ceux – politiques, journalistes – qui jouent à ce jeu, à la faveur de courants xénophobes, russophobes, antisémites, racistes, célébrant la mémoire du collaborationnisme nazi et de la Waffen SS dont la Galicie (et non toute l’Ukraine !) fut la patrie.
Et enfin , les médias passent sous silence les multiples réseaux financés par l’Ouest (États-Unis, UE, Allemagne) pour la déstabilisation du pays, les interventions directes de personnalités politiques occidentales. Imaginons la zone neutre à Bruxelles occupée pendant deux mois par des dizaines de milliers de manifestants exigeant la démission du Roi et du gouvernement, prenant d’assaut le Palais Royal, et acclamant à la tribune des ministres russes, chinois ou iraniens ! On imagine cela à Paris ou Washington ? C’est ce qui se passe à Kiev, Maïdan.
Mon étonnement grandit de jour en jour en constatant l’écart entre les « informations » délivrées par nos médias et celles que je peux collecter dans les médias ukrainiens et russes. Les violences néonazies, les agressions antisémites, les prises d’assaut des administrations régionales : dans nos grands médias, rien de tout cela ! On entend qu’un seul point de vue : les opposants de Maïdan. Le reste de l’Ukraine n’existe pas !
Quelles sont les principaux acteurs en présence ? Qui sont les manifestants à Kiev et ailleurs? Qu’est-ce qui les fédère ? Quelle est la nature du pouvoir en place ?
Jean-Marie Chauvier. L’oligarchie industrielle et financière, bénéficiaire des privatisations, est partagée entre groupes tiraillés entre la Russie et l’Occident. Viktor Ianoukovitch et son Parti des Régions représentent les clans (et la plus grande partie des populations) de l’Est et du Sud. Le Parti des Régions a gagné les élections tant présidentielles que parlementaires à l’automne 2013. Il a également de fortes assises à l’Ouest, en Transcarpatie (aussi appelée Ukraine subcarpathique), une région multiethnique qui résiste au nationalisme. Mais la crise actuelle, les hésitations et les faiblesses du président risquent de lui coûter très cher et de discréditer son parti
Le pouvoir en place est largement responsable de la crise sociale qui profite à l’extrême-droite et aux trompeuses sirènes de l’UE et de l’OTAN. Pouvoir en place impuissant, de fait, défenseur d’une  partie de l’oligarchie et non  de la « Patrie » dont il se réclame. Il a favorisé l’extension de la corruption et des pratiques mafieuses.
Face à lui, 3 formations politiques qui ont leur base surtout dans l’ouest et aussi dans le centre de l’Ukraine. Il y a d’abord Batkivschina (« Patrie »), dont le dirigeant est Arseni Iatseniouk. Il a succédé à l’égérie Ioulia Timochenko, malade et emprisonnée. Ensuite, le parti Oudar (parti démocratique des réformes) dont le leader et fondateur est l’ancien boxeur, Vitali Klitschko. C’est le chouchou d’Angela Merkel et de l’UE. Les cadres de son parti sont formés par la fondation Adenauer. Enfin, le parti néo-fasciste Svoboda (« Liberté ») dirigé par Oleg Tiagnibog. Svoboda est  en filiation directe avec l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens (OUN) -fasciste, sur le mode de Mussolini - fondée en 1929 en Galicie orientale sous régime polonais. Avec l’arrivée d’Adolf Hitler en 1933, contact est pris avec le motif « Nous nous servirons de l’Allemagne pour faire avancer nos revendications ». Les relations, avec les nazis, sont parfois tumultueuses – car Hitler ne veut pas d’une Ukraine autonome - mais tous sont fermement unis dans leur objectif commun d’éliminer les communistes et les juifs et d’asservir les Russes. Les fascistes ukrainiens opposent le caractère « européen » de l’Ukraine à celui, « asiatique » de la Russie. En 1939, Andriy Melnik est à la tête de l’OUN, avec le soutien d’Andriy Cheptytskyi, métropolite de l’Eglise gréco-catholique (uniate), germanophile, « leader spirituel » de la Galicie, passée en 1939 sous régime soviétique. En 1940, le radical Stepan Bandera fait dissidence : son OUN-b forme deux bataillons de la Wehrmacht, Nachtigall et Roland, pour prendre part à l’agression menée par l’Allemagne et ses alliés contre l’URSS, le 22 juin 1941. Immédiatement déferle une vague de pogroms.
Depuis plusieurs scrutins, après la « révolution orange » de 2004, l’influence de Svoboda grandit en Galicie et dans tout l’ouest de l’Ukraine, y compris dans les grandes villes avec 20 à 30 % des votes. Pour l’ensemble de l’Ukraine, Svoboda compte pour 10 % des votes. Svoboda est « débordé » par des groupes néo-nazis plus radicaux encore que lui.
Les trois formations politiques, Batkivschina, Oudar et Svoboda, appuyées par l’Occident, réclament depuis deux mois le renversement du gouvernement et du président de la république. Elles exigent de nouvelles élections. Svoboda les entraîne plus loin en organisant un coup d’état perlé au niveau local. Là où il fait règner son régime de terreur, Svoboda interdit le Parti des Régions et le Parti communiste ukrainien.
Le Parti communiste ukrainien appelle à la raison depuis plusieurs semaines. Il a récolté plus de 3.000.000 de signatures pour réclamer un referendum qui devrait décider si l’Ukraine veut un traité d’association avec l’UE ou une union douanière avec la Russie. La situation insurrectionnelle incombe non seulement aux trois partis d’opposition mais aussi au pouvoir, qui a offert le pays et le peuple « sur un plateau » aux dirigeants de la pseudo-opposition, aux groupes d'extrême-droite néo-nazis, aux organisations nationalistes violentes, aux politiciens étrangers qui appellent les gens à « radicaliser les protestations » et à « lutter jusqu'au bout ». Le PC met en exergue les problèmes sociaux. Il a la position la plus démocratique parmi les partis politiques. Mais son influence se limite à l’est et au sud de l’Ukraine.
Quel jeu jouent les grandes puissances (Etats-Unis, Union européenne, Russie) dans l’affrontement actuel ? Que recherchent-elles ?
Jean-Marie Chauvier. Zbigniew Brzezinski, le célèbre et influent géostratégiste étasunien, d’origine polonaise a tracé, dans les années 1990, la stratégie étasunienne pour maîtriser l’Eurasie et installer durablement l’hégémonie de son pays, avec l’Ukraine comme maillon essentiel. Pour lui, il y avait des « Balkans mondiaux », d’un côté l’Eurasie, de l’autre le grand Moyen-Orient. Cette stratégie a donné ses fruits en Ukraine avec la « révolution orange » de 2004. Elle a installé un réseau tentaculaire de fondations étasuniennes – comme Soros et la reganienne National Endowment for Democracy (NED) - qui rémunèrent des milliers de gens pour « faire progresser la démocratie ». En 2013-2014, la stratégie est différente. C’est surtout l’Allemagne d’Angela Merkel et l’UE qui sont aux commandes, aidées par des politiciens étasuniens comme McCain. On harangue les foules sur Maïdan et ailleurs avec une grande irresponsabilité: pour atteindre facilement leur objectif de faire basculer l’Ukraine dans le camp euro-atlantique, dont l’OTAN, ils s’appuient sur les éléments les plus antidémocratiques de la société ukrainienne. Mais cet objectif est irréalisable sans faire éclater l’Ukraine, entre l’est et l’ouest et avec la Crimée qui rejoindra la Russie comme sa population le souhaite. Le parlement de Crimée a déclaré : « Nous ne vivrons jamais sous un régime bandériste (fasciste) ». Et pour Svoboda et les autres fascistes, c’est la revanche de 1945 qu’ils vivent. Je crois malgré tout que la très grande majorité des Ukrainiens ne veut pas de cette nouvelle guerre civile ni de l’éclatement du pays. Mais sans doute, la société est à reconstruire !

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>  Pour en savoir plus : Jean-Marie Chauvier, Euromaïdan ou la bataille d’Ukraine, 25 janvier 2014, http://www.mondialisation.ca/euromaidan-ou-la-bataille-dukraine/5366185 ; Ukraine :« quelle position» ?, 13 décembre 2013, publié par la revue « Politique » (Bruxelles) et repris parhttp://www.mondialisation.ca/ukraine-quelle-position/5361486 ; Allemagne nazie et OUN: repères , voir Le Monde Diplomatique, août 2007,http://www.monde-diplomatique.fr/2007/08/CHAUVIER/15050
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La politique antisociale de l’opposition révélée par WikiLeaks
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> Viktor Pynzenyk, ancien ministre des finances et aujourd’hui membre du parti de l’opposition Oudar, de Vitali Klitchko, a expliqué en 2010 à l’ambassadeur des USA ce qu’il voulait pour l’Ukraine :

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> • L’augmentation de l’âge de la retraite de deux ans à trois ans
> • La suppression des prépensions
> • La limitation des pensions pour les retraités qui travaillent
> • Le triplement du prix du gaz pour les ménages
> • L’augmentation des prix de l’électricité de 40 %
> • L’annulation de la Résolution gouvernementale exigeant le consentement des syndicats pour augmenter les prix du gaz
> • L’annulation de la Disposition législative interdisant aux fournisseurs communaux de couper les approvisionnements ou de donner des amendes aux consommateurs en cas de non-paiement des services communaux
> • La privatisation de toutes les mines de charbon
> • L’augmentation des prix des transports, l’annulation de tous les avantages
> • L’abolition des aides gouvernementales pour les naissances, les repas gratuits et les livres scolaires (il est écrit : « les familles doivent payer »)
> • L’annulation des exonérations de TVA sur les produits pharmaceutiques
> • L’augmentation des taxes sur l’essence et l’augmentation de 50 % des impôts sur les véhicules
> • Le payement des allocations de chômage après un minimum de six mois de travail seulement
> • Le payement des allocations de congé de maladie à partir du troisième jour de congé seulement
> • La non-augmentation du minimum vital (en introduisant cependant des possibilités de paiement supplémentaires pour les nécessiteux).

VZCZCXRO1951 RR RUEHDBU RUEHSL DE RUEHKV #0278/01 0551205 ZNY CCCCC ZZH R 241205Z FEB 10 FM AMEMBASSY KYIV TO RUEHC/SECSTATE WASHDC 9371 INFO RUCNCIS/CIS COLLECTIVE RUEHZG/NATO EU COLLECTIVE RUCPDOC/DEPT OF COMMERCE WASHINGTON DC RHEHAAA/NSC WASHDC RHMFISS/DEPT OF ENERGY WASHINGTON DC RUEATRS/DEPT OF TREASURY WASHINGTON DC
Hide header C O N F I D E N T I A L SECTION 01 OF 03 KYIV 000278 SIPDIS STATE FOR EUR/UMB AND EEB/OMA E.O. 12958: DECL: 02/23/2030 TAGS: PGOV [Internal Governmental Affairs], EFIN [Financial and Monetary Affairs], PINR [Intelligence], ECON [Economic Conditions], PREL [External Political Relations], UP [Ukraine] SUBJECT: FORMER TYMOSHENKO INSIDER CALLS HER DESTRUCTIVE, WANTS HER OUT OF POWER Classified By: Ambassador John F. Tefft for Reasons 1.4 (b) and (d) ¶1. (C) Summary. In a damning indictment of Prime Minster Yuliya Tymoshenko and her lack of leadership, respected economist, former Tymoshenko Bloc (BYuT) insider, and former Minister of Finance Viktor Pynzenyk argued that Tymoshenko would continue to work against reform. To limit her destructiveness, Pynzenyk argued for early parliamentary elections, which would help strengthen new leaders such as Tihipko and Yatsenyuk. He also expressed hope that the International Monetary Fund (IMF) would strictly hold Ukraine to its commitments to implement reform. Pynzenyk appeared to deliver his message not in anger, but in sincere sorrow for the country and frustration at his inability to convince Tymoshenko to take advantage of the opportunity presented by the economic crisis for reform. Instead, Pynzenyk said Tymoshenko wasted the opportunity in favor of populism and a simple desire for all-embracing power. End Summary. ---------------------------------- Tymoshenko: Power-hungry Populist ---------------------------------- ¶2. (C) During a meeting with the Ambassador on February 22, Viktor Pynzenyk, a former Tymoshenko insider, former Minister of Finance, and -- until his recent February 20 resignation -- head of the ten-member Reform and Order party within BYuT, accused Prime Minister Tymoshenko of wasting the opportunity for reform that came with the economic crisis. He believed that Tymoshenko would continue to work against reform, and that her argument would be that she and her government were able to make all domestic and international payments during the crisis without implementing what would amount to painful reforms for the public. In this sense, Pynzenyk said the IMF program had actually harmed Ukraine. Neither the Ukrainian government nor the public suffered terribly from the crisis thanks to IMF money. As a result, support for change that would pull the economy out of crisis evaporated. ¶3. (C) Pynzenyk said that it was an easy decision for Tymoshenko to do nothing to reform the economy. He was critical of her leadership skills and said that she made policy decisions without listening to considered advice. He found it difficult to understand Tymoshenko,s logic most of the time, except in the sense that her decisions were normally guided by &adventurous populism.8 She also was overly confident in her own decisions and believed everyone else is wrong. Pynzenyk concluded that Tymoshenko simply wanted to consolidate power in her own hands. In her eyes, populism helped her do this; reform would not. Pynzenyk's own frustration with his inability to influence policy led him to resign from his position as Minister of Finance in February 2009. He said that she wanted an "artist" who could paint a pretty picture, rather than a Finance Minister who would work to improve the economy. He was unwilling to become Tymoshenko's artist. --------------------------------------------- ---- Pre-term Parliamentary Elections Best for Country --------------------------------------------- ---- ¶4. (C) Pynzenyk was certain that Tymoshenko would continue to act as a destructive force in &hard-core8 opposition to Yanukovych. As a result, he argued that pre-term parliamentary elections would be best for the country. He assumed BYuT and Our Ukraine would lose seats in Parliament with a pre-term election. It would also allow new voices, such as Serhiy Tihipko and Arseniy Yatsenyuk, to gain a stronger position. Pynzenyk thought that the voters in the presidential election had shown that they wanted new leaders to come to power. ¶5. (C) Although elections would delay reform for a few more months, Pynzenyk thought a new parliament would be more likely to implement reform. He understood that this could delay the return of the IMF to Ukraine; but, Pynzenyk argued that the country could get through the next six months on its reserves, particularly if no new budget were adopted. The lack of a budget limited the government,s ability to spend, he said. In fact, Pynzenyk argued that pushing the country into a deeper crisis could actually be a benefit because voters and the leaders would feel the need for change more acutely. KYIV 00000278 002 OF 003 ---------------------------------- Pynzenyk's Prescription For Reform ---------------------------------- ¶6. (C) Pynzenyk argued that in the 1990s and in 2000, when the economy was truly in crisis, Ukraine had made some positive changes that led to growth. Ukraine again had a unique opportunity to reform the structure of the government itself, to tackle corruption, and to implement economic reform that would put the country back on the path to growth. He agreed with the conditions contained in the IMF package for Ukraine, including gas price increases and pension reform, but said that the IMF should be stricter in forcing adherence. Pynzenyk passed the Ambassador two documents, Preventative Measures and Upfront Reform Measures for the New Government, outlining his reform priorities. The papers are copied below, paras 8 and 9. --------- Comment --------- ¶7. (C) Pynzenyk appeared to deliver his message not in anger, but in sorrow for the country and in frustration at his inability to convince Tymoshenko to take advantage of the opportunity presented by the economic crisis for reform. His indictment of Tymoshenko was particularly damning coming from a man who saw it all from the inside. Pynzenyk is not an oligarch but an economics professor, one of the few we have found in high-levels of government in Ukraine. It is unfortunate that Tymoshenko,s unwillingness to make the hard decisions has cost the country dearly, not only in terms of larger deficits, greater public debt, and declining GDP, but also in that she has driven out intelligent, reform-minded officials, such as Pynzenyk. ---------------------- Preventative Measures ---------------------- ¶8. (U) Unofficial translation of Pynzenyk's ten preventative measures for Ukraine. A. Government reform (functional structure). Eliminate six ministries; subordinate other government bodies to the ministries. B. Increase the pension age: two years up for men; 3 years up for women. Cancel the right of early retirement and length of service calculation when one year is counted as two. (Note: For every year of work, workers in hazardous sectors -- such as steel workers and miners -- receive credit for two years worked. AT the end of 20 years at work, for example, miners' pensions are calculated on the basis of having worked 40 years.) C. Limit pensions for working pensioners. D. Cancel special pensions -- these were distributed to high-level government officials, judges, scientists, or managers at state-owned firms and are higher than normal pensions. E. Double gas prices for public consumption. Increase gas prices 50% for consumption by municipal heating companies. Increase electricity prices by 40%. F. Grant the authority to set prices to public service providers (for 2 years); increase service prices simultaneously with gas prices. G. Cancel the legislative provision banning communal service providers from cutting off or fining consumers for non-payment of communal services. H. Increase excise duty for petrol by EUR 60 (Note: Not clear on what volume. end note.) Cancel preferential rates, increase vehicle owner taxes by 50%. I. Keep the minimum subsistence-level payment unchanged but introduce extra payments for the needy. J. Bind privileges and social payments to incomes: if incomes are high, privileges and social payments will be lower. --------------------------------------------- - Priority Reform Measures for the New Government --------------------------------------------- ---- ¶9. (U) Below is Pynzenyk's paper on priority reform for the new government. KYIV 00000278 003 OF 003 Pensions: ¶1. Pension age increase (currently pension age is 55 for women; 60 for men). ¶2. Abolish special pensions ¶3. Limit pensions to working pensioners ¶4. Set pension age for military to age 60. ¶5. Abolish norm of retirement prior to pension age. Energy Sector: ¶1. Imminent increase of gas prices for households 2 times; additional 50% increase on July 1. Cancel Government Resolution requiring Trade Unions' consent for gas price increase. ¶2. Immediate increase of gas price for heating entities 50%; additional 30% by July 1. ¶3. Electricity tariff increase by 40%. ¶4. Privatization of all coal mines and cancelling of all subsidies to coal mining sector. Benefits: ¶1. Elimination of benefits for communal services, transportation, etc. ¶2. Elimination of government support for birth assistance, free meals and school books. (Families should pay.) Communal Services: ¶1. No new tax benefits. ¶2. Limit Single Tax Payers (STP) status. ¶3. Cancel special VAT regimes for rural areas. ¶4. Cancel VAT exemptions for pharmaceuticals. ¶5. Increase Excise tax for gasoline; increase auto-owners tax by 50%; unify excise tax. ¶6. Cancel double taxation treaty with Cyprus (today it is zero.) Rural Issues: ¶1. Cancel moratorium on land sales. ¶2. Ban subsidies for pork and chicken meat. Public Administration: ¶1. Reduce size of government to 14 ministries. One deputy prime minister. Abolish Minister of the Cabinet of Ministries position. Eliminate 6 ministries. ¶2. Subordinate all government entities to ministries (for instance, the Tax Administration, Customs Service, State Property Fund -- to MinFin.) ¶3. Limit extra payments to government officials. Other Social Funds ¶1. Temporary subordination to the government. ¶2. Cancel free tours for vacations. ¶3. Cancel any subsidies to businesses. ¶4. Unemployment subsidy payable only after minimum of 6 months of employment. ¶5. Introduce sick leave payment at 70% of income, but not less than subsistence level. ¶6. Sick leave payment starting only from 3rd day of leave. ¶7. Money saved from above should go to the Pension Fund. Prices: ¶1. Increase prices for transport; cancel transport benefits. End Pynzenyk's reform paper. TEFFT

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