Macron a le soutien de la révolution
C’est beaucoup mieux que celui qu’a inauguré François Mitterrand en 1981, qui n’en est qu’à sa trente-sixième année et qui vient de s’effondrer dimanche dernier. La pyramide de Ponzi de notre système politique est aujourd’hui découverte. Cela, non pas à cause des résultats, annoncés (les sondages sont prêts à tout pour fausser la démocratie, y compris à dire la vérité), mais des consignes de vote qui les ont suivis. A part Jacques Cheminade aucun n’a dit explicitement qu’il voterait pour Marine Le Pen. Sans doute Jean-Luc Mélenchon a-t-il provoqué un scandale en n’appelant pas dès le soir du premier tour à voter Macron et en demandant leur avis à ses soutiens, mais cela n’est qu’une comédie. D’une part, soit dans une perspective révolutionnaire, soit simplement pour garder ses chances électorales, il faut que le candidat de la France insoumise paraisse insoumis au système et qu’il envoie donc baller tant la réaction fasciste que les social-traîtres. Mais de l’autre il a pris soin de rappeler qu’il avait toujours combattu le FN, ses principaux lieutenants ont appelés à faire barrage à Marine Le Pen, et les trois options offertes au vote des militants sont : blanc, abstention, ou Macron. Il n’y a donc pas le moindre doute, l’exclusive jetée sur MLP est respectée même par le plus anti-système des candidats du système.
Le système contre Marine Le Pen
Sans doute sa mauvaise campagne et sa chute brutale depuis les régionales, relevées par le sociologue Hervé Le Bras, ont-elles mis MLP à l’abri d’un score de 26 à 28 % auquel elle pouvait prétendre sur le papier, donc d’un triomphe menaçant, et cela explique qu’on n’assiste pas pour l’instant à une hystérie anti FN comparable à celle de 2002, où tous les segments de la société française avaient été appelés à protester, y compris les enfants des écoles primaires. Mais la levée de bouclier, si elle n’atteint pas cette ampleur, est cependant générale. Même la conférence des églises de France, si elle ne soutient pas explicitement Emmanuel Macron, dont le « libéralisme » choque quelques éminences roses, met clairement ses ouailles en garde contre MLP, ce qui est tout de même extraordinaire, car, si l’acceptation de l’avortement est une horreur commune au programme des deux candidats, celui d’en Marche est dans son ensemble un manifeste antichrétien.
Macron comme Madoff n’a pas d’explication innocente
Pour en revenir à Daniel Madoff, y a-t-il une explication innocente à la consigne unanimement respectée par le système de faire battre Marine Le Pen ? La seule explication invoquée avec quelque vraisemblance est une maxime de vieille politique énoncée par Anatole France, savoir que la république gouverne mal mais se défend bien, et qu’un système en place utilise toutes les armes qu’il trouve pour garder ses places. Ainsi la quatrième république inventa-t-elle le système des apparentements pour éliminer le RPF de De Gaulle « général fasciste ».
C’est un argument séduisant, souvent recevable mais pas en l’espèce : parce que ceux qui appliquent la consigne, au lieu de sauver leur place, la perdent. Ils se suicident politiquement.
Fillon la serpillière suicidée sur ordre du système mondialiste
Le cas Fillon est à cet égard particulièrement pathétique. Traité comme un chien par la presse du système qui traîne sa femme dans la boue, il a mené en apparence une campagne très droitière contre ledit système, dit pis que pendre de son candidat Macron, et, le soir de sa défaite, il a annoncé son soutien à Macron. Ce faisant il n’a pas seulement trahi ses électeurs, bafoué son épouse, mais liquidé les chances des Républicains aux prochaines législatives. Or le cas de Fillon n’est pas isolé. Tous les caciques des Républicains l’imitent, de Juppé, c’était attendu, à Sarkozy, cela a dû heurter ses derniers fidèles. Cela signifie que tout le monde, y compris les retraités et ceux qui affectent d’être durs, doivent obéir à un ordre venu d’en haut.De plus, Fillon n’est pas un cas isolé dans le temps. Quand il s’agit de faire barrage au FN, on obéit perinde ac cadaver. Non seulement on est aussi docile qu’un cadavre, mais on pousse toujours, si nécessaire, l’obéissance à la consigne jusqu’au suicide.
Le soutien de l’entente républicaine à Macron
L’exemple le plus récent est celui des régionales de 2015, ou, pour ne pas laisser le FN remporter de région, le parti socialiste s’est suicidé dans la région du Nord et du Pas de Calais, et dans celle de Provence Alpes Côte d’Azur. Un autre exemple, plus spectaculaire encore, fut le suicide de Jacques Chirac en 1986 : en refusant l’alliance avec le FN et en n’appliquant pas la plate-forme RPR-UDF votée par les militants, il ouvrit un boulevard à Mitterrand qui fut réélu en 1988.
Dans un cas le PS, dans l’autre la droite, ont renoncé à l’existence politique pour l’intérêt supérieur de quelque chose qui les inclut tous deux. Au Front national, on nomme cela l’UMPS ; pour l’ancien premier ministre Manuel Valls qui vient de demander de faire partie de la majorité parlementaire macroniste, il s’agit d’une « entente républicaine », d’une « union nationale ».
L’explication de la consigne ne tient pas
Mais, me dira-t-on, là est précisément l’explication innocente du soutien à Emmanuel Macron : l’entente républicaine, l’union nationale, se fait contre le fascisme. Marine Le Pen a ripoliné la façade du FN mais elle reste la fille de son père, la preuve en est que le nouveau président par intérim du parti, Jean-François Jalkh, a dit en 2000 à une chercheuse qui l’a retranscrit dans sa revue qu’il ne croyait pas aux chambres à gaz, etc…
Ici on doit prendre garde à deux choses. La chronologie d’abord : l’exclusion de Le Pen par Chirac, le « cordon sanitaire » autour du FN remonte à 1986, le détail ne survenant qu’en 1987. Autrement dit, le FN a été diabolisé par le détail et non pour le détail. Cela révèle que la raison d’éliminer le FN gît ailleurs. Et que la mise en scène du fascisme n’est qu’une comédie politique destinée à masquer ce fait capital.
L’explication de Jospin : l’antifascisme est une comédie
Nous en avons une confirmation sans ambiguïté et sans contestation possible dans la bouche d’un des rares hommes politiques de gauche honnêtes de ces dernières décennies, Lionel Jospin. S’exprimant à l’émission Répliques sur France Culture le 29 septembre 2007, il affirmait : « Pendant tous ces années du mitterrandisme nous n’avons jamais été face à une menace fasciste. Donc tout antifascisme n’était que du théâtre ». Et un peu plus loin il précisait : « Pas de menace fasciste, ni même de parti fasciste ».On retrouve d’ailleurs la même idée dans une déclaration toute récente du gaulliste Henri Guaino : “Va-t-on encore passer toute l’élection du second tour dans la lutte contre le fascisme? (…) vous avez vu des fascistes quelque part dans cette histoire ? Si on arrêtait de caricaturer ? »
Guaino pourfend le système mais s’incline
Cette vieille comédie est donc éventée. Pourtant, le même Guaino dit dans le même paragraphe : « Je ne suis pas favorable aux consignes de vote. (…) Mais si j’avais à en donner une ce serait non à Mme Le Pen mais pas une voix pour M. Macron, a-t-il continué. Jamais personne ne me fera voter Emmanuel Macron. Je suis en désaccord avec tout. Je me bats depuis des années en politique contre ce qu’il incarne, contre ce qu’il représente, contre ce qu’il fait. Qui plus est, il est le candidat, ça n’est pas un hasard, de M. Hollande, il est le candidat de toute la classe politique qui a échoué ».Voilà qui suggérerait naturellement un soutien plein et entier à Marine Le Pen, souverainiste comme lui. Mais non. Il est contre. Et pourtant il ne croit pas à l’explication par le fascisme.
Un soutien sans explication innocente
Alors ? Alors il n’y a pas d’explication innocente au soutien de la droite et des souverainistes à Macron, soit sous la forme explicite, soit par le biais du refus de Marine Le Pen. Il y a donc forcément une explication non innocente, que le système dira conspirationniste ou complotiste, il y a une consigne de vote dont les motifs sont indépendants à la fois de l’intérêt apparent des partis et de l’exigence morale proclamée de s’opposer au fascisme.
Quelle est le mobile de cette consigne ? Quel est l’objet de « l’entente républicaine », de « l’union nationale » préconisée par Valls derrière Macron ? C’est, les éditorialistes commencent à le dire, de promouvoir le « monde ouvert », comprendre mondialiste, qu’appelle de ses vœux George Soros, l’homme des Rothschild, et que représente en France Emmanuel Macron avec le soutien de tout le système contre le « monde fermé » qu’incarne Marine Le Pen quoi qu’elle veuille et quoiqu’elle fasse. Le Front national a été diabolisé, sans doute à l’aide de ses erreurs, mais non pour ses erreurs : pour la simple raison qu’il défendait la cause nationale contre le mondialisme : malgré ses efforts il restera diabolisé tant qu’il la défendra.
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu